Chapitre 3 : Entre deux mondes

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Gaïana était brûlante de fièvre. Cernunnos, ayant le pouvoir de se téléporter amena la petite sorcière à la cabane. Lorsque sa mère la vit, elle était horrifiée et folle de rage envers Cernunnos. Elle ne put s’empêcher de tenter d’entamer des soins de guérison, sans grand succès. Cernunnos repartit dans son monde avec des recommandations stricts à Cerridwen.

– « Laissez-là dormir. Surtout, n’essayez en aucun cas de la réveiller, cela pourrait faire grimper sa fièvre et la tuer. Elle est forte, elle s’en sortira, je vous le promets.

– Sortez de la vie de ma fille, misérable ! N’avez-vous pas honte de faire combattre une enfant de trois ans à peine ? Je ne veux plus vous voir ! »

Ce sont sur ces paroles que Cernunnos, pleins de remords et de peine, prit congé de la Terre pour rejoindre son monde. Cerridwen, de son côté, veilla sur sa fille. Elle s’assit auprès d’elle et ne la lâcha pas des yeux, de jour comme de nuit.

Les jours paissaient et Gaïana ne cessait dormir d’un sommeil agité. Sa mère lui avait confectionné un tissu qu’elle avait imbibé d’eau du lac qui était au pied du domicile. Sa fille, au bout du troisième jour commença à exprimer des bouts de phrases. Elle parla de Cernunnos mais, sa mère, encore folle de rage de son comportement décida de l’ignorer. Le soir-même, ce dernier ne pu faire autrement que d’intervenir.

– « Je suis désolé, je me devais de venir. Veuillez m’excuser Madame. exprima Cernunnos, d’un air grave.

– Sous quel prétexte ? Pour achever ma fille ?

Cerridwen qui se retenait de ne pas lancer de sort pour le repousser continua :

– Que voulez-vous ?

– J’ai un remède, et des explications à avoir avec votre fille. Ce n’est pas à vous de choisir sa destinée, ni à moi. Elle seule pourra le faire. Le remède est à base de plantes qui viennent de mon monde, il s’agit là d’une infusion précieuse et rare que vous devez lui faire boire. Je vous fais confiance, je reviens demain matin lorsqu’elle aura repris ses esprits. »

Cerridwen, toujours sur la réserve vis-à-vis du Grand Cerf se dit qu’elle n’avait guère d’autres choix que de lui faire confiance. Elle avait tout même du mal a avaler sa phrase sur la destinée. Mais qui était-il pour lui parler ainsi, si ce n’est une divinité qui protégeait sa fille et qui la servait ? Elle se mit de ce pas à faire boire l’infusion à la petite sorcière en espérant une guérison. Cernunnos oublia de mentionner un délai d’efficacité, ceci perturba fortement notre sorcière guérisseuse. Quelques minutes plus tard, d’une efficacité foudrayante, la petite-fille se réveilla.

– « Maman ? Je suis en vie ? questionna la survivante, encore sonnée.

– Oui ma fille, mais ça, tu le dois à Cernunnos. Ce j’ai pu être bête ! Il t’a sauvé ma fille ! répondit sa mère, partagée entre le soulagement et les remords.

– Qu’as-tu fait ?

– Ce n’est pas le moment, repose-toi mon cœur, Cernunnos te voit demain matin.

– Je vais partir à la cueillette, tu viens ?

– Non, chérie ! Hors de question, tu restes ici et tu te reposes ! »

La nuit fut reposante pour la mère et la fille. Pour Cerridwen, une angoisse persistait, comment allait-elle gérer l’inquiétude au cours des prochaines missions de sa fille ?

Le lendemain, Cernunnos fît son apparition à Gaïana afin de la faire sortir du lit. Il n’avait qu’une chose en tête, parler avec elle de son acte irresponsable d’il y a cinq jours.

– « Comment ça va jeune sorcière ? Reposée ? Après un si long somme il y a de quoi ! »

– Tu souhaitais me parler ?

– En effet, mais juste d‘un tout petit détail, vraiment minuscule qui aurait pu te coûter la vie ! Mais sérieusement, qu’est-ce qu’il t’a pris ?!

– Je voulais te montrer de quoi j’étais capable. Tu m’as sous-estimé dès le départ et cela ne m’a pas plu.

– À aucun moment je ne t’ai sous-estimé ! Aucun ! Tout au long des années de formations, je t’ai encouragé, soutenu ! Alors cesse de dire des sottises. Je ne te ferai reprendre les missions que dans une semaine à une seule condition. Que tu me promettes de ne plus jamais utiliser ce sort. Est-ce clair ?

– J’ai compris la leçon. Plus jamais ! Peut-on redevenir de bons amis et coéquipiers désormais ?

– Évidemment ! Je déteste t’en vouloir ! »

La petite sorcière reprit son entraînement avec Cernunnos deux jours après leur dernière rencontre. Elle n’avait aucune crainte, tout ce qu’elle avait en tête, c’était la vengeance de son père. Cernunnos, lui, était plus inquiet. Il ne pouvait s’empêcher de se remémorer le fait d’être contraint à tuer son ennemi et de ce fait, sa protégée. Le jour de l’entraînement post-accident étant arrivé, Cernunnos lui apprit des choses essentielles sur le maniement de sa hache. Des incantations d’attaques, et surtout, l’art et la manière de gérer son énergie magique. Comme toutes formes d’énergies, l’énergie magique d’un être humain n’est pas illimitée. Il lui apprit de ce fait, à mieux apprivoiser ses forces pour ne pas s’épuiser.

Les jours se suivaient et Gaïana reprenait de plus en plus de force et de puissance. Son maniement de la hache ensorcelée devenait bon, prêt à l’emploi. Cernunnos, qui avait été averti d’une menace planant sur une ville voisine se décida de la tester jusqu’au bout de ses limites, pour le bien de cette mission. En effet, une sorcière était menacée depuis plusieurs semaines d’une attaque catholique à son domicile. Une horde de gardes étaient embarqués dans un navire du Royaume de France pour l’exécuter. Cernunnos, qui devenait de plus en plus alarmé par la situation, prit la décision d’envoyer sa jeune prodige au combat.

– « Gaïana, on arrête ici. Écoute-moi un instant : une jeune sorcière vivant seule dans une ville voisine est menacée depuis des semaines d’être condamnée à mort par l’armée catholique. Tu devras repousser la horde de garde, avec ta hache et les incantions d’attaque cette fois-ci. Te sens-tu prête à combattre malgré l’incident ?

– Plus que prête ! »

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