Mon néant absolu s’appelle Oubli.
Le murmure de mon souffle affaibli
Atteindra enfin vos oreilles blessées.
Mort, je ne le suis point tout à fait.

Ma solitude forcée appelle les souvenirs,
Le soupir de ma voix vous fait mentir.
S’éveillera bientôt le chant sacré,
Vous y louerez mon retour inespéré.

Mes compagnes funèbres s’appellent Prières.
Le bruissement de mes pensées d’hier
Effleure aujourd’hui le sens des élus.
Le réveil aura lieu avant le temps révolu.

Mon espoir éternel appelle vos noms.
Les rivières de mes yeux offertes en don
Coulent de trépas à résurrection.
La Source d’Or naît de l’oraison.

Vos pleurs taris m’appellent encore.
La douleur de ma perte vous mord :
Guérissez de vos remords et de vos regrets,
De ma verve légère vous vous enivrerez.

Votre Amour pur appelle mon retour.
Le pardon du traître tisse son parcours,
Acceptez-le dans son digne effort,
La haine lapide chaque trésor.

Vos bras tendres m’appellent Aimé.
L’épine de ma mort tombée
Ouvre le passage vers la lumière,
La prédiction s’accomplira, entière.

Mon père et ma mère appellent les runes.
Magie et malédiction ne font qu’une,
Annoncez ma renaissance prochaine,
Ma geôlière brise mes chaînes.