Espoir

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- Gaby ! Pas si vite ! crié-je à la jeune fille.

- Gaby ! Attends ! lui lance Falco à son tour.

- Gaby ! Arrête-toi tout de suite ! lui ordonné-je.

C'est alors qu'elle cesse enfin sa course et se tourne vers nous pour nous demander :

- Et bien, quoi ?

- Gaby, dis-je en la rejoignant, essoufflée, on ne court pas avec un fauteuil roulant. Livaï pourrait en tomber et se faire très mal, c'est dangereux !

- Oh, désolée, je n'y avais pas pensé.

- Est-ce que ça va ? demande Falco à Livaï.

- Oh, à part le fait que le comportement imprudent de ton amie risque de me tuer un jour, tout va bien, lui répond Livaï sur un ton plein de reproches.

Face à nos visages consternés, il ajoute :

- C'est bon, je plaisantais. Vous croyez réellement que cette gamine pourra me tuer si facilement ? Bon, est-ce que vous allez enfin m'expliquer pourquoi vous tenez tant à m'emmener jusqu'ici ?

- Un peu d'air frais nous fera le plus grand bien. Tu verras, cette promenade dans ce parc sera d'une grande aide à ton rétablissement.

- Vous avez une idée derrière la tête, affirme Livaï.

- Allons jusqu'à cet arbre, là-bas, le coupe Gaby en pointant du doit le lieu en question. Ce sera parfait pour son exercice !

- Mon exercice ? demande Livaï, en levant un sourcil intrigué.

La jeune brune se précipite vers l'arbre et Falco lui emboite aussitôt le pas, en poussant devant lui le fauteuil roulant. Je les suis et nous atteignons bientôt l'endroit désigné par Gaby.

Livaï commence à s'impatienter et nous demande donc d'un ton ferme :

- Est-ce que vous allez enfin m'expliquer ce qu'on fait là ? C'est quoi cette histoire d'exercice ?

J'échange un regard avec Gaby, puis Falco, avant de replonger mes yeux bleus dans ceux de Livaï :

- C'est simple, nous sommes venus ici pour ton premier exercice de rééducation. Je suis sûre et certaine que tu peux marcher à nouveau, mais pour cela, il faut impérativement que tu t'y exerces.

- Je vois . . . De toute façon, dans mon état, je n'ai plus grand chose à perdre alors c'est d'accord.

- On va commencer doucement, le rassuré-je. Tu vas aller jusqu'à l'emplacement où se situe Gaby en t'appuyant sur moi, d'accord ?

- Je t'ai déjà dit que j'étais d'accord, je n'ai pas besoin de me répéter.

- Oui, c'est vrai, désolée.

Je passe son bras autour de mes épaules et l'aide ainsi à se lever, puis à faire ses premiers pas depuis maintenant plus de deux ans. Ils sont assez maladroits et il serait sans aucun doute tombé s'il ne s'appuyait pas sur moi, mais le simple fait de voir ses pieds fouler à nouveau le sol me remplit de joie et d'espoir !

Alors que nous ne sommes plus qu'à un mètre de Gaby, Livaï me dit :

- Lâche-moi, je vais continuer seul.

- Tu en es sûr ?

- Oui.

J'ai confiance en lui, alors je le lâche doucement et m'éloigne de lui d'un pas. Il pose un pied en avant, un peu tremblant, puis un deuxième, et au troisième, il perd complètement l'équilibre et s'affale sur l'herbe !

Nous nous précipitons tous les trois vers lui et je m'agenouille à ses côtés pour lui demander :

- Est-ce que ça va ? Tu ne t'es pas fait mal ?

- Non, ça va. Combien de fois devrais-je vous dire de ne pas vous inquiéter pour moi ?

- Tu sais bien que c'est plus fort que nous.

- Oui, je m'en rends bien compte.

Falco approche avec le fauteuil roulant et passe ses bras sous les aisselles de Livaï pour l'y installer à nouveau.

Un silence s'installe, mais je le brise bien vite en déclarant :

- C'est suffisant pour aujourd'hui. Profitons tranquillement du reste de la promenade.

- Elle a raison, affirme l'homme aux cheveux noirs. Allez donc vous amuser, tous les deux, au lieu de rester plantés là. Vous êtes encore trop jeunes pour rester inactifs, vous devez vous dépenser.

- Oui, répond Falco. Tu viens, Gaby ? ajoute-t-il à l'intention de son amie.

- Je t'aurais bien dit que je suis juste derrière toi, mais je suis déjà devant, dit-elle en s'élançant au pas de course.

- Hé, attends-moi ! rétorque le jeune blond en se lançant à ses trousses.

Ils s'éloignent avec de joyeux éclats de rire. Je ne peux m'empêcher de sourire, attendrie :

- Ça fait vraiment plaisir de les voir si heureux.

- Oui.

- Et tu sais ce qui fait encore plus plaisir ? lui demandé-je d'un ton enthousiaste en me tournant vers lui.

- Quoi donc ?

- C'est de savoir que tu seras bientôt capable de marcher à nouveau, répondé-je en posant ma main sur la sienne.

- Tu crois ? Vu comment je me suis pitoyablement écroulé, ce n'est clairement pas gagné.

- Ne dis pas ça. C'est la première fois que tu marches depuis plus de deux ans, c'est normal que ton corps ait un peu de mal à reprendre. Il a juste besoin de s'y réhabituer. Je suis sûre qu'en t'exerçant régulièrement, tu pourras marcher à nouveau. Il suffit tout simplement d'y croire !

- Je te reconnais bien là . . .

Pour toute réponse, je lui adresse mon plus beau sourire.

Au même moment, la voix de Gaby retentit :

- Monsieur Livaï ! Monsieur Livaï !

- Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? demande ce dernier en se tourant vers elle.

- Regardez ! s'exclame-t-elle en lui présentant un bouquet de fleurs multicolore. Je viens de les cueillir pour vous. Je me suis dit que ça vous ferait plaisir et que ça vous aiderait à vous rétablir.

- Merci, dit-il en le prenant dans ses mains.

La brise se lève, caressant nos visages et jouant avec nos cheveux. Je ferme les yeux pour profiter de cette agréable sensation et prends une grande inspiration. Ce doux vent a pour moi une odeur de bonheur et de sérénité, comme s'il était porteur d'espoir . . .

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