Après les présentations, ils voyagèrent durant le restant de la nuit, et toute la journée qui suivit. Ils ne s’arrêtèrent qu’à la tombée de la nuit, pour manger. Ils ne voyageaient pas par les chemins, mais coupaient à travers champs et forêts…

• Pourquoi êtes-vous venus me chercher ? interrogea Louise en croquant dans une pomme. Qui vous a envoyé ? Et comment m’avez-vous trouvée ? Et…
• Stop ! l’interrompit Thellundril, quelque peu agacé, reprends ton souffle, je vais répondre à tes premières questions. Voilà...Le roi du peuple Sylvestre, Lundril, nous a demandé à Étaure et moi de venir te chercher. Il sait qui tu es, et lui seul savait où tu étais. C’est tout ce que je sais de notre mission, le roi se montre assez discret.Il ne nous a même pas dit ton nom.
• En fait, la coupa Étaure, si, il nous l’a bien dit, mais tu étais sans doute trop pressé de partir et tu ne l’a pas entendu ! Sa Majesté nous a dit que tu te nommais Aéléa.
• Aéléa...souffla l’adolescente, j'ai comme l'impression d'avoir déjà entendu ce nom, mais c'est étrange,, ça n'était pas dans un rêve, tout ça a l'air bien réel...
• Parce que tu n'es pas du tout en train de rêver ! se moqua Etaure.

Elle se pencha vers la jeune fille et lui pinça le bras. Louise/Aéléa écarquilla les yeux de stupeur, soudain effrayée de ce qui lui arrivait.

• Bon, ce n’est pas tout, mais si nous voulons vite arriver au palais, il nous faut dormir maintenant ! s’exclama Thellundril.
• Pas déjà !? J’ai beaucoup trop de questions ! s’attrista l'adolescente.
• Tu n'auras qu'à les poser demain ! répondit Étaure. Bonne nuit !

Cette nuit-là, les trois jeunes Elfes se demandèrent quelle pouvait être la raison pour laquelle le roi l’avait faite chercher.

 La lune était encore haute dans le ciel lorsque Aéléa se réveilla. Elle se leva, fit quelques pas puis s’assit sur un rocher, et se mit à contempler le ciel.

• Si je suis une Elfe, chuchota-t-elle, comment ça se fait que je ne l’ai pas su plus tôt !? Et dans ce cas, qui est Thimothée ? Et mes vrais parents, sont-ils encore en vie ?

Un craquement la fit sursauter, elle se figea.

• Du calme, murmura-t-on derrière elle, ce n’est que moi, Thellundril.
• Ah...ok...Thellundril, j’ai une question à vous poser…
• Ah encore une question ! plaisanta l’Elfe.
• Comment se fait-il que je n’ai jamais sû que j’étais une Elfe ?
• Eh bien...ce n’est pas simple à expliquer, et encore moins à comprendre...Tout d'abord, ta mémoire a dû être figée, tu devais être nourrisson à ce moment-là. Mais dès lors que nous t'avons révélé ta vraie nature, ta mémoire s'est révéillée et a prit le dessus. Je ne saurais pas t'expliquer plus clairement, car ça relève du domaine de la magie. Mais maintenant que tu sais qui tu es, donc une Elfe, tu ne pourras pas le cacher, car nous sommes une race dominante et fière. Le roi saura t'expliquer mieux que ça, nous lui demanderons.
• Comment ça ma mémoire s'est « réveillée » ?
• Révéillée, dans le sens physique et moral ! Tu as toi même pu le constater, même si tu te croyais en plein rêve ! Tu n’as pas cherché à comprendre, tu as accepté de nous suivre ! Et au fait...tutoies-moi je t’en pries ! Je n’ai que 200 ans ! Répondit le jeune homme amusé.
• Vous...enfin, tu n’as QUE 200 ans ?!s’exclama-t-elle,
• Oui, de même que tu dois en avoir...à vue d'oeil dans les 140 !
• 140 ans !? Moi ?! Mais comment ça se peut ??
• Dans notre monde, le temps ne s’écoule pas de la même manière qu’ici, et les Elfes vivent plus longtemps, même les humains ont une plus longue vie que dans ce monde. Tiens on va essayer un truc, essaye de te rappeler un nom ou une date au plus loin de tes souvenirs.
• Mmmh...c’est pas évident attends...Si ! Je me souviens d’un nom, une femme, et son nom est Adèle...Adèle Boncens !!
• Bien ! Saurais-tu me donner une date ?
• Non.
• Bien, tu sais ce que je vais faire ?
• J’en ai pas la moindre idée !

Thellundril sourit malicieusement.

• Je vais envoyer un message aux archives, en leur demandant des informations sur cette personne, et et le rapport qu’elle a avec toi.

Tout en disant cela, il écrivit le message sur un morceau de papier qu’il roula. Il se redressa, et siffla d’une étrange façon. Quelques instants plus tard, un cri strident retentit, et un aigle se posa sur le bras que lui avait tendu le jeune homme.

• Mais... ! s’exclama Aéléa, un aigle royal !! Je n’en avais jamais vu d’aussi près ! C’est qu’ici, les aigles on en voit que dans les zoos …
• Thellundril se mit à rire de bon cœur :
• Puisque tu as l’air d’apprécier mon oiseau, laisses-moi te le présenter : Aéléa, voici Balkien. Balkien, voici Aéléa !

L’aigle inclina la tête, et la jeune fille lui rendit son salut. Thellundril mit le message dans une petite sacoche en cuir qu'Aéléa n’avait pas remarquée, car elle était dissimulée sous le cou de Balkien.

• Tu vois cette sacoche ? dit l’Elfe, elle a été conçue pour transporter des messages importants.
• C’est pour ça qu’elle est cachée sous les plumes ? interrogea la jeune fille.
• Exactement !

Puis, s’adressant à l"animal, il dit :

• Vas, mon bel oiseau, porte cette courte missive aux archives, et attends que l’on te donnes une réponse. Allez, vole !

L’aigle ouvrit ses grandes et majestueuses ailes, poussa un cri et s’envola.

• Qu’il est beau lorsqu’il vole ! dit Aéléa dans un souffle.
• Que se passe-t-il ici ? Demanda une voix derrière eux.

Thellundril et l’adolescente se retournèrent et virent Etaure, tout juste réveillée.

• Tout va bien, ne t’inquiètes pas ! La rassura Thellundril, d’un air presque tendre qui n’échappa pas aux deux filles. Bon ! Maintenant que tu es réveillée, nous allons pouvoir nous mettre en route !
• Quoi ?! Déjà ? s’écrièrent les deux jeunes Elfes de concert, mais il est encore très tôt ! Le soleil n’est même pas encore levé !
• Je sais ! Les interrompit leur compagnon, raison de plus !

Personne n’osa le contredire. Ils se remirent donc en route après avoir plié bagage.