Chapitre 6 / Sanctuaire profané
Atsuko marchait d'un pas décidé dans les rues de Kyoto, son esprit encore tourmenté par les récentes révélations et rencontres. Elle avait besoin de se ressourcer, de se replonger dans son travail pour trouver un semblant de stabilité dans ce monde trouble.
Arrivée devant son bureau, Atsuko sentit son cœur se serrer en voyant la porte entrouverte. Un frisson parcourut son échine alors qu'elle réalisa ce qui venait de se passer. Son bureau avait été cambriolé.
Elle poussa la porte avec précaution, son regard scrutant chaque recoin à la recherche d'indices. Les dossiers qu'elle avait soigneusement rangés étaient maintenant éparpillés sur le sol, leurs feuilles froissées témoignant du passage brutal des intrus. Des tiroirs avaient été forcés, leurs contenus dispersés dans un désordre chaotique.
Indignée face à cet affront à son espace de travail, à son espace professionnel. Mais sous cette colère, une pointe de nervosité perçait. Qui avait bien pu pénétrer dans son bureau, et dans quel but ?
Atsuko sentait la terreur monter en elle comme une rage féroce. Son sanctuaire, le lieu où elle avait mené tant d'enquêtes et résolu tant de mystères, avait été profané.
Elle sortie son arme et, tout en serrant la crosse de son glock 19, s’avança dans la pièce, inspectant les dégâts avec une attention méticuleuse. Rien ne semblait avoir été volé, mais il était clair que quelqu'un avait fouillé dans ses affaires, cherchant quelque chose de précis.
Son regard tomba sur une feuille de papier posée négligemment sur son bureau, comme un défi lancé à son intention. Elle s'approcha et la saisit, son cœur battant la chamade alors qu'elle lisait les mots inscrits dessus.
« Arrêtez vos recherches, Sugiyama. Vous ne savez pas dans quoi vous vous êtes engagée. Laissez le passé reposer en paix, sinon vous pourriez le regretter. Vous êtes bien placé pour le savoir. »
Les mots étaient écrits d'une main ferme, mais le message était clair. Quelqu'un cherchait à l'intimider, à la dissuader de poursuivre ses enquêtes et cette personne la connaissait. Mais Atsuko n'était pas du genre à reculer devant les menaces, au contraire. Si quelqu'un voulait l'arrêter, il devrait faire mieux que ça.
Après avoir pris quelques instants pour remettre de l'ordre dans son bureau et rassembler ses pensées, Atsuko décida de se concentrer sur sa prochaine étape. Malgré l'intimidation et les menaces, elle était déterminée à poursuivre son enquête sur la disparition de Miyū. Un problème à la fois.
Atsuko examina attentivement l'emblème sur la feuille de papier, son esprit tournant à toute vitesse pour tenter de le relier à quelque chose de familier. Impossible de le reconnaitre. Et bien qu’elle en connaisse bon nombre, tous les jours une nouvelle famille cherchait à prendre place dans la grande fratrie malsaine de la pègre japonaise.
La détermination prit le dessus sur l’angoisse et la colère. Si quelqu'un avait osé s'introduire dans son bureau et la menacer avec un symbole aussi sinistre, elle devait réagir. Elle ne pouvait pas laisser cela passer. Mais elle savait qu'elle ne pouvait pas se lancer seule dans cette quête. Atsuko avait besoin d'aide.
Elle sortit son téléphone et envoya un message rapide à James McAllister, lui donnant rendez-vous dans un bar discret où ils pourraient discuter en privé. Ce bar était connu pour être un lieu de rencontres confidentielles, un endroit où les secrets étaient échangés aussi facilement que les verres de whisky.
Quelques minutes plus tard, Atsuko arriva au bar et se dirigea vers une table isolée dans un coin sombre de la salle.
Annotations