Chapitre 9 / Témoins muets du chaos

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Atsuko et James retournèrent à la maison de thé, le cœur lourd. Mais à leur arrivée, ils furent accueillis par un silence pesant, seulement brisé par le souffle du vent qui s'engouffrait dans les rues calmes de Gion.

Ils échangèrent un regard, la même d'incrédulité dans les yeux. La maison de thé, autrefois si animée, était maintenant déserte. Les portes étaient grandes ouvertes, béantes, les fenêtres barricadées. Il n'y avait plus âme qui vive ici.

Par instinct les deux associés sortirent leur arme et le pas hésitant, entrèrent dans la maison de thé. Les yeux scrutant les dégâts qui s'étalaient devant eux. Les meubles renversés gisaient sur le sol, les coussins déchirés jonchaient les tatamis, et les étagères du bar étaient maintenant vides, leurs précieux objets probablement emportés par ceux qui étaient venus semer le chaos.

Une odeur âcre de brûlé flottait dans l'air, mêlée à des effluves de thé et de bois. Les fenêtres barricadées laissait filtrer à peine un filet de lumière du jour, rendant l’atmosphère lugubre. Le silence qui régnait était si lourd.

Atsuko avançait prudemment dans la pièce principale à la recherche du moindre indice. Elle remarqua des tasses de thé brisées éparpillées sur le sol, des fleurs fanées jetées négligemment dans un coin, et des traces de lutte sur les murs et les meubles.

James, de son côté, inspecta les pièces adjacentes, cherchant tout signe qui pourrait les aider à comprendre ce qui s'était passé ici. Mais chaque pièce était aussi vide et dévastée que la précédente, ne laissant derrière elle que des questions sans réponse.

Alors qu'ils fouillaient la maison de thé à la recherche d'indices, Atsuko remarqua un tiroir légèrement désaxé, comme s'il avait été déplacé récemment. Elle s'approcha avec précaution, glissant ses doigts sur la surface lisse du bois, cherchant un moyen de l’ouvrir. Elle réussit à forcer le tiroir, révélant un espace caché en dessous. À l'intérieur, elle découvrit un second fond, soigneusement dissimulé sous une couche de papier et de tissu. Son cœur battait la chamade alors qu'elle retirait avec précaution les obstacles qui dissimulaient le secret caché en dessous.

Et là, au fond du tiroir, elle trouva ce qu'ils cherchaient désespérément : un vieux carnet à la couverture usée, dont les pages jaunies débordaient de récits et de secrets. C'était là, derrière son apparence décrépite, entre les pages délicatement tournées, que reposait la véritable identité de Miyū, la geisha disparue.

Elle saisit l’objet, effleurant doucement la couverture usée.

Lorsqu'elle ouvrit le carnet, ses yeux se posèrent sur des pages remplies d'écriture délicate, comme si chaque mot avait été soigneusement pesé. Atsuko commença à feuilleter les pages, ses yeux dévorant les mots inscrits avec avidité.

Et puis, elle le vit. Un nom, inscrit en lettres tremblantes au bas d'une page : Miyū, le nom de la geisha disparue. Son cœur fit un bond dans sa poitrine alors qu'elle lisait les mots qui l’entouraient.

Le carnet contenait sur une première partie des vieux documents qui lui étaient familier puis, sur une seconde partie, des informations sur Miyū, des détails sur sa vie, ses relations, ses secrets les plus intimes. Mais ce n'était pas tout. Il révélait également des liens avec la pègre japonaise, des transactions douteuses, des alliances suspectes.

Chaque ligne révélait un fragment de l'histoire du clan Sugiyama.

Atsuko sentit le souffle lui manquer alors qu'elle réalisait l'ampleur de ce qu'elle avait découvert. La geisha avait été bien plus qu'une simple artiste de divertissement. Elle était impliquée dans des transactions clandestines, des intrigues politiques et des opérations illégales qui avaient attiré l'attention des plus hautes sphères du monde criminel. Son rôle dans ces affaires semblait bien plus important qu'on ne l'avait initialement pensé, et cela jetait une lumière nouvelle sur les circonstances de sa disparition.

C'était pour cela que la maison de thé avait été vidée, pour effacer toute trace de son existence, pour étouffer la vérité dans l'ombre. Mais Atsuko avait trouvé cette preuve incriminante.

Elle échangea un regard significatif avec James. Ils savaient qu'ils avaient entre leurs mains une information précieuse, un fragment de vérité qui pourrait changer le cours de leur enquête.

Finalement, ils se retrouvèrent à nouveau à l'extérieur, leurs visages pâles sous la lumière blafarde du jour déclinant. Atsuko serra les poings, son esprit tourmenté par les images du chaos qui régnait à l'intérieur de la maison de thé lui rappelait des souvenirs qu’elle aurait préféré annihiler.

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