XVI : LOOK WHAT YOU MADE ME DO
Chase sentit qu'on le secouait délicatement. Ses yeux s'ouvrirent doucement. Il vit sa mère assise sur son lit.
- Tu parlais dans ton sommeil, l'informa sa mère avec douceur.
- Qu'est ce que je disais ? lui demanda-t-il en se relevant quelque peu.
- Tu disais « James Buchanan Barnes » et un numéro en boucle, lui répondit-elle avec un grand sourire.
- Oh... J'ai trop dû regarder Captain America hier soir.
- Aller mon petit Soldat de l'Hiver, dit-elle, riant et en ébouriffant les cheveux de son fils. Il est temps de se lever.
- Maman !
Il prit un coussin et le jeta à sa mère qui l'esquiva.
Il se leva et alla s'habiller. Il n'avait plus trop mal à son bras, il enleva donc l'atèle et la posa sur le lit. Il fit bouger son bras. La douleur était un peu plus supportable à présent. Il pût donc se vêtir d'une chemise blanche, il noua une cravate rouge à la chemise, il mit par dessus sa chemise une veste de costume noire, il enfila un pantalon noir de costard et se chaussa d'une paire de chaussures italiennes cirées et noires.
Il se coiffa et alla à la cuisine. Sa mère l'informa que son père l'attendait au salon - qui était toujours aménagé en salle de réunion. Il attacha sa veste et s'y dirigea.
Il marcha, la tête haute, le cœur battant à tout rompre. Tous les regards étaient posés sur lui. Il se dirigea vers son père. « Sois fort Chase. Bientôt tout cela sera du passé. Tu es un Jones. Tu n'es pas comme les autres. Tu vaux mieux que les autres. » se répéta-t-il car c'est ce que ses parents lui ont toujours dit.
Son père le prit à part. Ils se mirent l’un face à l’autre. Sans un mot, son paternel sortit de sa poche un sachet de drogue qu’il agita devant le nez de son fils. Il ne lui réclama aucune explication. Il lui demanda juste de ne pas faire souffrir sa mère. Il rangea le sachet et se sépara de lui.
Chase le regarda durement et amèrement. Comment cet homme, qui trompait sa femme avec des jeunes femmes plus jeunes qu’elle, oser lui ordonner de ne pas faire souffrir sa génitrice ?
Des journalistes se trouvaient dans le salon, ce que le brun trouva étrange.
Son père lui demanda de s'asseoir mais le brun préféra rester debout. Il réitira sa demande plusieurs fois avant que son fils explose de rage.
- Pourquoi devrais-je obéir à un homme tel que toi ? rugit-il.
- Chase, commença son père, calme toi. Rappelle-toi de ton rang, disait-il en essayant de le calmer.
- MON RANG ? éclata-t-il en se ruant vers son père. Oui, c’est sûr qu’étant celui que je suis, j’ai un rang, une stature à tenir, dit-il, amèrement et furieux. Moi, au moins, je sais qui je suis ! continua-t-il en crachant sur sa famille. J’en ai rien à faire que tu me déshérite pour ce que je fais ou dis !
- Chase, c’est en assez ! s’écria son père.
- Oui, c’est en assez, dit-il, toujours fulminant de rage. Ce que vous ne savez pas, mesdames et messieurs les journalistes, commença-t-il en tournant le dos à son père, c’est que Mickael Jones a envoyé son propre fils à l’armée où il s’est fait agresser sexuellement ! rugit-il en se retournant vers son père qu’il pointa du doigt.
- Je te prie de sortir de mon salon ! lui ordonna son père alors que des cris indignés des journalistes se faisaient entendre, les flashs commençant à prendre le dessus.
- Vas-y, continue tes efforts pour me faire devenir un monstre de foire… fit Chase, la tête haute, regardant son père dans les yeux, l’air hautain tandis que les journalistes huèrent son père.
- TU NE SAIS PAS TOUT LES SACRIFICES QUE J’AI FAIT POUR TOI, SALE PRETENTIEUX ! explosa son père, alors qu’il garda la tête haute.
Son air prétentieux fit rager encore plus son père. Il lui donna un grand coup de poing dans la mâchoire. Il tomba au sol, un peu sonné.
Il se releva avec difficulté. Il n'entendait plus que des bribes de ce que disaient les autres, à présent. Il se tourna. Son regard se posa sur sa mère à qui il tourna le dos, l'expression dure. Il sentit la présence de sa mère derrière lui.
Elle l'informa que sa grand-mère était là. Il se tourna vers elle, l'air incrédule.
Il sortit du salon, et pria les personnes présentes de bien vouloir l'excuser.
Il se dirigea devant l'ascenseur. Il vit sa grand-mère.
Chase se sentit déjà beaucoup mieux. Il se dirigea vers elle. Elle le prit dans ses bras, il enroula ses bras autour de sa grand-mère. Elle sentait bon la rose.
Puis, ils se séparèrent, elle le prit par le menton et regarda son visage.
- Oh mon chéri, commença-t-elle, tu as tellement grandi ! Tu es devenu un très beau jeune homme... continua-t-elle en pinçant les joues de son petit-fils.
- Grand-mère... Je déteste qu'on me pince les joues.
- Comme ton père, l'informa-t-elle en lui lâchant la joue.
- On peut éviter de parler de mon géniteur je te prie.
- Qu'est ce qu'il s'est passé encore ? soupira-t-elle. Tu sais quoi, vous nous direz tout ce soir. Ton grand-père et moi restons dîner ce soir.
- Plus on est de Jones, plus on rit, dit Chase, essayant de paraître heureux.
- Exactement ! Par ailleurs, nous sommes allés chez ton cousin Charles et je t'ai ramené quelque chose que tu lui avais prêté. Comme par exemple, un pull de la NASA.
- C'est vrai ? Enfin ! Cela fait longtemps que je ne l'ai pas porté...
- Charles m'a dit de te dire qu'il l'avait prêté à sa petite-amie. Du coup, il est possible que tu ais son parfum.
- En parlant de sa petite-amie, tu sais à quoi elle ressemble et comment elle s'appelle ? lui demanda-t-il.
- Non. Il ne veut pas qu'on se mêle de sa vie privée. Bon, commença-t-elle en regardant sa montre, je dois y aller. On se revoit ce soir mon chéri, dit-elle en le prenant dans ses bras. Passe une bonne journée.
Et c'est ce qu'il comptait faire...
Sa grand-mère le lâcha et se dirigea vers l'ascenseur.
Il appuya sur le bouton, les portes s'ouvrirent et elle y entra. Elle lui fit un coucou de la main avant que les portes ne se referment.
Chase se rua vers sa chambre. Il ouvrit la porte, y entra et vit sur son lit un pull noir où le logo de la NASA l'ornait. Il enleva sa veste, sa cravate et sa chemise. Il enfila le pull et une vague enivrante de cannelle emplit ses narines. Il inspira le parfum afin qu'il reste dans ses narines.
Il alla enfila un jean et se chaussa d'une paire de baskets quand il reçut un appel.
Il répondit au numéro.
C'était Chuck. Il lui demanda comment il allait.
Chase mentit en lui disant qu'il allait bien. Chuck lui demanda de l'aider pour un exercice de maths qu'il vient de lui envoyer. Il alla donc voir ses messages et vit l'énoncé de l'exercice. Le beau brun alla à son bureau, plaça son téléphone entre son épaule et sa tête, sortit d'un de ses tiroirs une feuille et aida son ami.
Il resta debout, il se pencha quelque peu sur le bureau pour écrire ses calculs. Il lui expliqua comment calculer et l'informa qu'il n'était pas mathématicien.
Chuck le remercia et lui dit qu'il était bien plus que ça.
Chase rit et raccrocha.
Puis, comme si sa chambre était un moulin, Carter entra.
Chase rangea son téléphone dans son jean, mit ses mains sur les hanches et regarda son frère de haut. Il lui demanda ce qu'il lui voulait. Carter avait dans ses mains un ordinateur portable et tandis que son frère se lançait dans des explications interminables, il croisa les bras sur ses pectoraux et le regarda avec une expression exaspérée sur le visage – le rendant d'autant plus craquant -.
Il en avait marre que tous lui demande de l'aide dans le domaine scientifique.
Il dit à son frère de consulter un réparateur plutôt que de lui casser les pieds.
Chase sortit de sa chambre, il prit au passage ses écouteurs et les brancha à son téléphone.
Il alla prendre l'air. Il vit qu'il était l'heure de manger donc il se dirigea vers un bar.
Il entra et vit deux hommes assit au comptoir du bar. Il reconnut Charles McStan. Il s'avança vers le châtain et de l'homme avec lequel il parlait. L'homme semblait être plus grand que Charles, il était brun, sa peau était pâle, ses yeux étaient d'un bleu semblable à celui de Charles. L'homme parlait avec un accent polonais - ce qui devait le rendre d'autant plus charmant aux yeux de Charles -.
L'homme portait un haut blanc sous une veste en cuir noir, un jean bleu délavé et portait des baskets. Chase s'avança encore plus.
- Charles ! Je vois que tu t'es vite remis de notre séparation ! tonna Chase, hilare à l'intérieur. Depuis quand ça dure votre petite histoire, hein ?! Tu m'as abandonné ! Je n'arrive pas y croire... dit-il en faisant mine de pleurer. Je n'étais donc qu'une distraction, c'est ça ? demanda-t-il alors que les joues du châtain devinrent écarlates.
- Je ne savais pas que tu étais comme ça, Charles. Il vaut mieux que je retourne en Pologne, dit le brun qui prit congé après avoir laissé un pourboire.
- Attend ! Il ment ! Je t'en prie... Reste avec moi... supplia-t-il en se levant.
- C'est fini entre nous Charles, dit le polonais avant de franchir la porte du bar.
- C'était qui ? demanda Chase en se mettant à la place du brun. C'était Erik ? proposa Chase, riant.
- Oui, c'était lui. Tu viens de détruire mes chances d'être avec lui. Je te hais Chase ! tonna Charles avant de partir furieux du bar.
Chase ne savait pas. Après tout, Charles ne connaissait qu'un polonais et c'était Erik...
Mais, Chase ne culpabilisa pas. Charles n'aura qu'à tout lui expliquer et les deux hommes pourront être ensemble. Mais, lui, il sera seul. Il ne savait plus où il en était.
Aimait-il Charles ou aimait-il Victoria ? Ou aimait-il celle qui possédait ce parfum rassurant ?
Il ne savait plus... Il commanda à emporter et alla manger à Central Park.
Au lieu de manger, il émietta le pain de son sandwich et le donna aux pigeons.
Il le leur lança et alla marcher. Il commença à avoir froid, il mit ses mains dans son jean et rentra chez lui. Il ne savait pas quand ses grands-parents allaient venir donc, il alla dans sa chambre, s'écroula dans son lit et s'endormit.
Il fut réveillé quelques heures plus tard par d'agréables caresses dans la nuque.
Il frissonna en croyant que la jolie blonde était celle qui lui procurait ces caresses.
Puis, il se réveilla et il vit sa mère. Elle l'informa qu'ils allaient bientôt se mettre à table.
Chase se leva, il caressa sa nuque là où sa mère lui avait fait des papouilles. Sa mère et lui rejoignirent le reste de la famille à table.
Le dîner se passa bien, le repas avait été succulent. Sa grand-mère demanda à Chase de jouer au piano « Le Lac des Cygnes » de Tchaïkovski. Il se leva et alla au piano. Il fit craquer ses doigts et pianota les notes de la musique du célèbre ballet russe.
Il s'imagina en hiver à Moscou, le vent froid lui fouettant le visage. Il avait toujours aimé jouer ce morceau, lui rappelant ses vacances à Moscou.
Au bout de cinq minutes, le morceau de piano fut terminé. Ses parents, ses grands-parents - et même son frère - l'applaudissèrent.
Chase eut un mince sourire qui se transforma rapidement en une expression attristée.
Il se mordit la langue et partit dire au revoir à son grand-père et à sa grand-mère avant d'aller se coucher.
Il se déshabilla en vitesse et en enfila son pyjama.
Il s'écroula sur son lit, tira les couvertures et s'endormit.
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