XV : RUDE BOY
Chase se réveilla. Son bras lui faisant toujours autant mal. Il s'assit sur son lit et passa une main dans ses cheveux, à présent courts.
Soudain, un parfum féminin et délicatement familier parvenait à ses narines. Il releva quelque peu la tête et vit Serena sur le pas de la porte, accoudée contre la porte. Elle semblait un peu réticente au début mais elle s'avança vers lui. Ce dernier se poussa quelque peu pour que la jolie blonde puisse s'asseoir.
Elle avait dans les mains une chemise blanche, un veston d'un kaki assez clair une cravate rouge, une veste de costume d'un kaki assez clair, un pantalon de la même couleur que celle de la veste. Sur la pile de vêtements se trouvait une paire de chaussures italiennes noires et cirées. Elle se leva et lui demanda de faire de même. Chase, réticent, le fit néanmoins.
Mais il ne supportait plus que quelqu'un le touche. Il avait encore plus de mal lorsqu'un homme le touchait.
Or il devait s'habiller et avec son bras, il ne pouvait pas mettre ses habits lui-même. Serena s'approcha doucement de lui, avec des gestes doux et délicats elle lui enleva son haut. Elle se mit derrière lui, la chemise blanche dans les mains. Il lui tendit son bras droit, elle mit ce bras dans la manche et demanda à Chase de ne pas trop crier quand elle lui prendra le bras gauche. Il ne lui promit rien.
Dès qu'elle eut posé sa main douce sur sa chair, Chase eut une grimace de douleur et se mordit la langue pour ne pas crier. Elle lui passa le bras gauche dans la manche de la chemise. Elle lui fit enfiler le veston. Elle prit le bras droit et le mit dans la manche du blazer. Elle boutonna la chemise de Chase, en faisait attention de ne pas toucher sa peau ainsi que le veston qu'elle venait de lui mettre. Elle prit le bras gauche du beau brun et le mit dans la manche du blazer. Elle prit la cravate et la noua au col de la chemise.
Enfin ceci fait, elle fit enfiler l'atèle à Chase. Elle lui fit enfiler le pantalon, essayant de ne pas s'attarder sur cette tâche.
Dès qu'il eut enfilé le pantalon, elle le chaussa des chaussures et noua les lacets des chaussures.
Pour finaliser, Serena posa sur les épaules de Chase un long manteau noir. Elle coiffa ensuite et jugeant qu'il était prêt, elle appela le général.
En attendant que ce dernier arrive, Serena et Chase firent sa valise.
Dès qu'elle fut prête, Chase enleva les matricules de son cou. Sachant qu'à chaque fois qu'il posera tous les jours ses yeux dessus et qu'elles lui rappelleront de très mauvais souvenirs, il les donna à Serena.
Il lui prit la main, mit la paume de sa main au ciel et déposa avec délicatesse les matricules, portant encore la chaleur de son corps. Ils étaient à présent face à face.
Serena était attristée. Chase soupira intérieurement. Pour lui, elle n'était qu'un plan cul. Certes, elle était mignonne et sexy mais elle n'a pas fait battre son cœur.
Il fit donc semblant d'être aussi triste qu'elle. Il se rapprocha d’elle dont les doux yeux étaient embués. Il posa sa main sur le visage de la jolie blonde et la regarda avec un visage sans expression. Elle mit sa main sur celle de Chase et ferma les yeux.
Quant au brun, il avait apprit depuis bien longtemps le visage et les jolies courbes de Serena. Il s'en était même lassé.
Chase enleva sa main, Serena ouvrit les yeux et le vit partir.
Ce dernier sortit de la base, une limousine blanche l'attendait, un homme en costume cravate l'attendait. Chase le reconnut comme étant le conducteur de la limousine de son père. Il s'avança quand Steve arriva, sa valise dans la main.
- Tu allais partir sans, l'informa Steve.
- Ah oui. Excuse-moi, j'étais ailleurs.
- J'ai vu. Serena est en pleurs quand je suis passé dans le dortoir pour te dire au revoir. J'ai donc supposé qu'un beau brun était passé par là. Elle tenait tes matricules.
- Je lui ai donné les matricules.
- Elle me l'a dit. On se dit donc au revoir. Je vais peut-être rentrer en ville. Tu connais mon numéro de téléphone, avait dit Steve en commençant à s'en aller.
- Oui mais je ne connais pas celui de Peggy ! avait crié Chase pour qu'Evans entende.
- Je t'emmerde Jones ! s'exclama Steve.
- Moi aussi je t'aime Evans !
- Idiot !
- Crétin !
- Mr Jones, commença le conducteur, vos parents vous attendent.
- Ils ne sont pas dans la limousine ? demanda Chase avec un faux air outré et vexé.
- Non, répondit-il alors que Chase s'asseyait sur un siège après que le conducteur eut ouvert la porte, votre père avait encore quelques petites choses à régler. Et nous savons tous les deux que vois détestez vos parents. Mais eux, ils vous aiment Chase.
- Ouais, c'est bien, j'inscrirai ça au livre.
Le conducteur claqua la porte et ouvrit le coffre où il y mit la valise de Chase.
Ce dernier prit son portable, brancha des écouteurs et la musique emplie ses oreilles et transporta le brun dans le monde de Morphée.
Chase se réveilla, son corps était endolori. Il fit craquer ses os et sortit de la limousine.
Il vit à travers la vitre que des voitures de l'armée étaient garées devant l'immeuble.
Le conducteur se gara. Il ouvrit le coffre, prit sa valise et ouvrit sa portière.
Il sortit, réajusta son manteau et demanda au conducteur ce que l'armée faisait ici.
C'est bien les dernières personnes qu'il veut voir en ce moment...
Le conducteur lui répondit qu'il ne savait rien. Chase fit une moue boudeuse, il s'avança tandis qu'un portier prit la valise du brun. Il inspira et expira.
Il se calma ainsi et entra dans l'immeuble.
À l'accueil se trouvaient deux lignes de cinq soldats qui firent le salut militaire tandis que Chase passa entre les deux lignes de soldat, le visage haut, l'expression dure et sévère. Il vit son frère.
Le portier prit son manteau noir alors qu’il se dirigea vers son frère.
Celui-ci n'avait pas changé en deux mois.
Carter se leva.
- Alors, je ne t'ai pas trop manqué ? demanda Chase, l'expression adoucie.
- Non, pas du tout, répondit-il alors que Chase le prit dans ses bras.
Chase supporta cette étreinte.
Après tout, c'était son frère.
Ils se séparèrent et Carter vit le bras de son frère. Il lui demanda alors ce qu'il lui est arrivé durant ces deux mois à l'armée.
Chase répondit avec un sourire amer qu'il n'avait qu'à demander à leurs parents. Le beau brun vit une silhouette familière. Élancée, musclée, masculine. Ses longs cheveux chocolat coulaient sur ses épaules, il portait une chemise bleue claire sous un pull dont le col de la chemise sortait, un jean délavé et était chaussé d'une paire de chaussures italiennes cirées et noires.
Chase demanda à Carter de l'excuser et il se dirigea vers Charles. Il posa sa main sur l'épaule de ce dernier qui se retourna. Il eut un choc en voyant les cernes sous les yeux de McStan, les yeux de ce dernier étaient rouges. La barbe rousse qu'il portait rehaussa sa beauté écossaise.
- Charles ? questionna-t-il, souriant en voyant que ce dernier ne semblait pas ravi de le voir.
Chase reçut dans sa parfaite dentition un coup de poing de la part de McStan - dont les traits du visage étaient déformés par la colère. Il effaça d'un revers de la main un filet de sang qui s'écoulait de sa bouche.
- Heureux de te revoir aussi mon vieil ami.
Charles vit le bras gauche de Chase. Désolé pour lui, il l’aida à se relever. Il s'approcha de ce dernier et l'embrassa. Il écarquilla les yeux, surpris. Il le prit par le col de sa chemise et le plaqua au mur.
Son bras droit à côté de la tête du châtain, le brun était penché sur lui quand il sentit un agréable parfum familier. Il leva la tête et vit Victoria.
Celle-ci partit, elle passait une main dans ses cheveux. Chase abandonna Charles et rattrapa Victoria.
- Victoria ! l'interpella Chase alors qu'elle le fuyait. Victoria !
Cette dernière se stoppa enfin. Elle se retourna enfin, des larmes déformant son si joli visage.
- Qu'est ce que tu me veux Chase ? lui demanda-t-elle, la voix brisée par le chagrin.
- Qu'est ce qui t'as prit de me fuir ? l'interrogea t-il.
- Dis-moi depuis quand dure ton petit jeu avec Charles McStan, lui répondit-elle. Depuis quand ça dure ?
- Écoute, j'avais bu, j'étais loin, parti dans mes délires. Je reconnais aujourd'hui mon erreur, dit-il dans un soupir, fermant les yeux. Tu me dois croire, ce n'est arrivé qu'une fois. Tu es la seule qui compte pour moi, mentit-il.
- Tu compte beaucoup pour moi aussi Chase. Je... Je... Je... Je crois que je t'aime, lui avoua-t-elle.
- Moi aussi je t'aime, Victoria Johnson, lui murmura-t-il à l'oreille.
Elle sépara de lui et courut vers la sortie. Chase la regarda fuir, il se retourna et se dirigea vers l'appartement. Il était accompagné par Carter.
Les deux frères prirent l'ascenseur et entrèrent dans l'appartement dès que l'ascenseur fut monté à leur étage. Chase entra, Carter l'informa qu'il devait venir au salon. Il ne voulait pas voir ses parents et encore moins son père, mais avait-il le choix ?
La réponse est claire : non. Il n'avait jamais le choix.
Il suivit donc Carter au salon. Le salon avait été réaménagé en une salle de réunion : au milieu se trouvait une table en rectangle en bois où des sièges confortables à roulettes étaient autour. Sur la table se trouvaient tasses de café, verres d'eau, dossiers. Le beau brun vit son père. Ce dernier n'avait pas changé, il avait toujours ses cheveux bouclés châtain plaqués en arrière. Ses sourcils étaient toujours aussi broussailleux, son visage était toujours autant ridé, ses yeux étaient toujours marron. Son père portait un costume cravate.
Chase vit sa mère aux côtés de son père. Elle avait lissé ses cheveux blonds, et était vêtue d'une chemise blanche, d'une jupe noire et fendue sur le côté gauche, elle portait aussi un collant couleur chair et était chaussée d'une paire d'escarpins. Elle vit Chase, tapota l'épaule de son mari qui posa sa main sur la sienne.
Il lui murmura quelque chose à l'oreille et elle l'abandonna.
Elle se dirigea vers son fils et se mit face à lui. Elle lui prit le menton, elle lui dit qu'il lui avait manqué. Chase eut un mince sourire.
Carter alla s'asseoir autour de la table, bientôt suivi par Chase et leur mère. Carter écoutait avec attention ce que leur père disait. Mr Jones demanda à Chase de venir le rejoindre. Il se leva de sa chaise et alla auprès de lui. Il se mit face à lui. En murmurant, il lui demanda pourquoi il l'avait appelé. Son père lui ordonna de regarder les dossiers qui étaient sur la table. Chase tourna son regard vers la table et vit quelque chose qui l'interpella. Il se tourna vers la table, posa ses mains et se pencha sur le dossier. Il le lit et se pinça les lèvres. Il reconnut celui qui l'avait agressé lors de sa mission. Et il était l'un des membres de la mafia russe. Le beau brun ne comprit pas pourquoi cet homme s'était entiché de lui...
Mr Jones lui tapota l'épaule et l'informa qu'il pouvait aller s'asseoir, à présent qu'il savait.
A un moment, leur père aborda l'attouchement de Chase. Celui-ci baissa la tête alors que son frère avait tourné la tête vers lui.
Chase se leva et prit congé. Il alla vers sa chambre. Il ferma la porte de sa chambre. Il serra le poing, et frappa le mur avec. Du sang coulait de ses phalanges.
Il s'écroula au sol, pleurant à chaudes larmes. Il respira, ouvrit les yeux et se leva. Il alla à son bureau, ouvrit un tiroir et prit un sachet de drogue. Il mit la poudre sur le bureau, bloqua de son index sa narine droite et respira la poudre. Il se sentait déjà beaucoup mieux. Il rangea le sachet dans son tiroir.
Il prit son ordinateur et mit un film. Il ne voulait pas voir un seul des membres de sa famille. Il n'avait pas faim. Il avait juste envie qu'on le laisse tranquille...
Après avoir cherché un film à regarder, il décida de regarder un film Marvel.
Il regarda donc Captain America : First Avenger.
Il s'endormit quelques heures plus tard. Il effaça une larme qui avait coulé lors de la « mort » de Bucky.
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