Chapitre 2 / Éclaircir les ombres
À l'intérieur de la maison de thé de Gion, Atsuko se frayait un chemin à travers les tables, son regard scrutant chaque visage avec une intensité palpable.
Elle s'approcha du comptoir où une geisha s'affairait à préparer le thé, son kimono chatoyant marquait un contraste saisissant avec l'obscurité ambiante. D'un geste poli mais ferme, Atsuko l'interpella.
"Excusez-moi, je suis Atsuko Sugiyama, détective privée. J'aimerais vous poser quelques questions au sujet de Miyū. Avez-vous remarqué quelque chose d'inhabituel ces derniers jours ?" demanda-t-elle d'une voix calme et brute.
La geisha leva les yeux vers elle, son expression mêlant surprise et méfiance. « Miyū-san est une geisha très respectée ici. Son absence est troublante. Mais je crains de ne pouvoir vous aider. »
Atsuko acquiesça, comprenant la réticence de la geisha à se confier. "Je comprends. Cependant, le moindre détail pourrait m’être utile. Avez-vous remarqué quelque chose d'anormal, même minime ? Un détail anodin peut parfois être la solution au problème"
La geisha sembla hésiter, mais finalement elle répondit : "Eh bien, Miyū-san était plus silencieuse que d'habitude ces derniers jours. Elle semblait préoccupée, mais elle n'a jamais partagé ses soucis avec nous."
Atsuko prit note de cette information, son esprit déjà en train d'analyser les implications. "Je vous remercie pour votre coopération. Si vous vous souvenez de quoi que ce soit d'autre, n'hésitez pas à me contacter. Voici ma carte,» ajouta-t-elle avant de se détourner.
Alors qu'Atsuko poursuivait ses interrogatoires, une des geishas, Ayame, se démarquait par son expression troublée. Son visage délicat, encadré par de lourdes mèches de cheveux noirs, était marqué par l’inquiétude, ses yeux sombres trahissait une nervosité à peine dissimulée.
Le comptoir de la maison de thé servait de scène à leur échange, baigné par les lueurs fébriles et dansantes de la pièce. Les nuances de rouge et d'or de la décoration traditionnelle semblaient ternies par le secret.
Atsuko s'approcha d'Ayame avec précaution, consciente de l'importance de ses mots. "Excusez-moi, détective Sugiyama," commença Ayame d'une voix tremblante, "je ne sais pas si cela peut vous aider, mais j'ai remarqué quelque chose qui sort de l’ordinaire il y a quelques jours."
Le timbre de sa voix se perdait dans le murmure des conversations étouffées. Les autres geishas, discrètes mais attentives, semblaient également suspendues aux paroles d'Ayame, leurs regards curieux se posant tour à tour sur la détective et la jeune femme.
Atsuko écouta attentivement, son regard fixé sur Ayame, tandis que les ombres dansaient autour d'elles, projetées par la lueur vacillante des lanternes. "Il y a environ une semaine, j'ai vu Miyū-san parler avec un homme étrange près de la ruelle derrière la maison de thé. Ils semblaient avoir une discussion animée, mais je n'ai pas pu entendre ce qu'ils disaient. C’est la première et dernière fois que j’ai vu cet homme. »
Les mots d'Ayame résonnaient dans la pièce. Atsuko plongea dans ses pensées, absorbée par les implications de cette révélation, tandis que les ombres semblaient s'étirer autour des deux femmes, comme pour souligner l'urgence de la situation.
"Merci, Ayame-san, pour cette information," répondit Atsuko finalement, brisant le silence. "Avez-vous remarqué quelque chose d'autre qui pourrait être utile à l'enquête ?"
Ayame secoua la tête, ses traits marqués par la tristesse. "Je crains que non, détective. Mais si je me souviens de quelque chose, je vous contacterai immédiatement. Miyū-san est une amie. Je suis inquiète. »
Le temps semblait suspendu dans la maison de thé, les instants s'étirant comme des fils de soie dans l'obscurité. Atsuko remercia Ayame pour sa coopération, sentant le poids des révélations peser sur ses épaules. La vérité se cachait dans les ombres, et elle était déterminée à la trouver, quoi qu'il en coûte.
À l'extérieur, l'air était imprégné d'une atmosphère moite et chargée. La brume enveloppait les rues pavées de Gion. Les ruelles étroites semblaient étrangement désertes, comme si la ville elle même retenait son souffle en attente des réponses que seule Atsuko pourrait apporter.
Dans son cœur, brûlait la flamme de la détermination, une lueur d'espoir dans l'obscurité qui l'entourait. Car Atsuko était une chasseuse, autrefois d’hommes, aujourd’hui de vérité. Une gardienne des ombres, prête à affronter tous les dangers pour rendre justice à ceux qui en avaient besoin. Là était le serment qu’elle avait fait lorsqu’elle avait raccroché son ancienne vie.
Ainsi, elle s'enfonça dans les ruelles sombres de Gion, guidée par la lueur des néons et des enseignes, son esprit alerte. Atsuko Sugiyama était prête à dévoiler les mystères qui se cachaient dans les ténèbres de la nuit. Et dans cette quête de vérité, elle était prête à aller jusqu'au bout du monde, si nécessaire; pour ramener la lumière dans les ombres qui enveloppaient la ville.
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