Finalement nous étions rentrés à l'appartement de Trent. Je laissais aux filles le soin de gérer la fin du bal. Nous avions fait le trajet dans un silence reposant dans lequel nous étions tous les deux plongés. Perdue dans mes pensées, mon esprit dérivait sur ce passé que j'avais voulu oublier. Je me demandais si Trent y songeait aussi. Sa réaction après les révélations de Clover m'avait prouvé que non mais sait-on jamais. Je rompis alors le silence :

- Tu as des questions ?

- Comme toi j'imagine.

Je ne compris pas vraiment ce qu'il voulait dire. Mais il éclaira ses propos en ajoutant :

- Pourquoi Mike voulait en savoir plus sur ta famille ? Au moins cela explique le vol des photos, elles sont les dernières traces de tes parents.

Il tourna la tête, me regarda sondant mon visage afin de définir mes pensées. Il comprit que je n'étais pas sur cette affaire de photos mais sur les propos de Clover.

- Pour moi, ça n'a pas d'importance. Tu me parleras de ce que tu as vécu quand tu en auras envie et que tu seras prête. Je t'aime Lana, même avec ton passé. C'est lui qui a fait de toi ce que tu es aujourd'hui.

Il posa sa main sur ma cuisse qu'il pressa pour me réconforter. J'y joignis la mienne afin d'entrelacer nos doigts. Il porta nos mains à ses lèvres et déposé un baiser sur le dos de la mienne. Je soupirai de contentement et de soulagement. Il me prit par la taille lorsque nous fûmes descendus de la voiture.

- Allons-nous coucher nous parlerons demain.

Finalement, j'avais plutôt bien dormi. Je pense que le soin tout particulier qu'a pris mon amant pour me détendre fut un remède très efficace. Je ne le trouvais pas à mes côtés au réveil. Je fus surprise de l'heure qu'il était, presque midi. J'avais besoin de dormir il fallait croire. Trent se trouvait dans la cuisine, affairé à couper des légumes. Je matais avec plaisir mon homme torse nu.

- Le spectacle te plaît ?

Il releva la tête et je me perdis encore une fois dans l'émeraude de ses yeux. Je luis souris, les joues certainement rougissantes. Il me fit signe d'approcher, les yeux brillants et un sourire taquin aux lèvres. Bon sang, il me faisait un effet pas possible, je sentais mon intimité se contracter et s'humidifier. Je l'avais dans la peau.

- Salut toi ! me glissa-t-il au creux de l'oreille enfouissant son nez sur ma nuque et respirant mon odeur.

Je ne me lassais pas de ses caresses. Je soupirais de contentement quand il me prit dans ses bras. Nous n'étions pas mieux l'un que l'autre. Complètement addict de l'un de l'autre. Nos bonjours s'échauffèrent quelque peu et se termina avec sa queue enfouie profondément en moi. Rien de tel qu'un orgasme pour commencer la journée. Nos câlins continuèrent durant le repas, j'y prenais un plaisir insoupçonné lorsqu'il me nourrit sur ses genoux. Je crois que j'aurais été dégoûtée de tant de mièvreries si je n'étais pas celle qui savourait le contact de l'homme qu'elle aime. Bon sang ça craignait.

Après le repas, on s'installa sur le canapé. Il apporta du café et s'assit près de moi.

- Il faut que l'on reparle de ce que Clover a révélé ... à propos de Mike. S’empressa-t-il d'ajouter quand il me vit me raidir.

Je soufflais imperceptiblement et acquiesçais.

- J'avais dix ans lorsque j'ai perdu mes parents. J'étais grande pourtant je ne garde pas ou peu de souvenir. L'assistante sociale qui m'a suivie m'a expliqué que j'étais présente le jour de leur mort et que cela m'avait surement traumatisée. Mon cerveau avait en quelque sorte fait reset.

- Tu ne te souviens de rien ?

- Je me rappelle de beaucoup de choses mais rien en ce qui concerne ma famille. Je n'avais plus personne pour me les raconter non plus. Alors je fais sans.

- Tu as leur nom ?

- Sur les papiers administratifs, mes parents sont Sarah et Mark Laclan.

- Tu as déjà effectué des recherches sur eux ?

- Non, je n'en ai jamais ressenti le besoin.

- Tu m'autoriserais à en faire ? Juste pour savoir ce que cherche Mike. Si tu veux je ne te dirais rien sauf si tu me le demande.

- Oui, ok. Faisons comme ça !

Il me serra contre lui, et sans m'en rendre compte je lui racontais mes souvenirs d'avant la mort de mes parents. L'école, mes amis, mes voisins... j'avais plus de souvenirs d'inconnus ou de personnes qui n'étaient pour moi, que de ma propre famille, de ceux que je devais certainement aimer. Il m'écouta sans m'interrompre. Il semblait boire mes paroles. Ce fut son téléphone qui me fit arrêter mon récit. Il décrocha sans s'éloigner de moi.

- Ouais Sam.

Il fronça les sourcils au fur et à mesure que son interlocuteur parlait. Il massa une main nerveuse dans ses cheveux et jura.

- C'est bon on arrive d'ici vingt minutes.

Il raccrocha et alors que je l'interrogeais du regard il me répondit :
- Il faut que l'on aille au centre social. Y a des hommes de Mike qui y ont fait une descente.