Prologue / Les ombres de Gion

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La nuit s'était abattue sur Kyoto, tissant un voile de mystère sur la ville tentaculaire. Les ruelles étroites de Gion semblaient s'étreindre dans l'obscurité naissante, englouties par l'ombre des bâtiments centenaires. Les lumières tamisées des lanternes en papier vacillait faiblement.

Dans le quartier de Gion, célèbre pour ses geishas et ses maisons de thé traditionnelles, une silhouette se glissait dans l’ombre avec une grâce feutrée. Atsuko Sugiyama se faufilait tel un fantôme émergeant des ténèbres. Ses pas résonnaient à peine sur le pavé humide, se mêlant au lointain murmure de la pluie qui commençait à tomber.

De lourds nuages s'étaient amoncelés dans le ciel, obscurcissant la lueur des étoiles et plongea la ville dans une semi-obscurité oppressante. Les néons des enseignes clignotaient çà et là, éparpillant des éclats de couleur, telles des lucioles égarées dans un labyrinthe de béton et de mystère. Les façades des bâtiments séculaires semblaient conter des histoires oubliées. De nombreux secrets qui ne demandaient qu'à être découverts.

Atsuko, silhouette élancée, avançait d'un pas déterminé, le regard acéré balayant chaque coin de rue à la recherche de la moindre information. Son visage impassible et ses yeux perçants dissimulaient les tourments intérieurs qui la hantaient depuis des années.

Ce soir-là, Atsuko avait reçu un appel urgent. Miyū, l'une des geishas les plus réputées de Gion, avait disparu.

Arrivée devant la maison de thé où Miyū avait été vue pour la dernière fois, Atsuko marqua une pause, observant la structure ancienne avec une attention particulière. Les lanternes suspendues devant l'entrée tremblaient sous l'effet du vent, projetant des ombres mouvantes sur les murs craquelés, créant une atmosphère à la fois envoûtante et inquiétante.

Poussant la porte de bois vieilli, Atsuko pénétra à l'intérieur, ses sens en alerte maximale dans cet environnement chargé d'histoire et de mystère. Une atmosphère étrange et oppressante enveloppait chaque recoin, imprégnant l'air de tension. Les murs de bois patinés par le temps semblaient exhaler une histoire millénaire, tandis que les lanternes de papier parsemaient le lieu de petites lueurs dansantes.

L'odeur enivrante du thé flottait dans l'air, mêlée à un parfum subtil de fleurs et de bois de cèdre, créant une ambiance à la fois envoûtante et dérangeante. Chaque inspiration était chargée d’incertitude, comme si les murs eux-mêmes murmuraient des secrets anciens que seuls les initiés pouvaient comprendre.

Les clients, discrets et absorbés dans leurs pensées, semblaient flotter dans un monde à part, coupés du tumulte extérieur par l'épaisseur des murs et la quiétude des lieux. Leurs visages masqués derrière des éventails de soie, ils échangeaient des paroles feutrées, comme si chaque mot était empreint d'un poids insupportable.

Atsuko avançait avec prudence dans cet univers étrange. Chaque bruit semblait amplifié dans cette pièce chargée de secrets, chaque ombre mouvante évoquait les visions d'un passé lointain.

Malgré l'apparente tranquillité qui régnait dans la maison de thé, une étrange tension flottait dans l'air, palpable et oppressante. Atsuko sentit une boule se former dans son estomac, un pressentiment sinistre qui lui glaçait le sang.

Quelque chose de troublant semblait peser sur l'ensemble, une présence invisible qui s'insinuait dans chaque recoin, faisant frissonner l'échine de Atsuko. Une chose n'allait pas dans cet endroit, qui allait au-delà de la simple disparition d'une geisha.

Alors qu'Atsuko était absorbée par l'ambiance dérangeante de la maison de thé, un observateur attentif guettait ses moindres mouvements depuis l'extérieur. Niché dans l'ombre d'un recoin sombre de la rue, un homme vêtu d'un long manteau noir scrutait la façade de l'établissement avec une intensité presque palpable.

Son regard, dissimulé derrière des petites lunettes teintées, suivait chacun des gestes d'Atsuko à travers les fenêtres de la maison de thé. Ses yeux ne la quittaient pas, comme s'il pouvait lire dans ses pensées, deviner ses intentions les plus secrètes.

Une légère brise souleva les pans de son manteau, révélant brièvement l'éclat métallique d'une arme dissimulée à sa ceinture. Son expression demeurait impénétrable, mais une lueur glaciale brillait dans ses yeux, témoignant d'une détermination sans faille.

Atsuko, ignorante, sentit un frisson lui parcourir l'échine alors qu'elle ressentait le poids de ce regard scrutateur, comme une présence menaçante qui planait dans l'ombre, attendant le moment propice pour frapper. Elle se savait observée. Mais par qui ? Où ça ?

La détective prenait, au fur et à mesure de son avancé dans la maison de thé, conscience que la nuit ne faisait que commencer et que les ombres de Gion dissimulaient bien des secrets. Elle savait qu'elle devait rester sur ses gardes, car dans cette ville où les apparences étaient souvent trompeuses, la vérité pouvait se cacher là où on s'y attendait le moins.

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