33. Maître et disciple - Partie 6

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Le soleil se levait à peine sur la capitale Cyzique, baignant les murs du palais d'une lumière dorée. Eärwen se tenait au milieu de son jardin, observant avec bienveillance Amos qui venait d'arriver avec son maître. La connexion qu'ils avaient établie la veille l'avait impressionnée, et elle était déterminée à l'aider à réaliser son potentiel. La journée s'annonçait ensoleillée, avec une légère brise venant de la mer, apportant une fraîcheur bienvenue. Ses cheveux argentés luisaient doucement sous les premiers rayons du jour. Aujourd'hui marquait une étape cruciale pour le garçon, car elle était certaine qu'il la franchirait aisément et elle était prête à le guider en ce sens.

Pendant ce temps, le prince Tarian et Edyrn, ses autres invités, s'occupaient des affaires politiques, naviguant dans les complexités des alliances et des négociations avec ses dirigeants. Leur travail, bien que moins tangible pour elle, était tout aussi crucial pour le succès de leur visite diplomatique.

La matinée débuta par une série d'échanges entre Eärwen et Mezhelan. Ils discutaient des différences et des similitudes entre leurs arcanes, partageant leurs expériences et leurs connaissances.

"J'ai toujours trouvé fascinant de travailler avec les éléments." expliqua la femme en faisant danser une petite vague d'eau entre ses doigts : "La nature possède une puissance brute et une sagesse ancestrale qui ne demande qu'à être canalisée." L'eau qu'elle manipulait prit alors la forme d'un oiseau, qui gela en une sculpture éphémère.

Mezhelan hocha la tête en générant spontanément des flammes dans sa paume : "Manipuler le feu demande une approche plus agressive et nécessite surtout de s'en protéger."

Eärwen se perdit dans les flammes, leurs reflets dansant dans ses yeux : "Le feu est, avec la foudre, l'un des éléments les plus complexes parmi les forces primaires. Il m'a toujours fait peur, il est l'ennemi des navires…" expliqua-t-elle : "Mais la mer ne se dompte pas facilement non plus, elle se danse et se murmure. Vous devez être prêt à écouter, si vous voulez en capter l'essence."

Mezhelan sembla faire preuve de prévenance en refermant les doigts pour étouffer les flammes. Il poursuivit : "La téléportation, quant à elle, exige une concentration extrême et une compréhension plus technique des énergies environnantes, mais aussi de l'espace et des dimensions."

Leurs discussions, tantôt techniques, tantôt philosophiques, révélaient des perspectives enrichissantes et une admiration mutuelle croissante. Ils prenaient le temps d'explorer chaque facette de leurs disciplines, créant un échange riche et profond.

Pendant ce temps, Amos, se tenant à proximité, buvait chaque parole et écoutait chaque opinion avec une grande attention.

Cela n'échappa pas à Eärwen, dont le regard se tourna sur le garçon. Devant tant de bonne volonté, elle lui adressa un sourire encourageant en lui donnant l'oiseau de glace.

Ce dernier fit un grand sourire en le prenant pour inspecter sa complexité avec beaucoup d'émerveillement.

"Amos, pourquoi ne pas reprendre ce que nous avons commencé hier ? Tu étais à deux doigts de la prise de conscience nécessaire à l'éveil." suggéra-t-elle.

L'apprenti hocha frénétiquement la tête : "Oui, s'il vous plaît, Dame Eärwen !"

Mezhelan posa la main sur la nuque de son disciple dans un geste d'encouragement, puis dit à sa consœur avec autant de reconnaissance que de sincérité : "Je ne l'ai jamais vu faire de tels progrès en si peu de temps. Votre approche est incroyablement efficace. Je suis extrêmement reconnaissant de ce que vous faites."

Un léger sourire étira les lèvres d'Eärwen, honorée par le compliment : "Je pense qu'il a un fort potentiel, mais aussi qu'il a un excellent caractère."

Mezhelan regarda le visage légèrement rougissant d'Amos pour confirmer : "C'est vrai, j'ai de la chance…"

Eärwen incita le garçon à l'accompagner devant le ruisseau, au même endroit que la veille, puis le vit s'installer en tailleur à ses côtés.

Amos ferma les yeux pour faciliter sa méditation, sa respiration devenant plus lente et régulière.

Eärwen l'observa avec une intensité silencieuse : "C'est ça…" valida-t-elle en plaçant les doigts sur son torse : "Maintenant concentre-toi sur le flux, ressens-le dans chaque fibre de ton être." dit-elle dans un murmure doux et autoritaire. Il appliquait chacune de ses instructions à la lettre, elle avait rarement vu un enfant aussi appliqué et résolu.

Après plusieurs minutes, elle créa de nouvelles illusions autour d'eux en murmurant : "Ouvre les yeux et regarde." C'était une représentation subtile des énergies le traversant : "Laisse-le circuler en toi, sans résistance." poursuivit-elle.

Amos inspira profondément, alternant de petits mouvements de paupières pour passer de ce qu'il voyait à ce qu'il devait visualiser.

La magicienne ressentit une légère variation dans le comportement des énergies les entourant. C'était comme si elles avaient arrêté de se heurter à son être pour s'accrocher à lui. Elle sut qu'il touchait au but et affina la représentation de ses illusions.

Mezhelan et Eärwen observaient en silence, leurs expressions révélant à la fois curiosité et anticipation.

Petit à petit, la femme sentit les courants entrer en lui pour remonter jusqu'à sa poitrine. Témoin de sa réussite, elle se sentit étonnamment en joie. C'était un moment vraiment déterminant dans la vie d'un mage.

L'apprenti gardait maintenant les yeux clos tandis qu'il se laissait imprégner.

Eärwen se souvenait encore parfaitement du sentiment unique qu'elle avait ressenti lors de sa première connexion : se sentir à la fois infiniment petite et en même temps unie à l'immensité de l'univers. Devenir partie intégrante de quelque chose de bien plus grand, une chose qu'il semblait irréaliste d'avoir ignorée toute sa vie. Une révélation. Elle s'interdisait strictement d'interrompre ce moment si important de quelque manière que ce soit.

Après quelques instants, Amos ouvrit lentement les paupières. Il l'avait vu, il l'avait ressenti, et son regard ne serait plus jamais tout à fait le même.

"Tu as réussi, Amos. Tu t'es ouvert à la magie." affirma Eärwen avec un sentiment de fierté non dissimulé.

Amos sourit largement. Il se tourna spontanément vers son maître qui s'approchait pour appuyer deux doigts sur son front.

"Je suis fier de toi, fils." déclara solennellement Mezhelan avec beaucoup de tendresse.

Le garçon se leva immédiatement pour l'enlacer, puis céda à ses émotions en fondant en larmes.

Mezhelan posa des caresses affectueuses sur sa tête en confiant : "Cela m'a fait la même chose, la première fois."

Eärwen sourit pour eux, émue de pouvoir assister à ce moment privilégié. Ils partageaient visiblement un lien très fort, presque fusionnel, bien loin d'un simple rapport de mentorat. Il y avait beaucoup d'amour et de complicité dans leurs échanges, et beaucoup de douceur de la part de Mezhelan.

"Merci, Dame Eärwen. Je me sens plus redevable que je ne saurai l'exprimer." confia le mage en cherchant son regard : "Pour vous remercier, je pourrai vous en montrer davantage sur les portails. Vous sembliez intéressée."

Enthousiasmée par l'idée, la magicienne accepta aussitôt : "Ce serait un honneur, Maître."

Après un moment de célébration et de remerciements, et lorsqu'ils furent certains qu'il n'était pas trop tôt pour Amos d'être laissé seul, ils se préparèrent à la téléportation.

Mezhelan prit le temps d'expliquer les bases de son sort et les défis qu'il avait dû surmonter pour y parvenir.

En tant que magicienne, Eärwen savait que faire l'expérience de cette téléportation lui apprendrait beaucoup de subtilités sur ce sort et lui permettrait peut-être de le reproduire.

Le visage sérieux, le magicien ouvrit une porte devant eux.

"Où allons-nous ?" interrogea Eärwen en fixant les ténèbres.

"Je vous fais la surprise." répondit Mezhelan en lui tendant la main.

Son geste l'invitait clairement à la prendre, ce qu'elle fit sans hésiter. Lorsqu'elle referma ses doigts autour des siens, ses yeux se perdirent brièvement sur le bracelet en pierres vertes qui ornait son poignet. Puis, elle se laissa entraîner à l'intérieur du portail. Pendant quelques instants, elle eut l'impression de flotter dans le vide, mais sans tomber. Tout était d'un noir violacé éthéré, et l'absence de repères désorientait ses sens au point de confondre le haut et le bas. Elle ne sentait que la poigne chaude de son confrère dans la sienne et cet ancrage apportait un sentiment de sécurité bienvenu. Elle aperçut rapidement au loin des étagères et des livres, qui semblaient s'approcher à toute vitesse. Ainsi, elle tendit la jambe instinctivement pour poser le pied sur un sol de pierres et, prise d'un vertige, s'agrippa au bras de Mezhelan.

"Ça va ?" s'enquit ce dernier en tapotant son avant-bras.

Eärwen se reprit très vite, se sentant légèrement embarassée et honteuse dans ses manières, puis croisa le regard d'un homme, plumeau en main et bouche grande ouverte. Il paraissait complètement choqué par ce qu'il venait de voir.

Mezhelan s'en amusa pour présenter : "Voici Hans, l'un de mes domestiques." Puis, il écarta les bras en se tournant sur lui-même pour lancer : "Bienvenue chez moi."

Eärwen fit un signe de tête respectueux pour l'homme et prit le temps d'inspecter autour d'elle, admirant la bibliothèque remplie de grimoires et de parchemins anciens : "Incroyable. Nous sommes à Dafan ?" réalisa-t-elle, stupéfaite.

L'homme répondit d'un hochement de tête, un sourire de convenance sur les lèvres.

D'autres femmes firent irruption dans la grande pièce et, d'abord surprises, manifestèrent rapidement les signes d'un profond respect envers leur maître ainsi qu'une grande courtoisie envers elle.

"Maître, vous avez réussi à vous téléporter ?" constata Lise avec admiration.

"Oui." confirma ce dernier : "Voici Dame Eärwen, la Magicienne de la mer. Nous arrivons du palais royal de la Westanie."

Les domestiques s'inclinèrent rapidement devant elle les uns à la suite des autres, alors qu'elle rendait la politesse en inclinant légèrement la tête à son tour. La magicienne questionna ensuite avec intérêt : "J'ai rencontré votre prédécesseur il y a longtemps, Maître Mezhelan, et à ma connaissance, il n'avait aucune aptitude magique. Comment avez-vous appris ?"

"Les livres." conclut Mezhelan.

"Seul ?" s'étonna-t-elle.

"Oui." confirma le mage en l'encourageant à la suivre.

Eärwen, toujours surprise, lui emboîta le pas en observant autour d'elle : "Alors, vous êtes un génie. La magie est beaucoup trop complexe… Et ce sort de téléportation dépasse l'entendement."

Mezhelan sembla gêné et évita son regard. Il passa la porte-fenêtre de la bibliothèque menant sur des jardins en racontant : "Ce sort de téléportation m'a pris neuf ans à élaborer. Une chance qu'il ait été finalisé avant ma visite, ou je n'aurais rien eu d'intéressant à vous montrer."

"Je suis certaine que c'est faux." répondit-elle avec aplomb.

Mezhelan parut sensible à ces paroles et jeta un coup d'œil face à lui en annonçant : "C'est mon coin de paradis, l'endroit où je m'adonne à la magie."

Eärwen croisa son regard avec un léger amusement, notant qu'il avait délibérément repris ses mots de la veille. Elle plaça les doigts devant sa bouche en plaisantant : "C'est maintenant que je dois dire que cela vous ressemble ?"

"Ah, hmmm… non. Je crains que cela ne prenne une tournure gênante, si vous le faites." exprima Mezhelan.

La magicienne laissa échapper un petit rire, puis sollicita : "S'il vous plaît, montrez-m'en plus."

Mezhelan acquiesça, prit un léger moment de réflexion, puis dessina une nouvelle porte avec un air sérieux.

Légèrement perturbée par la sensation désagréable laissée lors du premier déplacement, Eärwen prit cette fois une inspiration avant d'attraper sa main pour le suivre à travers le portail. En quelques instants, ils se retrouvèrent sur des quais, devant les pontons d'un immense lac : 'Encore cette horrible sensation, serais-je seulement capable de m'y habituer ?' pensa-t-elle, récupérant sa main avant d'inspecter les alentours.

La ville qui s'étendait en montée derrière elle était pittoresque, les maisons à colombages de différentes couleurs, et une haute flèche était visible depuis leur position basse. Elle croisa le regard de quelques passants qui fixaient ses cheveux et leurs vêtements avec curiosité, puis ses pupilles se figèrent sur le lac en face d'elle : "Où sommes-nous ?"

"Toujours en Centralie, dans la ville d'Iserlohn." informa Mezhelan en avançant en direction d'un ponton.

"Toutes ces couleurs… Les maisons sont magnifiques." remarqua-t-elle en le suivant.

Mezhelan jeta un coup d'œil vers la ville en disant : "Il est vrai que je n'ai rien vu de ce style en Westanie, cela doit être inédit pour vous." Il prit alors un instant pour bavarder : "Les couleurs ont des significations. La plupart des citoyens ne savent pas lire, c'est la raison pour laquelle ils ont adopté un code couleur pour identifier les catégories d'artisans de la ville. Par exemple, le rouge correspond aux métiers du métal comme les forgerons et les serruriers. Le jaune : les artisans de nourriture comme les boulangers ou pâtissiers. Le vert : les tailleurs, couturiers, selliers… Le brun : les métiers du bois comme les menuisiers, charpentiers ou tonneliers. Les corps de métiers de la construction utilisent la même couleur, mais nuancée vers le beige…"

"Et le bleu ?" demanda Eärwen.

"Ce qui a trait au lac en grande partie, mais aussi à l'élevage. Les bouchers et les poissonniers, par exemple, emploient cette couleur."

Tandis qu'ils arrivaient au bout du ponton, Eärwen était captivée. Elle trouvait cette méthode vraiment très originale et ingénieuse.

"Mais ce n'est pas ce que je voulais vous montrer." ajouta Mezhelan en s'asseyant : "Méditez un instant avec moi, s'il vous plaît."

La femme haussa les sourcils, puis s'assit à ses côtés avant de fermer les paupières. Pendant qu'elle se connectait lentement aux éléments naturels, elle eut d'abord du mal à comprendre sa demande. Mais elle ressentit assez vite une sensation étrange. C'était comme s'il y avait un courant qui perturbait tout, la magie environnante s'engouffrait dans le lac. Elle ouvrit les yeux tout à coup en fixant l'eau : "Qu'est-ce que c'est !?" questionna-t-elle en tournant la tête vers son confrère.

Ce dernier expliqua : "J'ai découvert cela il y a quelques années, il y a un pôle d'attraction dans le lac. J'ai commencé à m'y intéresser car les résidus de mes portails inachevés suivaient systématiquement les deux mêmes directions. Celui-ci est le seul que j'ai pu approcher, puisque l'autre se trouve dans la Forêt aux disparus."

Eärwen contempla à nouveau le lac, fortement intriguée par ce qu'il lui racontait. Elle se leva, puis lui tendit la main en demandant : "Laissez-moi essayer quelque chose."

Mezhelan la saisit pour se relever, mais comprit vite qu'elle ne le lâchait pas.

"Canalisez un maximum de magie pour moi, voulez-vous bien ?" sollicita Eärwen en se concentrant. L'eau était son élément, et elle voulait découvrir ce qu'il y avait au fond du lac, mais en était-elle capable ? La masse devait être monstrueuse, et il fallait veiller à ne pas dévaster la ville par erreur. Elle fixa le lac avec une résolution nouvelle, se préparant à canaliser toute l'énergie disponible.

Mezhelan s'immobilisa et commença à dompter les flux invisibles, cherchant consciencieusement à soutenir l'effort d'Eärwen.

La main libre de la magicienne commença à luire d'une lumière bleutée alors qu'elle canalisait ses forces. Le lac se mit à frémir, des vagues se formant et s'écartant sous son contrôle. Elle respirait intensément, focalisée sur son objectif, ses iris rivés sur la surface.

Peu à peu, les vagues s'amplifièrent, l'eau semblant répondre à son appel. Eärwen leva le bras, l'élevant progressivement, et la surface du lac commença à se diviser. Des colonnes d'eau s'élevèrent de part et d'autre, créant un spectacle impressionnant et saisissant. Un chemin au fond du lac s'avança doucement en direction de son centre.

Les habitants d'Iserlohn, attirés par le phénomène, s'attroupèrent sur les quais pour observer, fascinés et effrayés à la fois.

La magicienne poussa ses limites en profitant du pouvoir de Mezhelan, déterminée à dévoiler les secrets qui y étaient cachés. Son corps trembla légèrement sous l'effort, mais elle ne faiblissait pas. Les colonnes s'élevèrent de plus en plus haut, reflétant le ciel dans leurs ondulations cristallines, et révélant peu à peu des fonds plus sombres et mystérieux. Cependant, la tâche se révélait plus ardue qu'elle ne l'avait imaginée, les masses en jeu étaient titanesques. L'épuisement commença à se faire sentir, son bras lourd et sa vision légèrement floue. Elle sentait ses forces s'effilocher, comme une corde sur le point de céder. Elle n'était pourtant qu'à mi-chemin.

Mezhelan, sentant l'énergie de sa partenaire vaciller, se rapprocha pour poser son autre main sur son avant-bras : "Dame Eärwen, c'est suffisant. Vous avez fait un travail incroyable, mais c'est trop profond."

Cette dernière serra les dents, contrainte d'accepter la réalité de ses limites. Elle maintint son sort le temps que les colonnes d'eau retombent progressivement, et le lac retrouva enfin sa tranquillité initiale. Haletante, elle prit une grande bouffée d'air en essayant de ralentir son rythme cardiaque.

Les témoins du spectacle, toujours sous le choc, murmuraient entre eux. Certains faisaient même des gestes de protection liés à de vieilles superstitions. Et les plus effrayés d'entre eux étaient sans nul doute les pêcheurs sur leurs barques, mais le contrôle sur l'eau de la magicienne ne leur avait fait courir aucun risque.

Toujours un peu tendue par l'effort déployé, un frisson involontaire parcourut le bras d'Eärwen lorsqu'elle lâcha Mezhelan. Elle se tourna pour lui faire face, le regard troublé, dissimulant volontairement la douleur qui pulsait encore dans ses veines. Elle était déçue de ne pas avoir réussi à aller plus loin : "Rahhhh… c'est frustrant." se plaignit-elle.

"Vous plaisantez ? C'était spectaculaire. On reconnait bien la Magicienne de la mer."

Eärwen hocha doucement la tête, ses épaules se détendant sous l'effet de ces paroles de soutien : "Merci, très cher. La prochaine fois, je ferai mieux."

Le mage expira faiblement, reflétant un amusement discret, tandis qu'un bref regard échangé indiqua qu'ils étaient sur la même longueur d'onde : "Les gens d'Iserlohn pensent que c'est une météorite qui est à l'origine de la formation du lac, je suppose que c'est ce qui se trouve au fond."

"Une météorite ?" interrogea la femme en levant les sourcils : "Si vous saviez déjà, pourquoi ne pas me l'avoir dit ? Cela m'aurait évité cette peine." remarqua-t-elle sur une pointe de reproche.

"Parce que j'espérais que vous y parviendriez. Un jour, j'ai rencontré quelqu'un qui en possédait un fragment, et nous pouvons nous servir de l'énergie que ces pierres accumulent." expliqua Mezhelan.

"Êtes-vous en train de me dire que sous ce lac repose plus de puissance latente que l'on ne pourrait en canaliser durant toute une vie ?" questionna Eärwen, les yeux posés sur la surface de l'eau. Une réflexion lui traversa l'esprit : si cette météorite contenait vraiment un pouvoir incommensurable, qui pouvait savoir quels dangers elle attirait également sur la région ?

"C'est ce que je pense." confirma-t-il en jetant un coup d'œil autour d'eux.

Les habitants avaient bien compris qu'ils étaient à l'origine du phénomène sur le lac, mais personne n'osait s'approcher d'eux. Tous les scrutaient avec inquiétude et suspicion.

Mezhelan repéra une vieille femme faire un signe contre le mauvais œil, son regard perçant accusant les mages d'avoir troublé la quiétude du lac : "Et si nous allions ailleurs ?" proposa-t-il.

"Bien sûr. Où m'emmènerez-vous à présent ?" demanda la magicienne.

D'un ton tout aussi mystérieux que son expression souvent impénétrable, Mezhelan déclara : "Vous le saurez bien assez tôt."

Prochainement : Mezhelan

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