Johannes
Il se demande “Pourquoi.
Pourquoi il est ici dans cet imbroglio de mots inconnus. Avec ce mince espoir qu’il en tirera profit, pas forcément pécunier, ne serait-ce qu’un contact.
La prochaine toile est dans sa tête. Il sera certainement question de mythologie. Il mélange pigments et huiles dans son esprit, se remémorant les méthodes des temps anciens. Un passé révolu à l’abri de ses pinceaux.
L’océan est infini dans ses yeux. Il ne sait pas ce qui cherche. Peut-être finira-t 'il par le trouver...
Il domine les autres participants. Par sa taille. Cela va de soi : par son art. Pourtant, il ne s’en rend pas compte.
Empreint de doutes, baigné dans une enfance où il n’était qu’incompris. Jamais à la hauteur d’un père exigeant.
Avenant, souriant, curieux de l’autre, curieux de tout.
Comme relié à ses œuvres par un fil invisible : il s’éloigne de quelques pas avant d’être rattrapé par ce lien sécurisant.
Il ne l’avouera jamais : ces événements l’inconfortent. Lui, il est bien dans son atelier, seul avec sa musique et ses pinceaux.
“Goedenavond, Johannes” surprit par l’écoute de sa langue maternelle, se retourne et se retrouve nez à nez avec Jan. Quelques paroles convenues et bienveillantes ; une main sur l’épaule, il ressent le poids de l’exigence qu’il s’est imposé, tombée au sol.
Le fil se brise. Johannes se sent libre de partir vers l’autre.
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