L’histoire - 41 -
— La répétition de la noyade, c’est vraiment de trop ! Quel manque d’imagination !
— Au contraire : la baignoire devient le centre de cette maison et de son histoire !
— Heureusement que nous l’avons fait retirer !
— Bien avant de savoir qu’elle avait servi pour deux « accidents mortels »…
— Ou deux meurtres ? Rien qu’à l’idée que j’aurais pu m’y baigner…
— Pour Michel, tu es sûr que cela s’est passé comme ça ? C’est trop horrible.
— Bien sûr que non ! Il y a l’accusation de mon père dans sa lettre ! Cette reconstitution est la plus plausible. Dans son journal secret, ce qu’elle note sur le petit Michel montre bien le poids de cette culpabilité. Tu l’as lu…
— Oui. C’est indéniable qu’elle se sentait porteuse de la fatalité. Elle dit aussi le rejet de cet enfant monstrueux.
— C’est difficile à comprendre et évident en même temps. Michel est la dernière preuve d’amour de Paul. Peut-être qu’au travers de ce rejet, c’est la douleur de la séparation qu’elle concrétise…
— Tu n’es pas son psy… Pour toi, ce n’est pas complètement un infanticide, mais plutôt un accident bienvenu…
— Je suis dérangé par l’absence de déclaration à la mairie ! Quand Michel meurt, il a presque deux ans. Je veux bien qu’à sa naissance la période troublée ait retardé cette déclaration, mais ne pas le faire montre quand même un refus total de son existence.
— Alors, Sébastien, guilty or not guilty ?
— Je ne veux pas et ne peux pas juger. Ce sont toujours des situations difficiles. Si tu ajoutes l’ambiance de cette époque…
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