Chapitre 19

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Nous avions très peu dormi cette nuit et maintenant j’avais l’impression d’être passée sous un train, pour aller en cours ce n’était pas le mieux. Je n’avais aucune envie d’y aller mais je ne pouvais pas sécher impunément pour autant.

Contrairement à moi, et alors que nous avions veillé ensemble, Emma semblait fraîche comme si elle avait dormi dix heures. Je ne savais pas comment elle faisait, mais en ce moment, je l’enviais énormément.

La première chose qu’on fit en arrivant à l’école fut de se diriger tout droit vers le distributeur de boisson où je m’achetai un café bien fort. J’avais au moins besoin de ça pour tenir la matinée.

— Salut les filles ! Wow Mélanie t’as mauvaise mine, remarqua tout de suite Martin.

— Merci pour ta délicatesse, le rabrouai-je en prenant une gorgée.

— Désolée c’est juste que je ne m’attendais pas à ça.

— Tu t’enfonces, lui fit remarquer Emma.

— Bon d’accord je me tais. Mais on peut m’expliquer le pourquoi du comment tu en es arrivé là.

— L’arrivée et la dispute avec Alexis.

— Tu parles du beau gosse blond qui a débarqué à la soirée de Roman ?

Je regardais Martin les yeux grand ouverts complètement ahuris. Je ne pensais pas qu’Alexis pouvait être le genre de mec pour mon ami. Après tout, jamais je ne l’avais entendu faire un compliment à aucun garçon donc c’était un peu compliqué de le cerner sur ce qu’il recherchait.

— Alors oui, mais je préfère te prévenir que ça va être compliqué pour toi de l’approcher. Il déteste les gens comme nous. Tu as bien vu comment ça s’est passé vendredi.

— Oui j’ai vu, et… ce n’est pas pour te jeter la faute dessus, mais je pense qu’il a surtout été blessé parce que tu avais menti. Ça, ça peut se comprendre qu’il l’ait mal pris.

— Je sais oui… Je ne sais même pas pourquoi j’ai fait ça mais maintenant c’est trop tard.

— Attends un peu que le temps passe. Ça sera peut être plus simple après quand ça se sera un peu tassé.

La cloche du début de journée mit fin à notre discussion. On avait cours de dessin pour commencer la matinée. Au moins là, j’allais pouvoir faire quelque chose qui me plaisait en essayant de ne pas trop penser à tout ce qui se passait dans ma vie.

Je m’installais derrière mon pupitre et laissais faire mon imagination sans trop réfléchir à ce que je faisais. Je laissais complètement libre cours à mon art, sans penser à rien d’autre.

Je vis le prof s’arrêtait à plusieurs reprises derrière moi et scruter ma toile pendant de longues secondes avant de reprendre sa ronde dans la classe. Contrairement à d’habitude, il ne me donna aucun conseil. J’étais à la fois étonnée par ce choix de ne rien me dire mais en même temps ça m’allait très bien. Je n’avais pas vraiment envie d’avoir des remarques ou des critiques sur ce que je faisais, pas maintenant.

Quand la fin du cours arriva, je m’éloignai un peu de ma toile et regardai ce que j’avais réussi à produire. C’était plutôt pas mal, même pas mal du tout. C’était la première fois que je parvenais à mettre autant de détail dans une seule œuvre. Les couleurs se mariaient bien également.

— Punaise c’est vraiment cool ce que t’as peint là !

Emma venait d’arriver dans mon dos.

— Ça te change de d’habitude, remarqua Martin.

Il avait raison. Ce que j’avais peint là ressemblait bien plus au style que j’avais utilisé pour peindre la fresque des terrains de basket qu’à ma technique habituelle.

— Mélanie si vous voulez bien venir me voir pendant que vos camarades quittent la salle.

Qu’est-ce que j’avais fait encore ? Je commençais à en avoir marre d’être appelé par tous les profs à la fin des cours. Qu’est-ce qu’ils voulaient tous ces temps-ci ?

J’attendais à côté de son bureau que tous les autres élèves veuillent bien sortir. Je vis les regards qu’on me lançait. Certains de dédain, d’autres d’incompréhension. J’avais envie de leur répondre que moi non plus je ne comprenais pas.

— Vous avez fait un très bon travail aujourd’hui, commença monsieur Garten. Cela fait plusieurs fois que je remarque que vos œuvres sont de plus en plus précises et portent une véritable touche personnelle.

— Euh… Merci, je n’avais pas spécialement fait attention, répondis-je un peu gênée.

— Tu connais l’école Edison, de l’autre côté de la ville ?

— L’école des prodiges ? bafouillais-je.

— En effet, oui, c’est le nom qu’on lui donne. J’ai un ami qui enseigne là-bas. J'aimerais que tu ailles le rencontrer et que tu lui montres ce que tu peins. Je crois que tu pourrais être prise là-bas.

— Je n’en suis pas si sûre.

J’aimais dessiner et peindre, et je m’en sortais plutôt pas mal, pour autant j’étais loin d’avoir beaucoup de talent. Je le savais, il y avait bien meilleur que moi.

— Ecoute, je vais te donner son contact et tu pourras aller le voir quand tu veux, ça te permettra aussi de voir à quoi ça ressemble là-bas. Tu verras c’est assez loin de l’ambiance qu’il y a ici. Nos deux écoles ne se ressemblent pas. Mais je pense que tu sauras trouver ta place là-bas.

Il attrapa un bout de papier sur lequel il m’écrivit toutes les informations et me le tendit.

— Va faire un tour là-bas et tu m’en diras des nouvelles.

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