Chapitre 12

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Le Vésinet

Jean-Charles eut des sueurs froides en parcourant le site d’informations en ligne. Il venait de lire un article relatant la découverte de quatre cadavres de femmes dans le département des Yvelines. L’article était signé par une certaine Julie Delmas et rendait compte d’un entretien avec le Procureur de Versailles. Il n’y avait pas beaucoup de détails dans l’article mais il n’eut aucun doute. Il s’agissait bien de leurs actions. Mad Dog se connecta aussitôt à la messagerie du groupe. Une icone clignotait sur l’écran. Il ouvrit le message. Il était signé White Horse.

« Les keufs ont trouvé les corps et fait le rapprochement. On va parler de nous ! »

Le jeune homme était moins enthousiaste.

« Et s’ils nous identifient ? »

« Pas de risque, ils sont trop cons. »

Les messages se succédèrent rapidement. Tous les membres du groupe donnaient leur point de vue. Des plus timorés aux plus radicaux. White Horse voulait revendiquer les meurtres, façon « Daech ».  Un autre exalté, Croix de Feu, voulait lui aussi contribuer en ajoutant un cinquième corps sur la liste macabre. Le leader du groupe, alias White Power, calma ses troupes.

« On se tient tranquilles un moment, pour voir comment ça évolue. Pour le moment, on ne risque rien, mais on ne va pas leur faciliter le travail.»

Mad Dog alla se servir un verre de lait dans le frigo. Sa mère regardait une émission de télé-réalité débile à la télé. Son père n’était pas encore rentré, comme souvent. « Il doit baiser sa secrétaire, se dit le jeune homme, elle doit avoir de gros nibards. »

— Ça va mon grand ? lui lança sa mère. Tu as l’air fatigué.

— T’inquiète pas Maman, c’est juste que j’ai pas mal de boulot en ce moment, les partiels approchent.

— Tu devrais dormir un peu plus au lieu de sortir le soir.

— Je dois travailler avec Philippe. On a un dossier à rendre la semaine prochaine et on est charrette.


De retour dans sa chambre, il se connecta sur ses forums habituels. Il ne pensait pas que son père ou sa mère puissent avoir l’idée d’allumer son ordinateur, mais il lança le navigateur TOR pour se connecter à un forum de l’OnionLand. Il repéra un article en anglais qui reprenait les informations de la journaliste en y ajoutant des commentaires inédits. Un membre avait dû faire fuiter l’info malgré les consignes de White Power. Sur un autre site, il trouva même une photo. Ce n’était pas une de celles postées sur la messagerie, mais le style était similaire. White Power s’était-il inspiré d’un réseau étranger ? Il continua encore un moment à surfer de site en site. Des sites allemands, il comprenait quelques mots et les symboles étaient explicites, des sites en russe, il ne comprenait rien, mais les photos étaient toujours les mêmes. Il se sentait fort et fier d’appartenir à une mouvance internationale. Dommage que White Power leur ait demandé de ne rien dire autour d’eux. Il aurait voulu en parler aux copains de la Fac, pour briller un peu. S’il était plus populaire, il pourrait sans doute sortir avec des filles sympa. Dommage que White Power ait interdit tout rapport sexuel avec ces femmes. Il aurait pu la baiser avant de la tuer.


Mad Dog se mit au lit en regardant un porno crade sur son téléphone. Une femme aux seins flasques était pendue par le cou, debout sur la pointe des pieds pendant que trois mecs la pénétraient tour à tour en rigolant. Il se demanda si à la fin la fille restait pendue. Avant d’avoir terminé la séquence, il éjacula dans les draps.

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