Chapitre 3 Partie 2 : P***** de collège !!!
Chapitre 3
Partie 2 : P***** de collège !!!
Caroline grandissait, elle était à la maison. Papa et maman travaillaient, Célestine était partie, elle ne pouvait plus porter ma sœur. Un bébé de quelques mois dans un corps d'enfant de 12 ans ça pesait son poids surtout enraidi par les nerfs à fleur de peau. C'est Sylvie qui l'a remplacée. J'aimais Sylvie. Elle était dure mais elle était gentille, je savais qu'elle m'aimait en retour. Moi je ne l'étais pas toujours avec elle. Je lui montrais que j'existais mais elle le savait, elle tentait de me consacrer le plus de temps qu'elle pouvait. Un samedi, pour pouvoir passer du temps avec moi, elle m'avait même emmené au Parc Astérix, on avait passé une journée inoubliable, c'est un des plus beaux souvenirs de ma vie.
Dans la semaine, elle me disait souvent :
- Mais tu comprends ce n'est pas simple, je suis là avant tout pour Caroline. Elle me prend beaucoup de temps !
- Oui je sais Sylvie.
Je rentrais en 6ème à Chambourcy au collège André Derain, j'aurais dû aller aux Grand Champs comme mon frère à Poissy mais on avait demandé une dérogation car c'était trop la zone.
Là mon enfer commençait...
Une fille, Charlotte, vient m'aborder. Elle a l'air adorable, le courant passe très bien, on devient les meilleures amies du monde. On est tout le temps ensemble mais Charlotte est comme Claire et devient très populaire mais aussi très jalouse ! Moi je suis plutôt jolie, mais bien trop timide pour être populaire, je ne me pervertie pas pour plaire mais en même temps je ne sais pas m’imposer, je n’ai pas la répartie suffisante pour me défendre correctement. Je deviens la copine embarrassante, trop introvertie pour intéresser, trop jolie pour laisser indifférent, ça ne plait pas à Charlotte, les autres aiment sa forte personnalité, ils aiment ma plastique et ma gentillesse. Elle se moque ouvertement de moi, m’humilie devant tout le monde, bien sûr tout le monde finit par l’imiter… S'ensuit des mois d'humiliation, d'insultes, de mise à l'écart, de pleurs et de mal-être ! Les autres m’insultent, se moquent de moi au collège, mais en dehors quand Charlotte n’est pas là, ils sont totalement différents, on discute, on s’amuse, je sais qu’au fond ils m’aiment bien... Je n’arrive pas à leur en vouloir, je rentre dans leur jeu… Au collège je les laisse m’insulter et je profite des moments où ils sont sympas… Je sais que si tu ne penses pas ou ne fais pas ce que les « populaires » te dictent, tu passes de l’autre côté, du côté des « harcelés », et qui a envie de passer dans l’autre « camp » ??? Je ne pourrais jamais être comme eux mais je ne les juge pas même si j’en souffre énormément !
Je ne peux pas en parler à mes parents, ils ont assez de problèmes comme ça ! Au collège, je suis seule, des filles adorables me prennent sous leurs ailes… Les laisser pour compte… Je les aime bien mais nous sommes tellement différentes, nous n'avons pas la même maturité, elles sont surprotégées par des mères au foyer trop présentes, moi je me suis construite dans ma bulle en essayant de ne pas prendre trop de temps à mes parents. Je sens ce fossé, elles me font rire mais je ne les aime pas vraiment, pas comme j'aimais Claire en tout cas. Je passe mon temps avec elles mais elles ne seront jamais mes amies. Ainsi s'achèvent mes deux premières années de collège.
La troisième année semble un peu différente, en effet, en 4ème je fais ma rentrée ave une fille qui était à l’école primaire avec moi, Aurélie, cette fille est géniale ! Elle est drôle, elle est solaire ! Elle habite aussi Orgeval, on est tout le temps ensemble, tout le temps chez l’une ou chez l’autre. On se promène dans les champs près de chez nous, on se met à fumer des Malboro à la pêche pour frotter nos doigts avec les petites billes pour que nos parents ne le sachent pas. On prend vraiment les parents pour des abrutis quand on est ado… Enfin les miens étaient trop occupés pour se rendre compte de quoi que se soit… Ou du moins c'est ce qu'ils me laissaient croire !
A la maison, c'est la dégringolade, mes parents s'engueulent de plus en plus. Mon frère foire lui aussi ses études et ma sœur fait de plus en plus de convulsions.
Très souvent en pleine nuit j'entends ma mère hurler et pleurer, mon père appelle le SAMU et ma grande sœur part pour l'hôpital. Une nuit je me rends compte que cette fois c'est plus grave que d'habitude, Caroline s'enfonce et notre famille avec elle. Elle est hospitalisée plus longtemps que d'habitude cette fois. Le verdict tombe, sa scoliose est tellement avancée que son corps appuie sur ses organes. Il faut l'opérer.
C'est une opération risquée. 8h sur la table d'opération, ils vont lui mettre une barre en métal dans le dos qui fera office de colonne vertébrale.
Bien sûr, ma sœur étant un être abject, ayant fait tellement de mal durant sa petite vie, l'opération ne fonctionne pas comme elle devrait. Un staphylocoque doré (c'est joli comme nom vous ne trouvez pas ?) s'installe gentiment sur la barre. Infections, surinfections, convulsions… Réanimation !!! Mes parents passent tout leur temps au travail et à l'hôpital. Ma sœur est entre la vie et la mort.
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