Une mâtinée pourtant comme les autres

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  Les rayons du soleil traversent la baie vitrée de mes portes fenêtres, réchauffant mes jambes étalées sur le bord du canapé, à travers mon pyjama bleu clair. Ma tasse à la main, la boisson fumant jusqu’à mes narines par une douce odeur d’un café crème, et mon téléphone dans l’autre main, collé à mon oreille, écoutant une fois de plus le monologue de mon agent.

  - Oui Nikolaï, j’ai bien reçu le script, ne t’en fais pas.

  - Super. Tu es sûre que tu n’as besoin de rien, Nastia ?

  - Mais oui. Tu me connais ? Je sais me débrouiller toute seule. Je n’en suis pas non plus à mon premier film.

  - Bon, très bien. Si jamais tu as besoin de quoi que ce soit, tu peux compter sur ton agent.

  - Je le sais, Nikolaï. Allez, je vais aller travailler.

  Nous nous disons au revoir et je raccroche l’appel qui avait encore duré plusieurs dizaines de minutes. Nous nous entendons très bien, mais il faut avouer que Nikolaï est assez bavard au téléphone. Alors qu’en réalité, il s’agit de quelqu’un de plutôt réservé. Seule dans ma petite maison perdue en pleine campagne, je me dirige vers mon bureau afin d’imprimer les premières pages du script que Nikolaï venait de m’envoyer. Un film assez sombre, qui changeait de ma filmographie principalement basée sur la comédie. Du peu que j’en ai entendu, il est difficile de réellement cerner l’objectif ou même la nature du film. Mais le réalisateur n’utilisait qu’un seul terme pour le décrire : Révolutionnaire. À ce moment, j’étais intrigué, et j’ai immédiatement signé pour me lancer dans l’aventure. Et puis, comment puis-je prétendre être une bonne actrice si je ne me contente que d’un seul genre ? L’imprimante se met en marche et me sort une dizaine de pages, encore chaudes.

  Je traverse de nouveau la maison, pose la petite pile de documents sur le canapé, puis me dirige vers ma chambre. Tapissée d’un vert pastel, ma chambre est plutôt petite, meublée d’un simple lit double accompagné de deux tables de nuit, dont seulement une est utilisée. Certains ne verraient pas l’intérêt d’un si grand lit s’il n’est pas partagé, mais d’autres seront d’accord avec moi pour dire qu’il n’y a pas plus grande satisfaction que de pouvoir s’étaler sur une immense étendu un dimanche matin, réveillée par les premiers rayons du soleil qui traversent les fins rideaux en dentelles blancs. J’ouvre mon armoire, sort une tenue confortable et élégante, m’habille et referme la porte afin de m’admirer dans l’un des trois miroirs qui couvraient le meuble. Satisfaite de mon choix, j’ouvre de nouveau l’armoire pour sortir un pull duveteux d’un blanc cassé. L’automne avait commencé depuis quelques jours et le vent soufflait de nouveau dans notre région. Il serait désagréable de tomber malade si proche des jours de tournage.

  Je quitte ma chambre en prenant soin de bien refermer la porte derrière moi. Puis je me dirige vers l’entrée, afin de me chausser d’une paire de tennis. Je récupère les documents que j’avais déposés dans le salon, récupère les clés de voiture accrochées près de la porte d’entrée, et saisis mon téléphone. 11H17. J’ai le temps de me balader en forêt avant de rentrer déjeuner. Je sors de chez moi par la grande baie vitrée qui me sert de porte, et me dirige vers ma petite voiture grise. Je regarde une dernière fois mon domicile, m’assurant de loin que tout est fermé, allume le contact de mon véhicule et traverse la grande allée pour rejoindre la route.

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