Désir

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Heureusement quelqu’un sonne soudainement à la porte.
Emmy court ouvrir. C’est Julie sa voisine qui lui propose de boire un verre. Emmy décline en se retournant vers son invité…qui n’est plus sur le canapé. Elle le cherche du regard, sans succès, et coupe court à la conversation en insistant sur son travail qui l’attend.

En claquant la porte, Emmy court jusqu’à la cuisine, puis jusqu’à la chambre. Il est à la fenêtre. Songeur. La chemise ouverte, il a ôté ses chaussures.

- Jolie vue de votre chambre.
- Oui c’est très beau.
- Vous devez souvent rêver devant votre fenêtre.
- Ca m’arrive oui.

Emmy bout, cette conversation ne mènera nulle part. Elle s’approche de lui.
Observe son torse nu et son pantalon ouvert. Il est prêt. Il attend ? Doit-elle se lancer ?

Elle n’a plus le temps de réfléchir ni de se poser des questions. Il se tourne vers elle, lui sourit, et la désarme totalement. Il la prend par les mains, elle se laisse faire, se colle à lui. Il est tellement doux, chaud.

Sa chemise est d’une douceur extrême. Elle passe ses mains sur ses hanches, emprunte le chemin de son dos, mais il la retient. Elle ne doit pas aller trop loin.
Pas de mot, pas de bruit. Seules les lumières de la ville traversent sa chambre. Et sa lumière à lui. Il irradie. La blancheur de ses vêtements, mais autre chose aussi.
Avec une affection presque familière, il la déshabille. Il l’attire à lui, à chaque vêtement enlevé. La caresse. Elle cherche ses lèvres sans jamais les trouver. Il fait glisser son nez le long de son cou, puis s’arrête sur son épaule.

Emmy tremble. Elle se tourne, pose les mains sur sa fenêtre et ferme les yeux. Très vite, elle sent le plaisir s’emparer d’elle. Une chaleur douce et intense entre en elle. Elle se sent pleine, vivante, heureuse.

Gabriel ne fait qu’accomplir sa mission, même si cette fois il prend beaucoup plus de plaisir que d’habitude. Il veut que ça dure. Les reins d’Emmy offrent une vue cent fois plus belle que celle de sa fenêtre. Il la sent s’abandonner à lui. Doucement, avec de longs soupirs, il saisit la taille de sa protégée et s’enfonce d’avantage. C’en est trop, Emmy se lâche et se laisse totalement aller à la jouissance. Cambrée, elle demande, encore, elle appelle, elle crie, elle profite de ce moment hors du temps.
Elle ne sait plus ce qui la caresse, les pans de chemise, les mains, le torse, tout est tellement doux, tout semble glisser sur elle. Gabriel descend ses mains sur les cuisses d’Emmy, lentement et opère de légers mouvements intensément érotiques. Ses doigts jouent avec le grain de peau, s’aventurent vers l’intérieur puis rebroussent chemin. L’entre jambe de la jeune femme est aux aguets, alors que le sexe qui la remplit lui fait voir mille couleurs. Enfin, les index de cet amant inattendu se rejoignent pour satisfaire son bouton. Il presse, appuie, tourne au rythme des gémissements, Emmy ne maitrise rien, se cambre d’avantage. Sa vision se trouble et elle jouit. Elle jouit comme cela ne lui était jamais arrivé. Elle est tendue, la tête en arrière, la bouche ouverte qui ne demande qu’un baiser torride…

Quand elle ouvre les yeux, elle est nue, couchée sur son lit. Par réflexe elle attrape son portable pour regarder l’heure mais les néons des restaurants lui indiquent l’avancée de la nuit.

Elle se sent apaisée, sereine. En regardant le plafond, elle repense à ce qui lui est arrivé quelques heures plus tôt. Evidemment cet homme si exceptionnel n’est plus là. Ce n’est pas le premier à s’échapper durant son sommeil post orgasme. Pourtant cette fois elle aurait aimé pouvoir rester dans ses bras, pouvoir profiter de son infinie chaleur et pouvoir plonger dans son regard si enveloppant de sérénité.

C’est ainsi, s’il n’était que de passage, c’est qu’il doit y avoir une bonne raison.
Emmy enfile un tee shirt et se précipite à la fenêtre. Elle allume une cigarette et se laisse rêver. Le regard dans le vide, elle est soudainement attirée par un objet flottant dans l’air. A travers la vitre légèrement embuée, une plume danse dans la nuit. Elle tourne lentement, s’arrête, reprend sa descente, et vient finalement se coller à la fenêtre.
Une plume, douce, blanche, symbole de pureté. Ca y est, elle sait. Elle l’a.

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