Asphyxie
Tourne la vie qui renvoit son chemin
Mon histoire se poursuit, mais l'envie n'a pas de fin
Je roule et me retourne dans la flaque de pensées
On pourrait s'inquiéter et pourtant rien ne m'atteint
Qu'il est aisé de s'enfoncer, ainsi, toujours plus loin
Sans sentir l'humidité qui se fracasse et s'acharne
Contre cette barrière tenace de tissu hydrophobe,
Aux fibres coulées de cire.
Le plastique me protège, maintenant je ne crains plus rien
À m'ebattre en tous sens dans cette mare, tel un oubli éternel
D'habitude, avec les cirés, ce sont les coutures qui trahissent
Entre les fils que l'eau s'immisce
A travers leurs minuscules interstices
L'apparence est trompeuse, ainsi que les premières impressions...
Mais le mien est blindé, sans failles, un vrai scaphandre
Il tiendrait tout, ou presque, par sa puissance immense
Non, le problème n'est pas l'eau de la flaque qui m'entoure
Elle ne m'aura jamais, j'y échappe à mon tour
Rien de moi qui ne craigne y échapper pour toujours.
Car je suis seule, à présent, sous ma couche isolante
À mijoter ainsi, sans pensée pour la vie
Ni la mort, d'ailleurs, les pensées sont restées dans l'eau trouble.
De mon corps, lui bien vivant, s'élève une nouvelle humidité
Celle de la sueur et des larmes
Venues me réhydrater
De l'eau, de l'eau qui souhaite à tout pris s'échapper,
De ce corps qui la recycle, encore et sans arrêt
Et cette eau, de fatigue, cesse de couler et se met à suinter
De chaque pore de ma peau
À la surface du cocon
En mon coeur engourdi
Dans mes membres ramollis.
J'ai peur de ces pensées qui gagnent en viscosité
Je pensais tellement y échapper, m'en voilà toute détrempée!
Ma vision se floute dans des larmes de miel clair
Je suis un escargot sous le soleil brûlant
Bouillant à petit feu dans sa coquille de calcaire
~Koh
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