Chapitre 7 : Fin d’une mauvaise histoire
Avec Alex, c’était je t’aime, moi non plus. On était dingues l’un de l’autre, on se détestait, on s’aimait, on se trompait. Enfin à priori plus moi la tromperie, mais seulement quand on était en période de pause, donc ça ne compte pas, si ?!?
Notre meilleur ami commun passait chacune de nos soirées où je me pointais avec une nouvelle conquête, à m’insulter et se moquer du mec qui m’accompagnait. Je n’ai jamais su si c’était par solidarité avec Alex (qu’il pensait trop destructeur pour moi selon ses dires…) ou parce qu’il était secrètement amoureux de moi.
Après un nouveau jour de l’an, en pleine fâcherie, et du coup bannie du groupe des veulais, je décidai que je ne pouvais plus vivre sans Alex, je lui dis donc qu’il était l’homme de ma vie et que je ne voulais plus qu’on se quitte.
Le BTS miraculeusement en poche, un job de rêve en alternance, Alex ne désamiantant plus, nous nous sommes installés tous les deux à Poissy dans un joli duplex en centre-ville.
Alex ne supportait pas la vie parisienne, je l’ai forcé à venir s’y installer, de ce qu'il me disait.
Il sombrait encore plus dans l’alcool, je le retrouvais chaque soir, dans le canapé, une bouteille de rhum vide par terre se bavant et se pissant dessus... Alors je prenais mon paquet de clopes, son lecteur de minidisques et je pleurais… Je pensais m’échapper de la tension permanente de la maison mais en réalité chez moi c’était pire… J'étais encore plus seule. Heureusement que j’avais mon super job.
Plus les jours passaient et plus je trouvais que son comportement était étrange… L’alcool et le shit n‘expliquaient pas tout… Et pour cause… En fait, un jour, en faisant le ménage j'ai retrouvé un sachet d’héroïne…
A partir de ce jour, Alex n’a eu de cesse de vouloir m’entrainer dans sa déchéance afin que je puisse enfin le comprendre. Je n’ai jamais cédé.
Nous passions tous nos week-ends chez nos amis. A Bagnolet chez Simon, à Versailles chez Etienne et Nadia ou à la Courneuve chez Damien. On fumait et on buvait beaucoup. Tout notre argent y passait.
Alex s’enlisait de plus en plus dans la drogue. La plupart du temps, nous étions obligés de dormir sur place parce que je n’arrivais pas à le réveiller pour le faire monter dans la voiture. Je n’en pouvais plus, à chaque fois que je le quittais, il me promettait qu’il arrêterai et je le croyais, je revenais…
La semaine, je restais de plus en plus tard au travail, je sortais avec mes collègues, je passais parfois mes nuits chez eux pour ne pas avoir à affronter la déchéance d'Alex. Nous n'avions plus de rapports sexuels sauf quand il était trop défoncé et qu'il m'y contraignait, heureusement vu son état ça ne durait jamais très longtemps.
En réalité j'étais autant déçue par moi-même que par mon copain. J'étais certaine que j'arriverai à le faire aller mieux. En l'éloignant de ce contexte familial terrible, je pensais qu'il réussirait à se construire une vie plus saine et plus équilibrée. Ce n'était pas le cas. Sans que je le sache, il retrouvait son frère afin d'échanger marchandise et argent. Sa mère l'appelait afin de lui dire qu'il l'avait abandonnée et qu'elle n'arriverait jamais à s'en sortir sans lui (et surtout sans son argent...).
Je me battais contre un mur. Alex était persuadé que la mort de son père était de sa faute parce qu'il n'avait pas réussi à le réanimer. Il se sentait responsable de sa famille et ils le culpabilisaient sans cesse.
Ma vie était triste à en mourir et pourtant je ne voulais pas la quitter, ça aurait été avouer mon échec, et je voulais me persuader qu'un jour je réussirai à le sortir de là.
Un été, nous sommes partis en vacances loin de tout et tout le monde, nous sommes allés voir mon oncle et ma tante dans le sud de la France, ces moments loin de tout le monde furent je pense les meilleurs que nous avons vécus. Après une énorme crise parce que j'avais encore trouvé sa merde dans ses affaires et que je l'ai chassée dans les toilettes, nous avons réussi à vivre comme un couple normal. Je retrouvais cet Alex que j'avais connu lors de cette fameuse partie de billard. Quel bonheur ! Nous avons passé un après-midi avec ma grand-tante, durant laquelle nous avons ri du début à la fin. C'était tellement bon de le voir comme ça ! C'était une autre personne.
Malheureusement, après ces vacances, au lieu de rentrer chez nous, nous avons passé quelques jours en normandie où il retrouva sa mère et son frère. L'enfer ne mit pas longtemps à repointer le bout de son nez.
Cette fois, j'étais tellement dépitée de retrouver ses travers, l'ambiance au travail étant aussi tendue qu'à la maison, je décidai de quitter l'appartement et de vivre de nouveau avec mes parents.
Bien sûr, Alex le vécut très mal, il venait même derrière chez moi à Veules le week-end, pour nous crier des insultes à mes parents et moi.
Un jour, sa mère complétement soule a téléphoné à mes parents pour m'insulter. Ma mère l'avait traitée de folle et avait raccroché complétement heberluée par ce comportement.
Quelques semaines plus tard, lors d'une soirée chez un de nos copains, nous nous retrouvions face à face. Il semblait plus calme, il buvait moins et je ne l'ai pas vu prendre autre chose que des joins. Il me dit alors que tout ça était terminé, qu'il avait bien compris le message, qu'il n'arriverait pas à vivre sans moi. Si j'acceptais de revenir vivre avec lui, il me montrerait que tout ça était bien derrière lui. Trop faible et toujours avec cette fichue envie de le "sauver", j'acceptai...
Au début, tout se passait plutôt bien, effectivement, Alex était différent, on arrivait à passer des soirées et des week-ends tous les deux, sans disputes et plutôt agréables. Malheureusement, cela ne dura pas. Il faisait sûrement des efforts mais continuait son traffic tout en me soutenant que ce n'était que dans mon imagination.
Un jour, alors qu'on était dans le nouvel appartement de Simon à Bagnolet, il s’enferma pendant deux heures dans la salle de bain avec son frère, son principal associé, je décidai pour de bon de ne plus jamais lui donner de chance.
J’ai appelé mes parents et ma cousine, j’ai pris toutes mes affaires dans l’appartement lorsque j’étais sûre qu’il ne rentrerait pas et je suis partie. Je ne voulais plus qu’il m’inflige son éternel chantage au suicide. Il m’en a énormément voulu, il m’en veut toujours d’ailleurs, mais il fallait que je me sorte de tout ça. Notre histoire s’est donc arrêtée là. Je ne l’ai plus revu que quelques fois à la plage de Veules, nos amis qui étaient avant tout ses amis d’enfance ont choisi Alex, je ne les voyais que très peu et quand il n’était pas là. Grâce à la force de ma famille, j’avais enfin réussi à me sortir de cette situation. Ma vie ne pourrait qu'être meilleure.
Nouveau job, nouvelle situation personnelle. Enfin seule !!!
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