Ce n’était pas une mer limpide et d’un calme infini. Elle était déchaînée, d’une noirceur atroce. 

Mon radeau n’était fait que des légers branchages. Il était impossible de savoir s’il allait tenir et dans combien de temps. Je boirais la tasse.

L’eau qui passait dans ma gorge, me brulait déjà profondément.

Et si la fin n’était qu’une question de temps...

Des têtes. Des corps. Partout...

Du coup, du bruit, des odeurs et...

Des toiles, au mur. Des photographies, des univers. Accrochés au mur de pierre, posés au sol sur des tables. La bonne humeur est palpable. Une légère tension flotte dans l’air. Il est toujours question d’égo : les gens vont-ils aimer ce que je fais. Non, vont-ils m’aimer moi-même.

Avancer entre les espaces ; regarder les sculptures et autres trésors témoignant de la mise à nue de tous les artistes présents. La diversité des hommes et des pratiques.

L’habit ne fait pas le moine, il y contribue.

Une légère pénombre souligne l’ambiance voulue chaleureuse du lieu. La salle d’exposition explose de nuances, d’énergies et de créativité.

Erin déambule, perchée sur ses talons, enveloppée de noir au corps, aux yeux et à l’âme.

L’art, elle le pratique en solitaire ; loin des regards et des autres. Asociale, protectionniste, elle-même ne le sait pas.

Pas un choix, l’autre l’épuise, la vide et surtout la terrifie. Ne jamais être aimée...

Trop d’exigences, de ressentis qui forme comme une pelote d’émotions impossible à démêler. L’art est sa bouée dans le tumulte de sa vie.

Ce soir, personne ne sait cela, personne ne voit cela. Elle est la femme que l’on convoite ; la louve parmi les agneaux.