Chapitre 2

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Deux compagnons d’aventure les ayant rejoints sur leur lieu de villégiature - un logement chez l’habitant - ils furent invités un soir par leurs hôtes à partager l’apéritif. Heureusement leur fille d’une vingtaine d’année parlait un français suffisamment correct pour servir de traductrice.

Installés sur la terrasse au premier étage de la villa, ils avaient une vue dégagée sur la campagne environnante. La maîtresse de maison leur avait préparé de délicieux amuse-bouches locaux. La Croatie est un savant mélange d’influences méditerranéenne et de culture slave, cela transparaissait aussi dans la cuisine locale.

L’atmosphère légère et souriante devint changeante quand le patriarche crut bon de mettre en garde sur une balade que la bande d’amis avait envisagée alentour. En pointant son index droit devant, il s’exclama :

- N’allez pas dans ce champ, il y a encore des mines anti-personnelles datant de la guerre contre la Serbie.

Julien faillit en recracher le poivron farci qui lui avait fait de l’œil juste avant.

Vu leurs mines personnelles, il ne concevait même pas que la jeune fille ait pu faire une blague lors de la traduction.

Le vieux termina son laïus par une bordée de jurons anti-serbes, enfin c’est ce que les apprentis touristes imaginaient car ils ne comprenaient pas cette horrible langue. Inutile de dire que la promenade fut annulée sans autre forme de procès. Ils mesuraient leur chance de ne pas revenir des vacances avec une jambe en moins.

Contre mauvaise fortune bon cœur, la fine équipe décida de découvrir la culture des autochtones. Dès le lendemain, ils partirent à pied dans le but de connaître les indigènes et pourquoi pas de faire copain-copain avec un gars moins mal léché que les autres. En effet, les premiers contacts avec la population n’avaient rencontré aucune sympathie. Sans aller jusqu’à l’hostilité, il leur fallait déployer des trésors de salamalecs pour essayer de dompter leur caractère revêche et obtenir ne serait-ce qu’une réponse ou un sourire. Le principal problème restait néanmoins la barrière de la langue, un obstacle insurmontable. Sur une place de village pas très charmante, ils accostèrent deux bonshommes d’un âge indéfinissable qui papotaient. La tentative d’entrer en communication avec eux fut un échec retentissant, un de plus. Leurs mines renfrognées auraient dû alerter. Ils ne parlaient ni anglais, ni espagnol, encore moins français ; en réalité ils ne connaissaient que leur propre dialecte et l’allemand. La bande des quatre apprendra plus tard que la langue teutonne fut imposée par l’armée autrichienne à l’époque de l’empire, et qu’il en restait de-ci delà des scories dans la population âgée.

Le soir venu, ils trouvèrent une auberge sur cette belle côte Dalmate. Les mets délicieux servis par une jeune fille accorte faisaient vivre enfin un instant de partage et de bonheur. Elle baragouinait un Anglais approximatif avec un regard rieur qui invitait à la séduction. Les quatre amis étaient sous le charme de cette femme croate, qui semblait également ravie du moment présent. La soirée les réconcilia avec ce peuple contrasté.

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