Cela fait aujourd'hui 5 ans que le monde que nous connaissions n'est plus, que la peur a pris le pas sur les rires, 5 ans que nous vivons dans la terreur.

Appuyée sur le montant de la porte, j'observe la petite tête blonde qui était agé d'un an lorsque la tragédie arriva et qui depuis a bien grandi.

Il a toujours fait preuve d'une joie de vie débordante , surement car il n'a pas connu le monde d'avant, n'ayant aucune idée de ce que nous avons perdu, contrairement à nous. Gardant cette innocence propre aux enfants que je lui ai toujours enviée.

Le blondinet est encore scotché devant l'écran de télévision à regarder le même DVD en boucle comme tous les jours.

Je sors de ma rêverie lorsque Gary entre dans la pièce en fulminant contre le petit garçon,

-Théo ! Pour la millième fois, éteins cette foutue télé !

- Mais Gary s'il te plaît c'est bientôt la fin ! Implora le garçonnet

Théo lève alors son regard azur vers moi en quête de soutien que je ne peux lui apporter, sachant pertinemment que le grand brun a raison.

Je m'accroupis à sa hauteur,

- Combien de fois en a-t-on parlé ? Qu'est-ce que l'on avait dit ?

Il baisse les yeux l'air coupable.

- Il ne faut pas dépasser le nombre d'heures maximales pour l'électricité.

Le jeune homme brun se rapprocha de nous :

- Qu'est-ce que tu veux Théo ? Que l'on se retrouve dans le noir et qu'ils nous trouvent ? C'est ça que tu veux Théo !

Voyant Gary fou de rage, je dis au petit garçon de rejoindre les enfants dans la pièce d'à côté avant de déposer un baiser sur son front blond.

Lorsque sa silhouette disparue de mon champ de vision je repris la parole,

- Gary, je t'en prie ce n'est qu'un enfant !

- Il faut que je te rappelle ce qu'il s'est passé la dernière fois que la lumière s'est coupée ?

- Calme toi...

Sa voix se cassa soudainement,mêlée à des sanglots naissants, il repris :

- Je ne laisserai pas ça arriver une seconde autre fois, Andréa...

- Je sais Gary, je sais.

Je m'approcha de lui et le pris dans mes bras.

- Je n'aurai pas la force de le supporter encore... Surtout si c'était toi... Je m'en voudrai à vie ,

il éclata en sanglots sur mon épaule, rare sont les fois où je le vois pleurer , ne se laissant habituellement pas aller à ses idées noires.

Gary me surplombe d'une tête, autrefois bien bâti, notre nouvelle vie est passée par là. Le marquant aussi bien physiquement que psychologiquement, laissant une peau plus blanche que son teint mat originel , qui contraste avec ses cheveux bruns coupés inégalement et son regard tenebreux, où parfois se dévoile un mélo de sentiments incertains, avant de se rembrunir et devenir impénétrable.

Il est bien le plus optimiste de notre groupe, n'ayant jamais abandonné l'idée qu'un jour nous trouvions la solution à tout ceci et qu'enfin nous pourrions revenir à notre vie passée.

Je passe ma main dans ses cheveux, tentant de l'apaiser.

-Ne t'inquiète pas ils n'emmèneront plus personne.