Poèmes surréalistes (nouveaux ou pas)
Le surréalisme c'est avant tout selon mon voisin de pelouse:
Des mots qui s'entrechoquent et ne sont que prétextes à l'émotion
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Et voilà l'hiver s'en va avec son ballotin de caviar
Clocharde des horloges à fourrures sur la banquise grise
Les blancs manteaux se fondent sous la violine des équinoxes
Alors, les lunes de galets s'effacent devant les rêves d'étoiles de mer
Pleurons la victoire du printemps sur le vent des glaciers arides
De la fonte de la rivière et du saumon rieur
Le sable blond de la Seine à la Tamise
Rappelle que les ancres et les encres se perdent dans les océans profonds
Ô vents étoilés
On a volé vos mangeoires
Pas la moindre poussière en vue
L'abandon des grands espaces pour des recoins sordides
Où pisse le temps et crache la pluie des hommes
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La chaise me regarde de trois quarts
Attablée pour dîner elle m'attend
Et discute avec les fleurs du rideau
Déprimé par les rayons du soleil
Alors que la toile cirée s'étend
Alanguie, de tout son long sur la table
Me regardant fixer le papier peint
Parfois la nuit pour guérir de l'enfer
Je dors avec les papillons gaufrés
Ah! Les papillons...
C'est drôle comme le temps se dilate
Le plafond de la pièce rapetisse
Sous l'effet calorique de la cuve
Pour moi rien ne se perd tout me transforme
Je suis devenu derviche tourneur
À chaque fois que je cogne le cube
Celui-ci me renvoie à mes démons
Les murs ne gardent jamais les secrets
Je les entends chuchoter dans leurs coins
Toujours à chambrer mes voisins de lit
Et puis les papillons...
La porte a claqué. Sans un mot d'adieu
Volatilisé dans un courant d'air
Un papillon s'est libéré du mur
Attiré par la lampe lumineuse
Du blond soleil qui réchauffe les ailes
La place est libre sur le papier peint
J'y dessinerai un oiseau de nuit
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