Le temps d'une petite pression
Réveil à huit heures sonnantes et trébuchantes. Je n’attends qu’une chose, c’est de retrouver Allie au petit-déjeuner. Même si on doit se cacher, pour éviter que le personnel de l’hôpital ne nous sépare - on n’est pas censés s’attacher - et puis, aussi, pour éviter l’homophobie, eh bien c’est toujours un plaisir de se revoir après une longue nuit l’un sans l’autre.
Je me prépare, jogging et sweat-shirt noirs, je passe une main dans mes cheveux et vérifie que mon ventre ne déborde pas du pull, que c’est bien plat, puis je sors.
On se croise d’abord dans la file devant le bureau, pour récupérer les portables. Enfin, on se retrouve à la table du petit-déjeuner.
Je le salue, ainsi que tous les autres. Le matin, j’aime bien, on ne me force pas à manger. Je dois juste boire un chocolat chaud ou un café - mais je n’aime pas le café.
On s’assoit au fur et à mesure, tranquillement.
Le hasard fait qu'on est à côté (je plaisante, ce n’est pas le hasard).
On se tient la main une seconde, le temps d’une petite pression, sous la table blanche.
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