Chapitre 2 : Une sorcière de combat

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Le 03 septembre de l’an 1548, la petite Gaïana fêtait tout juste ses trois ans. Trop préoccupée par les finitions des meubles pour la nouvelle cabane, Cerridwen oublia le jour où la jeune apprentie sorcière arriva au monde. Gaïana ne tarda pas à lui rappeler. Pour son anniversaire, il y en avait un qui avait un cadeau un peu particulier pour elle. Cernunnos, qui était présent avec elle tout au long de la journée se décida à l’heure précise de 16 heures 20 de lui offrir son cadeau.

– « Jeune prodige ! Que tu es forte ! » ne cessait de répéter Cernunnos à Gaïana, qui l’entraînait à pratiquer les arts magiques de défense, avant d’ajouter. « Désormais, je vais t’offrir un cadeau très spécial !

– Oh non, Cernunnos ! Pas comme l’année dernière, tu ne vas pas encore m’offrir de la viande de bœuf, tu sais que je n’aime pas ça !

– Non, ne t’inquiète pas. Voici, une hache magique ! »

La hache était resplendissante, elle avait un manche bleuté qui dégageait une lumière de la même teinte sur toute la surface et qui allait vers l’extérieur. La lame n’était pas en fer mais en diamant bleu, symbole de santé et de force. La hache avait l’avantage d’être ensorcelée par Cernunnos lui-même. Elle était légère et maniable pour qui était destiné à en être le propriétaire. L’arme magique permettait également une chose de fondamentale, en la tournant trois fois sur elle-même et en récitant une incantation spécifique, Cernunnos apparaissait, prêt au combat contre n’importe quel adversaire.

– « Cernunnos, pourquoi m’as-tu offert une hache de combat ? Je ne suis pas une sorcière de combat, mais de guérison comme maman.

– Détrompe-toi ! Ton potentiel est bien supérieur que ce que tu veux admettre. Tu es en Irlande, et ton devoir sera très important pour l’avenir de tes pairs.

– Mon devoir ? Mais quel est-il ?

– Tu seras responsable de devoir repousser l’évangélisation en l’Irlande. Comment ? En parcourant l’Irlande et en traquant les gardes infiltrés qui rodent et qui se multiplient petit à petit sur le territoire. J’ai confiance en toi Gaïana, j’ai confiance. Que mon pouvoir se disperse ! »

La jeune maman, fatiguée de sa journée de travail acharné à finaliser les derniers meubles de la nouvelle maison, se décida enfin à offrir à sa fille son plus bel anniversaire. En guise de cadeau, elle lui offrit de belles pommes qu’elle avait trouvée sur le marché. Elle lui avait aussi fabriqué sa première baguette magique, une baguette de combat. Voyez-vous, sa mère avait toujours su que sa progéniture deviendrait une sorcière de combat. C’est lorsque Cernunnos lui est apparu en rêve pour lui expliquer le futur rôle de sa fille qu’elle s’était décidée à fabriquer cette baguette.

Dès le lendemain, la petite sorcière en herbe se mit au travail. Elle était déjà consciente de son jeune âge, du rôle capital pour sa terre et pour ses pairs. Elle tourna trois fois la hache ensorcelée sur elle-même et récita l’incantation.

« Cernunnos, Toi qui habites cette hache, symbole de Ta puissance et de Ton pouvoir, apparaît à moi !

– Tu es prête pour le vrai combat, Gaïana ?

– Trêve de bavardage, je veux combattre !

– Je vois que tu as une rage de vaincre déjà bien ancrée ! C’est une très bonne chose ! Cependant, ne te décourage pas si tu n’y arrives pas du premier coup, d’accord ? Je serai là pour te protéger dans tous les cas.

– J’y arriverai !

– Quelle est ma mission ? interrogea Gaïana, plus déterminée que jamais.

– Un garde ! Tu devras le battre, de ce fait, il sera exécuté sur le champ par le chef de l’armée catholique. Il se cache dans un domaine qui appartient à un noble non loin d’ici, tu devras l’affronter et faire en sorte qu’il soit humilié

– Pourquoi ne pas directement l’éliminer ?

– Bien que tu sois forte et puissante, ta magie, même avec ta hache ne serait pas capable d’assassiner qui que ce soit. Cela dit, cette dernière affirmation ne doit certainement pas te décourager à combattre. Ai-je été clair ?

– Parfaitement clair. »

Gaïana, déterminée à mettre ce garde hors d’état de nuire à tout jamais, ne comptait pas s’arrêter à simplement l’assommer. Elle comptait sur autre chose, une arme féroce et bien dissimulée qui pourrait faire d’elle une héroïne à seulement trois ans. Sur le chemin vers le domaine du noble, elle se rendit compte en suivant son ami Cernunnos qu’elle suivait la même route qu’elle avait prise à l’aller pour venir jusqu’au lac avec sa mère. Elle reconnut le domaine qu’elle avait vu avec sa mère, elle fut prise de peur, ce que ressentit Cernunnos.

– « Gaïana, si tu n’es pas prête on peut toujours faire demi-tour ?

– T’occupe pas de moi, je suis une sorcière de combat, n’est-ce pas ? »

Une fois entrés sur le domaine du noble, ils virent arriver le garde dans une tenue reconnaissable.

– « Halte ! À qui ai-je l’honneur ? Ne serait-ce pas une sorcière et son démon ?

– Toi ! Toi ! Tu vas me le payer, maudit soit le Christ ! hurla Gaïana, prête à attaquer.

– Je ne vais tout de même pas tuer une pauvre gamine ? Ah, si en fait ! »

C’est ainsi que Gaïana sortit son outil secret, sa baguette magique ! Cernunnos n’en revenait pas de la puissance et de l’énergie magique qu’elle dégageait.

– « Tu peux le faire ! se dit Cernunnos intérieurement. »

Gaïana récita cette incantation d’attaque que lui avait formellement interdit Cernunnos, sous peine d’épuiser toutes les quantités de magies présentes en elle et de la tuer. Mais Gaïana, voulant impressionner Cernunnos pour son premier combat allait le faire, elle avait la rage.

– « Pour mon père, pour mon peuple ! se dit-elle

– Cernunnos ! De Ton pouvoir de chasseur, tue, assassine, élimine cette vermine ! »

De sa baguette sortit une lumière noirâtre et d’une odeur nauséabonde. Cernunnos, n’ayant guère le temps d’apprécier le geste de sa protégée était contraint d’exécuter le sort. Gaïana, prise d’une fatigue et d’une fièvre dépassant tous les records, s’écroula au sol. Une fois le sort terminé, Cernunnos, qui reprit ses esprits, prit Gaïana sur son dos et la ramena chez elle.

– « Quelle idiote ! Je l’avais prévenue pourtant. Elle ne tenait vraiment pas à sa vie pour vouloir m’impressionner de la sorte. Dans tous les cas, il est bien mort, la petite a réussi son coup. »

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