Politicien (première partie)
Difficile à définir…
Il eut été plaisant de parler de « race à part », mais ces cons-là nous ont interdit de parler de « race » en parlant du genre humain. Voici qui nous éclaire déjà sur l’étrangeté de ces mecs. Et aussi de ces gonzesses, puisqu’elles réclament aussi, à cor et à cri, d’en faire partie ! Au moins, voici un point d’union entre ces genres si souvent en opposition.
Le politicien est un personnage à part dans le monde. D’abord, parce qu’il le veut, qu’il l’organise, qu’il y veille avec constance. Vous n’en serez pas, vous, les « sans dent », les fouteurs de merde, les moins que rien, les mal-nés, les paumés, les rejetés, les exclus. Bref, tout le monde.
Parmi sept milliards d’humains sur Terre, ils sont à peine une poignée. Mais quel bordel sont-ils capables de semer !
Les qualités requises pour entrer dans ce cercle interdit ?
J’ai presque envie de dire : une seule. Oui, une seule qualité : l’ambition.
Tout le reste sera à ranger parmi les défauts, les tares, les pathologies et les vices.
A première vue, il paraît donc relativement simple d’obtenir sa carte. L’ambition, article qui mériterait de figurer dans cette modeste encyclopédie, n’est pas un intouchable Graal, quoi qu’on en pense. A chacun la sienne, après tout.
Pour celui-ci, elle se limitera à l’achat du dernier album des Pink Floyd (que je conseille avec la plus grande vivacité !) ; pour celle-ci, un enfant comblera tous ses vœux ; pour cet autre, un emploi assez rémunéré pour financer des vacances dans un petit coin tranquille suffirait à le rendre heureux.
Seulement…il y a cette poignée de vénéneux sur la planète qui veille à faire passer son ambition avant toutes les autres, avant celles de tous les autres.
Pour grimper dans l’interminable (inter-minable…) hiérarchie des pontes du monde, il convient de piétiner son prochain avec adresse, toujours avec le sourire, en termes fleuris aussi, et de faire comme si de rien n’était.
Massacrée la première ligne de défense de la République (Raie Publique…) ! Les candidats au malheur de la majorité peuvent prétendre à franchir une première frontière qui les isole un peu du reste (des restes…) de la planète. Dès cet instant, il faut apprendre à cirer les bottes des vieux loups en fin de carrière, lécher les culs de ceux qui permettraient l’accès à l’étage encore supérieur, quitte à prêter le sien (de cul…) à ces mêmes potentats en fin de course pour mieux les convaincre.
Ceci peut prendre des années, tant les carrières sont longues dans ce monde.
Mais cela permet aussi de bien se râper la langue et s’arrondir les sphincters…
Quand, enfin, un poste se libère suite à un procès, un scandale ou, plus rarement, un voyage entre six planches de chêne avec poignées en or massif (payées par la Raie Publique…) le politicien arrive presque au Paradis. Les avantages et les privilèges sont là depuis quelques temps, déjà, mais les lumières des spots des médias se dirigent un peu sur leur pomme pas encore totalement jaune poulet moisi.
C’est l’occasion à ne pas rater pour se faire connaître du Grand Public, ce grand con stupide et ignare qui n’a d’autre choix que d’écouter la messe du 20 Heures. C’est ici, et nulle part ailleurs, qu’une carrière de très haut niveau se tisse. Rater sa première intervention peut peser lourd. Heureusement, le politicien le sent d’instinct. Et puis, quelques questions bien vaseuses d’un journaliste toujours soucieux d’empocher son méga-chèque mensuel ne l’inquiète guère. La plupart du temps, une simple galipette suffit à satisfaire l’intellectuel à la petite semaine. S’il choisit bien le moment et les mots percutants qui feront l’objet d’un tour complet des salles de rédaction, le politicien peut compter sur un avenir radieux assez rapide.
Il est temps, d’ailleurs, parce que ses tempes grisonnent déjà, signe de fortes cogitations pour faire pire que ses congénères… Maintenant maître dans l’art de raconter n’importe quoi, le politicien sait comment retourner les foules, comment les manipuler avec quelques mensonges bien articulés.
Reste le scrutin divin…
Celui qui, pendant cinq longues années (pour ceux qui les subiront…) lui permettra de trôner dans un joli cadre photo dans toutes les mairies du pays.
Et depuis, le monde marche sur la tête, se lance dans des guerres dévastatrices (toujours un peu plus, notez-bien) ou dans toute autre aventure sans cul ni tête.
Et tout ça pour le plus grand malheur du reste du monde.
A suivre...
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