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Ce soir, il a une mission importante à accomplir.

C’est le grand jour, il ne faut pas qu’il se loupe. Il attend cela depuis des mois.

Dans le bureau d’Éric, tout se déroule comme prévu. L’étape numéro 1 est validée. Le boss passe un rapide coup de fil à Esther, avec laquelle est en train de travailler sa chère et tendre actuellement, en plein préparatif des publications futures de sa chargée de communication, pour lui demander de nous envoyer Lola.

Depuis ce week-end, il n’est plus officiellement son client. Aussi, elle est surprise de le trouver dans les locaux lorsqu’elle passe la porte de sa direction.

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« - Tristan ?? Bah… Qu’est-ce que tu fais là ?? je m’étonne en apercevant mon homme assis face au bureau.

- Assieds-toi, Lola » m’invite Eric, en me montrant le fauteuil à côté de Tristan.

Son ton grave et solennel ne me dit rien qui vaille. Je sens alors monter une angoisse terrible, soudain complètement désemparée et inquiète. Que se passe-t-il encore ?? Quand vont-ils enfin comprendre que je déteste les surprises !?! Je m’exécute cependant, en silence.

« - Oui ? je relance après un moment de flottement, sur le qui-vive.

- Oh ne t’inquiète pas ! me répond mon chef, s’apercevant de mon malaise. Je viens juste de recevoir une offre pour toi. Alors je voulais que nous en parlions ensemble. »

Mon regard croise furtivement celui de Tristan, cherchant une bouée de sauvetage à laquelle me raccrocher. Mais il me sourit simplement, l’air totalement serein.

« - Je t’écoutes, je lui réponds, tentant de garder mon professionnalisme.

- Lola. On vient de me faire une proposition à ton sujet.

- Ah ?

- Oui, oui ! s’enquiert mon boss, l’air enjoué. Une offre qui va, je crois, te plaire. »

Je ne sais que répondre, à part que cela m’inquiète plus qu’autre chose. Et le calme apparent de mon petit ami ne m’aide pas beaucoup à me rassurer. Je les regarde tour à tour, attendant de savoir à quelle sauce je vais être mangé.

« - Monsieur Petterfield, ici présent, continue Eric, m’a demandé de t’assigner définitivement à son dossier. Et ce, pour une durée indéterminée. »

Je fronce les sourcils. Je crois comprendre, mais cela me parait improbable.

« - C’est-à-dire ??

- C’est-à-dire que tu seras désormais l’assistante exclusive et attitrée de monsieur Petterfield. Tout en restant sous contrat avec moi, évidemment ! Mais tu n’auras plus d’autres clients que lui. Enfin… Si cela te convient, bien entendu… »

Les yeux écarquillés, je me retourne alors vers Tristan, l’air ébahi. Ma bouche s’ouvre, mais je ne sais que dire.

« - Alors ? me demande mon client très VIP, un léger sourire aux lèvres. Tu es d’accord ?

- C’est sérieux ??

- Parfaitement, oui.

- Une fois que j’aurais signé, tu ne pourras plus te débarrasser de moi, tu en es conscient ??

- Je le sais, oui, me répond Tristan, le regard amusé, accentuant son sourire.

- Alors… je feintes de réfléchir encore. - BIEN SUR QUE J’ACCEPTE !! je m’exclame soudain.

- Evidemment, les modalités restent à définir entre les deux parties, et il faudra mettre tout cela correctement par écrit, ajoute Eric plus sérieusement, avec néanmoins un petit sourire de satisfaction. Mais si vous êtes tous les deux d’accord… J’accepte de me passer de ma meilleure assistante au profit de mon meilleur client ! »

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Etape numéro 2 : Validée !

Son plan se met doucement en place, et se déroule pour le moment comme sur des roulettes. Mais la partie la plus ardue arrive, et il faut qu’il assure. Même si son cœur bat la chamade et que le stress monte petit à petit.

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Après l’euphorie, viennent toutes les questions techniques. Et me revoilà subitement en pleine inquiétude en sortant du bureau en compagnie de mon homme.

« - Mais euh… Tu sais que désormais tu devras me supporter H24, du coup ?

- Oui, oui, je sais ! Quoi que… Pas totalement en vérité…

- Comment ça ?? je m’étonne.

- Bah, en fait, je comptais te donner quelques responsabilités supplémentaires par la suite… me répond-il avec un petit sourire en coin mystérieux.

- Comme ?

- Comme… Présider une réunion à ma place. Quand je serais en déplacement, par exemple.

- Ah… Tu vas retourner à Manhattan, c’est ça ? je lui demande, légèrement hésitante et intérieurement déçue.

- Non, je ne pense pas… me répond-il en réfléchissant. Je crois que je peux gérer l’entreprise en restant ici, finalement. Et puis, ma directrice adjointe se débrouille très bien toute seule !

- Tu vas venir vivre ici définitivement alors ??

- Si tu veux bien m’héberger, oui » répond-il en souriant d’un air coquin.

Je sursaute et me fige, soudain prise au dépourvu par cette proposition que je n’attendais plus.

« - Attends… Tu… Tu veux dire que… Tu veux t’installer avec moi ??

- C’est ce que je pensais faire, en effet !

- Chez moi ? Je veux dire… Dans mon appartement ??

- Oui, enfin… Chez toi ou ailleurs… Dans notre « chez nous » quoi. - Sauf, si tu ne veux pas… ajoute-t-il précipitamment, feintant un air confus et déstabilisé.

- Si, si ! Bien sûr que si ! Oui, je le veux, oui !!! je m’empresse de répondre, tout en joie, en lui attrapant le bras. Décidément, que de surprises tu me réserves aujourd’hui !!

- Tu n’as pas idée… » souffle-t-il, presque à lui-même, avec un petit sourire en coin narquois qui me laisse dubitative.

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Et hop !! Etape numéro 3 dans la poche !

Lui qui craignait sa réaction et sa réponse, elle l’a plutôt accueilli avec beaucoup d’entrain ! Pour quelqu’un qui ne voulait plus se mettre en couple ni en ménage… Enfin, il ne va pas s’en plaindre !

C’est encourageant pour la dernière étape… La plus angoissante pour lui…

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« - Ce soir, je t’emmène au restaurant pour fêter ça ! me lance subitement Tristan en me raccompagnant jusqu’à mon bureau.

- Hein ?! Euh… OK ! » je lui réponds, surprise par son propre enthousiasme.

- Ça, et… Ton anniversaire aussi, il me semble, non ?! » ajoute-t-il en me regardant du coin de l’œil, le regard mielleux.

C’est donc pour ça, toutes ses surprises !! Je souris d’un air faussement contrarié.

« - Aaah OK… Je comprends mieux toutes ses bonnes nouvelles soudaines… Mais tu n’étais pas obligé de faire tout ça, hein ! M’offrir un poste, c’est beaucoup trop ! En plus, la proposition de mise en ménage… Je t’en prie n’en fait pas trop, mon petit cœur ne va pas tenir le choc !!

- Je n’aurais jamais assez de tous les cadeaux du monde pour faire plaisir à la plus sublime des femmes, me susurre Tristan, avant de déposer un tendre baiser sur ma bouche et de s’éloigner, me laissant seule dans le couloir. A tout à l’heure ! »

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Tristan m’attend en bas de l’immeuble, avec mon chauffeur. Il avait un dernier problème à régler au bureau, m’a-t-il dit, alors il m’a demandé de me préparer pendant ce temps-là, m’assurant qu’il serait prêt à l’heure dite. Et c’est le cas.

Il a mis son plus beau costume pour l’occasion, et moi ma plus belle robe. Ce qu’il est sexy, habillé ainsi !

Sur le trajet, mes deux hommes refusent catégoriquement de me révéler ma destination. Encore une surprise… Décidément, ils ne comprendront jamais !

Lorsque je passe les portes du restaurant, je suis acclamée par une horde de personnes qui me sont chères.

« - SURPRIIIIIISE !!! »

Ah oui, ça pour une surprise, c’est une surprise !!

Je suis émue, et j’embrasse chacun d’eux avec beaucoup d’amour, de tendresse et de reconnaissance. Ma mère, mon beau-père, Igor, Esther, … mais aussi Nadine, Eric, et même Robin le notaire. Même mes amis du camping sont là ! Gwendoline, Nathan, Margot, Fanny…

Et puis, à la fin de la longue file d’invités à saluer, je me retourne et reste brusquement prostrée, figée de stupeur. Je n’en crois pas mes yeux ! Serait-ce… ? Là, à genoux devant moi, se tient mon Tristan, un écrin à la main.

« - Lola Terramare. Voilà maintenant quelques mois que tu me fais l’immense plaisir de partager mon quotidien. Si je n’ai jamais cessé de t’aimer, tu fais aujourd’hui de moi le plus heureux des hommes. Tu es la plus merveilleuse des femmes, et ton amour est la chose la plus précieuse que je possède désormais. C’est donc avec une joie non dissimulée que je te demande de bien vouloir me faire l’honneur de devenir officiellement ma femme. »

Un silence de plomb s’abat sur l’assemblée, attendant, dans un suspens pesant que je fais expressément durer, ma réponse. Le souffle coupé, les mains jointes autour de ma bouche, j’ai le cœur au bord des lèvres. Des larmes de joie me montent alors aux yeux, et je finis par réussir à lui répondre, tant bien que mal, entre deux sanglots :

« - OUII !! Oh oui, milles fois oui !! »

FIN