Chapitre 8 / Souvenirs de la geisha
Les minutes s'écoulèrent lentement tandis qu'Atsuko et James attendaient avec impatience des nouvelles de la police de Kyoto. Chaque seconde semblait interminable.
Enfin, le téléphone de James sonna, brisant le silence tendu de la pièce. Il décrocha rapidement et écouta attentivement pendant quelques instants, son expression passant de la concentration à l'excitation.
« Nous avons de la chance, » annonça-t-il finalement, son regard fixant Atsuko avec ferveur. « On peut aller au poste pour visionner les images qu’il a trouvé. »
Le cœur d'Atsuko bondit dans sa poitrine à ces mots. Enfin, ils allaient peut-être obtenir les réponses qu'ils cherchaient désespérément. Elle hocha la tête avec détermination. « Allons-y, » dit-elle, se levant de sa chaise.
Ils payèrent leur note et se levèrent de la table, leur esprit déjà tourné vers la prochaine étape de leur enquête. Alors qu'ils franchissaient la porte du bar, une ombre fugace sembla passer devant eux et un frisson glacé parcouru l'échine d'Atsuko.
Elle se retourna vivement, son regard scrutant l'obscurité de la ruelle adjacente, mais il n'y avait personne. Secouant la tête pour chasser son malaise, elle se tourna vers James, un sourire crispé sur les lèvres.
« Quelque chose se prépare, » murmura-t-elle, essayant de cacher l'appréhension qui grandissait en elle.
James lui jeta un regard compréhensif, mais il semblait également troublé par cette étrange sensation. Quelques rues plus loin l’américain coupa le moteur de sa voiture devant le poste de police.
Une fois arrivés, ils furent accueillis par le contact de James, un inspecteur expérimenté de la police de Kyoto du nom de Jin. Il les conduisit dans une salle de visionnage où un écran de télévision était déjà allumé, prêt à diffuser les enregistrements des caméras de surveillance.
Ils s'installèrent devant l'écran, leur souffle suspendu alors que l'inspecteur lançait la lecture des vidéos. Les images défilaient lentement, révélant les mouvements de la geisha et de l'homme mystérieux dans la ruelle sombre.
Atsuko retint son souffle en reconnaissant la silhouette de la geisha marchant rapidement, son visage tendu par l'anxiété. L'homme mystérieux était à ses côtés, murmurant à son oreille avec une urgence évidente.
Les images se poursuivirent, révélant les minutes précédant la disparition de la geisha. Puis, soudain, elle disparut de l'écran, comme si elle avait été engloutie par les ténèbres elles-mêmes.
Le cœur d'Atsuko se serra à cette vue. Ils étaient si proches de découvrir du dénouement.
« Ça s’est passé deux jours avant ce qui vous intéressera le plus, » souligna le policier avant d’avancer jusqu’au jour J. Alors que les images défilaient devant leurs yeux, une scène des plus troublantes se dévoila : la geisha, marchant rapidement dans la ruelle obscure, semblait pressée, son visage marqué par une expression de panique. À ses côtés, le même homme mystérieux semblait la pousser dans une direction précise.
Quelques secondes plus tard voiture sombre surgit de l'ombre, ses phares éclatant brièvement dans la nuit. Avant que la geisha n'ait pu réagir, l'homme l'attrapa par le bras et la poussa brusquement vers le véhicule. Un deuxième homme émergea de l'ombre, s'approchant silencieusement pour ouvrir la portière arrière.
La geisha tenta de résister, mais l'homme la força brutalement à entrer dans la voiture, refermant la portière derrière elle d'un geste sec. Puis, avec une efficacité glaciale, les deux hommes montèrent à leur tour dans le véhicule et disparurent dans les ténèbres de la nuit.
Atsuko sentit un frisson glacé lui parcourir l'échine devant cette scène. Ce qui était une disparition devenait un enlèvement. Les enjeux étaient différents. Et le temps leurs manquaient. Il n’y avait pas de rançon, rien. Comment savoir si Miyū était toujours en vie ?
La privée échangea un regard avec James, son expression grave reflétait la rage qui brûlait en elle. Ils savaient ce qu'ils avaient à faire : retrouver ce véhicule et ces deux types au plus vite.
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