La mission de la jeune sorcière devait se dérouler dans la ville voisine de Fermoy. Là-bas, attendait une mage de guérison, âgée de 20 ans, qui était dans l’incapacité de se défendre face à une horde de gardes. Gaïana, profita des pouvoirs de téléportation de Cernunnos pour bien préparer ses contre-attaques avant l’affrontement. Cernunnos avait confiance en Gaïana, après tout, elle maniait la hache de diamant comme personne ne l´avait fait jusqu’alors. Il comptait plus que jamais sur elle pour repousser l’ennemi et faire triompher la justice. Lorsqu’ils arrivèrent devant cette petite maison faite de pierres, ils y découvrirent la jeune femme en train d’effectuer un sort de guérison pour une personne visiblement très malade.

– « Cernunnos ! Tu dois être la petite Gaïana, je présume. » lui dit-elle, en lui caressant le front, avant d’ajouter : « Moi, c’est Ruth ! Je suis enchantée ! »

– « Où se cachent les persécuteurs ? » interrogea la petite apprentie sorcière.

– « À l’église du village. Vous y trouverez la horde au complet. Mais avant toutes choses, je tenais à vous remercier. Tenez, dit la jeune femme en présentant un bocal magique, ce dernier éloigne les mauvais esprits. Je te l’offre Gaïana, garde-le près de toi. »

Gaïana, qui avançait à grands pas vers l’église de Fermoy sur le dos de Cernunnos ne sentit aucune présence. Elle ne remarqua aucun garde dans le village pour surveiller les moindres faits et gestes. Elle fouilla l’église dans ses moindres recoins, mais il n’y avait rien ni personne. Prise d’une révélation :

– « Cernunnos ! Téléporte-nous jusqu’à chez Ruth ! » ordonna-t-elle au Grand Cerf, effrayée de ce qui pourrait bien être en train de se passer du côté de Ruth.

Lorsqu’elle arriva sur place, elle avait devant elle une scène d’horreur. L’homme malade avait été pendu. Quant à la jeune sorcière, elle était retenu prisonnière dans une cage qui était ralliée à une calèche.

– « Fuis Gaïana ! Fuis tant qu’il en est encore temps ! »

La petite-fille, qui comptait bien venger les siens et ne pas échouer sa seconde mission se mit en action.

À peine se préparait-elle au combat que les gardes étaient déjà partis, retenant Ruth comme prisonnière. La petite sorcière ordonna à Cernunnos de les suivre. Ce qu’il fît. Les gardes, qui avaient devancé le duo, lui donnèrent du fil à retordre pour rattraper le retard du Cerf et de la petite-fille. Mais Gaïana avait plus que quelques incantations d’attaque et de défense pour combattre, elle avait aussi la possibilité de stopper la prison roulante d’un coup net.

« Oghma, de Ta puissance et de Ta bonté, mets fin à ce mouvement devenu anarchie ! »

La calèche, qui était traînée par trois chevaux s’arrêta. Elle était dans l’incapacité de repartir. Les chevaux, qui la faisait avancer semblaient désorientés, ne sachant plus où est-ce qu’ils étaient ni d’où est-ce qu’ils venaient. Ce sort était très puissant et Cernunnos comme la petite sorcière le savaient.

– « Que voulez-vous, jeune fille ? Est-ce bien vous la sorcière qui a fait ceci ? » interrogea un des cinq gardes.

– « Préparez-vous à mourir ! »

« Cernunnos, Dieu Soleil, attaque de tes bois et de tes sabots de feu ! »

Cernunnos, qui effectuait le sort que lui avait ordonné Gaïana de faire, courut tel un cerf enragé. Des flammes sortaient de ses sabots et de ses bois. Il poussa un cri de guerre et donna un grand coup au sol. Les gardes étaient tous à terre, sans vie. Le temps de vérifier si les gardes étaient tous bien éliminés, Gaïana, de son côté, alla libérer Ruth de sa prison.

– « Mission accomplie ! » s’exclama la petite sorcière

–« Pas tout à fait, regarde, derrière-toi ! » répondit Cernunnos, encore essoufflé de son effort.

Derrière elle avançait une horde d’une vingtaine de gardes prêts à en découdre.

– « Vade retro, Satanas ! » scandaient les gardes de vive voix.

– « Gaïana, lance le sort que je t’ai appris, vite ! »

– « Mais… je ne le maîtrise pas bien. »

– « Pas le temps pour ça, lance-le ! » insiste la divinité.

Gaïana se concentra, dans sa tête, tout se bousculait, mais elle avait une idées qui lui était fixe, celle de vaincre. Elle tourna sa hache trois fois dans sa main droite et dit :

« Cernunnos, de Ton pouvoir Céleste, explose ! »

Cernunnos courut vers la bande de gardes, et une explosion de lumière sautait en partant du corps du cerf. Elle atteignit le ciel, avant de s’écraser sur les gardes, ne laissant d’eux qu’une misérable poussière.

– « Cernunnos ! » s’écria Ruth.

« Est-il mort ? » ajouta-t-elle.

– « Bien sûr que non. Cernunnos ne meurt jamais. Pour une sorcière tu n’es pas trop documentée. »

– « Trêve enfantillage, on ramène Ruth chez elle et nous rentrons chez nous, compris ? »

Le Grand Dieu Soleil raccompagna Ruth chez elle, Gaïana de son côté, lui promit de veiller sur elle malgré son très jeune âge. Ce n’était qu’un au revoir, pas un adieu. De leur côté, Gaïana et Cernunnos rentèrent à la cabane.

– « Ta mission est désormais accomplie, jeune sorcière ! »

– « Oui ! Je suis trop forte ! »

– « Oui, tu l’es ! N’en doute jamais. »

Sur ces belles paroles, Cernunnos repartit dans son monde. Gaïana quant à elle, alla raconter le contenu de sa mission dans les moindres détails à sa mère. Sa mère était si fière mais en même temps attristée. Pourquoi elle ? Pourquoi sa fille ? Sur toutes les sorcières de ce monde il fallût que ce tombe sur elle. Elle se dit intérieurement qu’elle ne connaîtra jamais la paix, la sérénité et le calme dans sa vie, et ce dès son enfance. Toute sa vie ne sera que combat et abnégation. Les autres avant mon bonheur. Sur les dernières paroles de sa fille, elles se mirent au lit et allaient dormir.