Chapitre 23 / Les ombres de l’entrepôt
Alors que le trio pénétraient dans le quartier des entrepôts, ils se retrouvèrent plongés dans un tout autre univers, sombre et oppressant. Les rues étroites étaient bordées de vieux entrepôts abandonnés, leurs façades délabrées témoignant du passage du temps et de l'abandon qui régnait dans ce quartier oublié de la ville.
Ils avançaient avec prudence. Miyū avait reçu ses indications : observation et retrait immédiat en cas de danger. Atsuko avait relevé ses longes mèches anthracites pour ne pas être dérangé au besoin.
Le GPS indiquait que Hiroshi Sato n’était plus qu’à une dizaine de mètres en amont mais l’obscurité n’aidait pas. Après quelques pas le trio aperçu deux silhouettes dans la brume du soir. En s’approchant légèrement Miyū eu un mouvement de recul. Sato se tenait bien là, mais avec lui l’ombre lui était bien plus que familière : Ayame.
La jeune geisha se retourna vers James et Atsuko et leur expliqua à voix basse l’accrochage qu’elle avait eu avec cette dernière. Atsuko trembla d’effroi, comprenant son erreur. Il s’agissait de la jeune femme de la maison de thé qui lui avait fourni une piste. Honteuse de ne pas avoir écouté son instinct et, de ce faite, pu empêcher certaines complications, Atsuko resserra ses doigts sur son pistolet.
Atsuko sentait son pouls s'accélérer alors qu'elle entendait le nom de Ryuzo Tanashi mentionné plusieurs fois.
Lorsque Hiroshi et Ayame commencèrent à s'éloigner l'un de l'autre, Atsuko et James échangèrent un regard bref, se préparant à intervenir. Sans perdre un instant, Atsuko se lança en chasse d'Hiroshi, tandis que James se dirigeait vers Ayame pour l’interroger.
Miyū, quand à elle, comprit que son implication dans cette affaire devait prendre fin, prit la décision de retourner à la voiture et de faire le guet. Elle savait que son rôle était terminé ici, mais elle était déterminée à faire sa part pour aider ses compagnons d’infortune dans leur mission.
***
Atsuko traquait Hiroshi à travers les ruelles sombres du quartier des entrepôts. Son souffle était régulier, son rythme cardiaque battant au diapason de ses pas pressés. Elle était comme une ombre dans l'obscurité, se fondant dans les ténèbres avec une agilité féline.
Chaque coin de rue, chaque recoin sombre était scruté avec une vigilance impitoyable. Elle avait l'œil affûté, ne laissant aucun détail lui échapper alors qu'elle poursuivait sa cible avec une détermination sans faille.
Les bruits de la nuit résonnaient autour d'elle, le cliquetis lointain de métal, le murmure des vents nocturnes. Mais rien ne pouvait détourner son attention de sa mission. Son seul objectif était de rattraper Hiroshi, découvrir ce qu'il tramait et d’y mettre un terme.
Chaque foulée la rapprochait un peu plus de sa proie
Atsuko rattrapa enfin Hiroshi dans une ruelle étroite, sa main agrippant fermement son épaule. Il se figea, surpris de la voir surgir devant lui, son expression oscillant entre confusion et panique.
« Adauchi… » murmura-t-il, ses yeux écarquillés trahissant sa surprise. Il réalisait brutalement qu'il avait été piégé.
Atsuko le fixa intensément, le regard dur et impénétrable. « Hiroshi Sato. Il est temps de rendre des comptes.Où est Ryuzo ? »
Hiroshi avala difficilement sa salive, réalisant qu'il était pris au piège, sans échappatoire possible. Déconcerté mais conscient de la gravité de la situation, tenta de garder son calme.
« Je... je ne sais pas où il se trouve exactement, mais je peux vous donner une indication. Il a un repaire dans les montagnes, à quelques kilomètres au nord de la ville. C'est là qu'il se cache. »
Atsuko, analysant rapidement ses paroles, sentit monter en elle une vague de fureur. Elle touchait au but pour la première fois depuis tant d’années.
« Pauvre Hiroshi, si seulement tu étais simple homme d’affaire. »
Sans un mot de plus, Atsuko leva son arme et tira, mettant ainsi un terme à l’existence empoisonnée d’Hiroshi. Son corps s'effondra au sol dans un silence glaçant et le rouge de son sang qui se répandait sur les pavés humides brillait avec la lune.
Atsuko, le visage imperturbable, regarda froidement le corps inerte cet ennemi vaincu.
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