Le coup de sifflet était de loin le réveil le plus agréable qu'il avait eu durant ces derniers jours.

Il se leva d'un bond et descendit de son lit qu'il fit en vitesse. Il s'habilla du même t-shirt kaki que portait Steve la veille, il enfila un pantalon aux plusieurs nuances de kaki et se chaussa de bottes noires dont il noua les lacets. Il sortit ses matricules de sous son t-shirt et attendit que le général rentre.

Les autres prirent un peu plus de temps, ils avaient été tirés d'un sommeil profond. Chase n'avait pas réussi à s'endormir, stressé par la journée qui l'attendait. Le général inspecta le dortoir et, jugeant que les soldats avaient mérité de manger, il les autorisa à aller remplir leurs estomacs.

Pour certains, c'était un vrai soulagement de manger, leurs ventres criaient famine. Mais, du côté de Chase, il n'avait pas faim.

Ils arrivèrent au réfectoire et s'installèrent aux tables.

Le petit déjeuner avait été servi, et Chase avait encore moins faim. Malgré le jus d'orange fraîchement pressé, les croissants appétissants et autres aliments censés lui faire envie, il n'avait toujours pas faim. Le général, néanmoins, le força à boire et à manger un peu, ayant remarqué qu’il ne mangeait rien.

Dès que le régiment eut fini de manger, les soldats partirent dehors. Malgré la saison, il faisait encore assez chaud. Les soldats se mirent en rang et fit les demi-tours gauche et droite que leur général leur ordonnait de faire.

Une fois ceci fait, le général leur ordonna de faire deux séries de trente pompes et trois séries de vingt abdominaux, ce qu'exécuta Chase avec beaucoup de facilité. Le général leur ordonna de faire trois fois le tour de la base, de revenir devant la base, de faire trente abdos, dix pompes et trente squat ainsi que de repartir courir.

Chase courut tandis que les autres râlaient. Courir ainsi lui permettait de se vider la tête, dormir ne l'aidait pas, il faisait soit des cauchemars - chose rare depuis quelque temps - ou il n'arrivait tout simplement pas à dormir, le cerveau trop embrouillé pour réussir à dormir paisiblement. Faire du sport le relaxait, plus que de lire ou que de dessiner.

Ainsi, courir ou faire des pompes, abdominaux ou squat ne le gênaient aucunement. Il n'était même pas essoufflé, son cœur battait vite malgré tout.

Avant d'entrer à la fac, il courait beaucoup avec son père. Mais ça, c'était avant que Chase ne commence à se droguer.

Il finit les trois tours et arriva devant le général.

Contrairement à ses camarades d'armes, Chase ne ruisselait pas de sueur, il n'était pas à bout de souffle et il n'était pas rouge.

Parfois, ses professeurs de sport se demandèrent comme il pouvait ne pas être essoufflé ni être plein de sueur. Mais le général, qui est un ami de sa famille, sait très bien que Chase allait tous les jours à la salle de sport et qu'il courait régulièrement avec son père, il s’entraînait régulièrement à s'échauffer de manière intensive, au cas où il devrait partir à l'armée.

Le général était satisfait du travail de ses soldats. Il regarda l'heure sur sa montre et en informa ses soldats. Il était midi moins le quart.

Il autorisa les soldats à aller se doucher et à aller manger une fois leur douche prise.

Il les informa que l'après-midi sera réservée au combat à corps à corps ainsi qu'à l'utilisation des armes à feux.

Chase en fut réjoui, à l'instar de ses camarades. Après l'entraînement au combat à corps à corps et celui aux armes à feu, ils auront une course d'obstacles. De ça, il ne fut pas très réjoui mais cela était nécessaire donc, il se tut.

Contrairement à ses camarades d'armes qui pestèrent sous la douche.

Chase se déshabilla, enroula une serviette autour de ses reins et se dirigea vers la cabine de douche.

Il posa sa serviette sur le mur de carrelage blanc, le cachant des autres soldats. Il laissa l'eau couler sur son corps, sur ses cheveux. L'eau chaude décontracta ses muscles, il mit ses cheveux mouillés en arrière et passa une main sur son visage. Il sortit de la douche, se sécha et s'habilla.

Il alla au réfectoire. Aucun soldat, à part lui, n'était là.

En sortant de la douche et après s'être enroulé une serviette autour des reins, il s'était dirigé vers eux et avait entendu des bribes de conversations, et il soupçonnait les autres soldats de bavarder encore. Il s'assit à la première table qu'il vit et repensa à la soirée d'anniversaire de Chuck, là où tout avait dégénéré...

Mais, le cours de ses pensées fut coupé quand la voix de Steve l'interpella.

- La Terre appelle Chase, avait-il dit.

- Tu sais que j'ai passé une semaine de stage à la NASA ? demanda-t-il.

- Non ? C'est vrai ? T'es vraiment allé à la NASA ? questionna Steve, ne croyant qu'à moitié son ami.

- Si si. Je t'assure. Mais, je n'y suis pas resté... C'était bien mais je m'ennuyais. Trop de calcul, trop de sciences et Dieu sait combien j'aime la littérature, l'histoire et les langues vivantes.

- Pourtant, t'es doué en maths et en sciences, dit Steve, avec une pointe de regret. Et puis, tu as aussi fait du latin et du grec ancien.

- Oui c'est vrai, admit-il, un timide sourire en coin se dessinant sur son visage. Concernant les maths et les sciences, certes je suis doué mais ça m'intéresse pas un job à la NASA.

- Au moins, tu as eu leur pull...

- Oui, ils m'ont dit que je pouvais le garder mais je crois que j'ai dut le prêter à mon cousin Charles Davis.

D'autres soldats arrivèrent et vinrent couvrir la discussion entre Chase et Steve.

Au déjeuner, ils mangeaient du bœuf et des pommes de terre. Chase allait très vite se lasser si tout les plats se ressemblaient en matière d'aliments. Ils mangèrent et repartirent pour l'entraînement aussitôt.

Le général donna aux soldats des fusils factices pour la course d'obstacles.

Chase commença, il sauta par dessus les pièges, rampa sous les barbelés, tira sur de faux ennemis et escalada un mur, le fusil factice dans le dos. Il sauta par-dessus une fausse mare et arriva au point d'arrivée. Le général fut surpris de l'agilité et de la rapidité du beau brun et le félicita.

Chaque soldat doit faire trois fois la course d'obstacles.

Chase eut terminé les trois courses avec toujours autant d'agilité, de rapidité et d'implication que lors de la démonstration.

Pendant que les autres soldats couraient, Chase prit une corde à sauter - sous l'ordre du général - et sauta par-dessus, croisant les mains. Il fit quelques pompes et quelques abdominaux. Finalement, dès que tous les soldats eurent courut, ils prirent de vraies armes - fusil, kalachnikov... -.

Le général et le capitaine mirent de faux soldats ennemis devant les soldats. Chase prit ses armes et se plaça devant sa cible. Il posa son index sur la gâchette, tint fermement le fusil qu'il mit contre sa joue, il ferma un œil et regarda à travers le viseur. Il pressa la détente et une balle fut tirée, en plein dans le cœur de son ennemi. Il continua à s'entraîner sans relâche, vidant le chargeur de ses cents balles.

Le général, agréablement surpris, s'exclama que Chase était un des meilleurs qu'il n’a jamais vu. Il le compara à Bucky Barnes - qui, dans les comics Marvel, est un excellent tireur et qui deviendra par la suite le Soldat de l'Hiver, ennemi de Captain America et un dangereux assassin -. Il en rougit vu que Barnes est l'un de ses personnages préférés dans l'univers de Marvel.

Et, le général compara Steve Evans à Steve Rogers, ce qui le fit rougir le blond.

Le régiment s'entraîna au combat à corps à corps.

Steve et Chase formèrent un premier binôme et ils commencèrent à se battre au corps à corps. Steve fit un coup de pied balayette à Chase qui se retrouva à terre. Le blond profita donc de l'état de choc du beau brun pour prendre ce dernier par le cou, étant tout deux dos au sol. Il l’étrangla presque. Le brun se débattait sans relâche, tenant les bras de Steve. Le blond arrêta et se leva.

Chase fit de même et se rua sur lui, le brun asséna plusieurs coups de poings dans sa mâchoire quand un coup de sifflet retentit.

Il marqua la fin de l'entraînement.

Les soldats se douchèrent et s'habillèrent d'habits propres avant d'aller manger.

Après le repas, le général tapa délicatement son verre avec sa fourchette, réclamant le silence du régiment. Il les informa que le lendemain sera leur première mission.

Certains râlèrent, d'autres étaient excités.

Chase, de son côté, ne savait pas si il était excité à l'idée de se battre. Faire semblant de tuer des gens qui sont juste des mannequins en bois lui importe peu. Ces mannequins n'ont pas de visage, pas d'identité, pas de famille. Il n'a donc aucun remords pour les mannequins en bois. Mais, sur le front, il y aura des hommes qui ont un visage, une identité et une famille, il ne pourra pas le nier.

Il hait tuer des gens, s’il le fait, ça ne sera qu'en cas de danger pour sa vie ou pour celles de ses compagnons.

Il sortit du réfectoire et croisa Serena. Elle lui sourit quand ils furent face à l'autre. Elle le prit dans ses bras, des larmes se formaient dans les yeux de la délicieuse blonde.

- Reviens moi Chase... le supplia t-elle.

- Je te le promets Serena... lui promit-il.

Ils se séparèrent. Chase embrassa Serena sur la bouche mais cette dernière en demanda plus. À tâtons tout en continuant de s'embrasser, ils se dirigèrent vers la chambre de Serena. Il posa sa main sur la poignée, la tourna et entra, toujours en reculant, dans la chambre de la blonde. Celle-ci le mit sur le lit, lui défaisant la braguette ainsi que sa ceinture. Il enleva son t-shirt ainsi que ses chaussures tandis que Serena enleva ses habits.

Ils ne séparèrent leurs bouches et leurs salives que pour pouvoir respirer.

Chase mit Serena sur le dos et elle enroula ses jambes autour des siennes...