* place du marché * Capitale d'Aphe-rycah * un peu plus tôt *

   La mère d'Ivoriaah se promenait au milieu de l'allée, elle bousculait souvent des gens mais personne n'osait la reprendre. Tous savaient qu'elle était la mère de leur nouvelle reine et qu'il vallait mieux ne pas tester sa sympathie.

— Bonjour ! cria le poissonnier dans la direction de la mère d'Ivoire.

— Bonjour mon cher ! Alors qu'avez-vous de bon aujourd'hui ?

    Les yeux de la mère s'illuminèrent à la vue de sa fille qui arrivait dans l'allée à l'heure prévue. Elle était si belle, si puissante, si influente désormais ... La jalousie commençait à pointer le bout de son nez... Elle en oublia même d'écouter la réponse du poissonnier qui lui montrait un poisson.

— Vous le voulez madame ?

— Mettez le moi oui !

— vous ferez bien attention en le préparant ? Il produit une tox....

   Ivoriaah approcha et le poissonnier s'interrompit. Il tendit le poisson à la mère en guise de cadeau et passa à son client suivant non sans saluer la reine.

— Que fais tu là maman ? demanda Ivoire.

— Je venais chercher un poisson pour notre repas. Et toi ?

— Je suis la reine. Je n'ai pas à justifier de ma présence ici.

    La mère d'Ivoriaah se sentit un peu mal quand ces paroles sortirent de la bouche de sa propre fille, qu'elle avait élevée à la sueur de son front pendant tant d'années...

— ça va maman ! je plaisantais ! Je venais voir si le peuple avait bien accès au marché comme je l'ai décrété.

— Oh eh bien, comme tu peux le voir je peux enfin acheter du poisson frais !

— Parfait ! Je rentre au palais, tu passeras me voir un de ces jours ?

— Bien évidement ! On se revoit bientôt ma fille ! je vais aller mettre ce poisson au frais.

— Bonne journée maman ! Embrasse papa pour moi !

    Ivoriaah perçut une tension dans l'attitude de sa mère, quelque chose n'allait pas ... Elle s'approcha de sa mère, la toucha et lui demanda des comptes. Quand sa patte toucha l'épaule de sa mère celle-ci paniqua.

— Hein ? Quoi ?

— Tu es sûre que ça va maman ? tu as l'air soucieuse.

— Oui... Ne ... Ne t'en fais pas...

     La mère s'approcha, la serra dans ses bras et lui souhaita une bonne fin de journée. Une légère douleur apparut dans le dos de la reine qui n'y prêta guère attention. Elle songeait plus à la réponse de de sa mère qui ne la satisfaisait pas. Alors qu'elle disparaissait au coin de la rue, la jeune reine reprit le chemin de son palais avec l'idée d'envoyer sa fidèle De'phence enquêter...

* Maison parentale * Présent * Capitale d'Aphe-rycah *

     Une demi-heure après le bouclage du manoir et l'appel à Thésée Shooffleur, celui-ci était arrivé. Il avait tout réorganisé et demandé à tout le monde de sortir du manoir tandis qu'il travaillait. Les gardes restant avec lui pour s'assurer qu'il ne touche à rien sans le consigner.

— Hmm ... à première vue je dirai qu'il y a eu un double meurtre. indiqua Monsieur Shooffleur.

— Non, c'est évident qu'ils se sont batus et entretués ! répondit l'un des gardes.

     La réponse du garde n'avait pas plus à M. Shooffleur qui le fit savoir en lui tapant fermement sur l'épaule.

— Vous êtes bien simple d'esprit cher ami, laissez donc travailler mes gros neurones. répliqua le détective sur un ton arrogant qui ne plaisait que très peu au garde.

— Laissons le travailler. Ce n'est pas notre faute s'il se trompe, la reine le fera pendre. ajouta le second garde.

     Les deux gardes s'éloignèrent et continuèrent de regarder le travail du détective qui était désormais penché sur les deux corps. Il posa sa main experte sur le corps du jeune et annonça tout fort.

— C'est le dénommé Brak'.

     La stupeur fit son apparition sur le visage des deux gardes qui l'observaient.

— Comment ... ? demandèrent-ils en choeur.

     Thésée Shooffleur laisse échapper un grand rire qui emplissait toute la maison. Il résonnait sur les murs et rendit dingue les deux gardes qui s'énervèrent.

— J'ai demandé comment ! ne riez pas !

— Eh bien, je considère ce rire comme une réponse à votre niveau intellectuel !

— Je ne vous permet pas ! grogna le garde ainsi insulté en s'approchant du détective.

     Si le second garde n'avait pas retenu son collègue, celui-ci aurait probablement collé un coup dans le visage du détective qui était passablement agaçant. La reine arriva précisement à cet instant et se précipita sur le corps de son père avant de reconnaître Brak...

— NOOON ! Que s'est-il passé ici ? Demanda la reine aux gardes.

— Hmm ! fit le détective.

     La reine n'apréciait pas quon lui coupe la parole et qu'on s'adresse à elle comme cela. Elle se tourna vers le détective et le toisa d'un regard méchant.

— Qui êtes-vous et que faites-vous ?

— Je suis le grand Thésée Shooffleur ! Détective de classe intergalactique. Je suis réputé jusqu'aux limbes de For'êt'loigné.

— Et que faites vous donc ?

— Je suis en train d'enquêter pour trouver le meurtrier.

— Le meurtrier ?

— Oui le meurtrier ! ce sont deux morts devant vous, et ils ne sont pas morts tout seuls ! ricana le détective.

   Les deux gardes éclatèrent de rire en songeant à ce que la reine allait leur ordonner contre ce détective bien arrogant et qui n'avait pas une faible estime de soi. Contre toute attente, la reine n'en fit rien et se tourna vers eux pour les fusiller du regard.

— Continuez. Je vous donne une heure pour résoudre ce crime. Quand à vous allez surveiller dehors ! ordonna-t-elle.

— Très bien, je n'aurai besoin que de quelques minutes ma reine.

   Suite à l'ordre qui leur avait été donné, les deux gardes sortirent. Ils espéraient vraiment que le détective soit puni pour son comportement envers eux et la reine. Ils entendaient encore ce qui se passait à l'intérieur et étaient surpris.

— Tu te rends compte qu'elle nous a fait pendre sa meilleure amie pour moins que ça ? demanda le premier.

— Je sais bien ... Mais c'est un mystère ! Monsieur Shooffleur aura du travail de ce côté là aussi ! répondit le second.