Aerin et le papillon messager
- Aeglos ? questionna Wilwaron, surpris.
Aerin resta confuse de voir le frère cadet de son fiancé devant eux. Aeglos, ou encore appelé Lórindol, était tout aussi beau que son aîné. Même si d’aucun ne pouvait rivaliser avec Wilwaron. Lórindol était plus petit que son aîné. Il ne mesurait que 1m80 quand son aîné le dépassait de trois malheureux centimètres. Le visage de Lórindol semblait avoir été sculpté dans la glace la plus pure de Jötunheim Ses traits étaient tout aussi purs que ceux de Wilwaron. Ils étaient, toutefois, aussi plus sévères, plus froids. Contrairement aux grands et doux yeux de biches de son frère, ses yeux étaient plus fins, plus durs. Ses belles lèvres roses étaient aussi minces en comparaison d’exquises lèvres pleines de son aîné. Sa longue chevelure de jais retombait jusqu’à ses vertèbres sacrées. Deux longues mèches retombaient sur son torse musclé avec soin, deux autres mèches encadraient son magnifique visage tandis que d’autres plumes de son luisant ramage avaient été plaquées en arrière avant d’être ramenées en une haute demi-queue de cheval. Un fin et délicat ruban bleu ornait son front. A contrario de son aîné, Lórindol portait sa tenue princière. Il portait une longue tenue blanche qui rehaussa le teint tanné de son splendide visage. De longues manches recouvraient ses bras musclés et élancés. Une ceinture blanche d’où pendaient quelques runes venait maintenir son habit en place. Lórindol était rayonnant dans sa tenue blanche. Cependant, Wilwaron le surpassait, et de loin. L’héritier du trône avait beau porter du noir d’obsidienne, du blanc de neige ou un splendide bleu de cobalt, il restait d’une grande beauté. Ce qui pouvait chagriner Lórindol.
Celui-ci considéra avec attention son aîné avant de répliquer, d’un air méprisant.
- Oui, c’est moi. Tu t’attendais peut être à ce que ça soit Père qui vienne te rappeler que tu as des choses urgentes à t’occuper en tant que prochain roi ?
- Lâches-moi un peu l’arc tu veux ! Je me marie dans cinq jours, j’ai d’autres choses à faire que de m’occuper de tes « affaires urgentes »…
- Et si je te disais que mes affaires urgentes, comme tu dis, avaient un rapport avec ton mariage… fit Lórindol, suave.
Aerin vit le beau visage de son aimé perdre de sa superbe. Un tendre sourire s’empara alors de ses traits fins alors que Wilwaron sentit ses joues virer à un rouge des plus vifs. Alors que celui-ci s’apprêta à répliquer avec une suave amertume, un délicat papillon d’or, où le symbole d’une rune ornait ses longues et fragiles ailes, voleta jusqu’à elle. Dans un mouvement gracieux, elle tendit sa paume neigeuse, un sourire tendre s’esquissa sur ses lèvres roses. Le papillon d’or voleta, une fine poussière dorée s’échappa de ses ailes délicates, et se posa avec douceur sur sa paume. Elle ferma les yeux et écouta avec attention le message que délivrait le papillon.
Ciel ! Elendë a besoin de moi !
Elendë était sa meilleure amie depuis leur enfance, qui remontait loin à présent… Ses yeux saphir se rouvrirent dans une soudaineté tendre. Elle posa les yeux sur le papillon doré qui disparut dans sa paume, de la poussière d’or se tenait là où le messager volant se trouvait tantôt. Elle releva la tête, remarquant que son prince faisait face à son frère.
- Tu n’es qu’un sale gamin ! s’exclama Wilwaron, énervé. Qu’est-ce qui me dit que tu dis la vérité ?
- Tu n’as qu’à me suivre si tu souhaites tant le savoir ! Ce n’est pas moi qui doit me marier dans trois jours et qui me promène vêtu comme un simple elfe !
- Tu devrais pourtant. Ça t’apprendra à être humble.
- Humble comme toi ?
- Exact !
Même si ce spectacle était des plus charmants, Aerin devait vite rejoindre Elendë.
- Les garçons, commença la jeune elfe avec douceur. Les garçons… soupira-t-elle, désarmée. Messieurs Vos Majestés ! s’exclama-t-elle, passablement courroucée. Soyez assurés que j’adorerais continuer de vous regarder vous battre mais je dois vite me rendre chez Elendë.
- Mais… Et notre sortie en tête à tête ? interrogea Wilwaron, chagriné.
Avec douceur, Aerin se mit face à son bien-aimé. Dans un geste tendre, elle caressa sa joue délicate.
- Dès que j’aurais aidé Elendë, je te retrouverai à la Source Glacée, lui promit-elle, avec affection.
Un doux et magnifique sourire étira les belles lèvres de Wilwaron, la main de Aerin glissa avec prudence de sa joue. Ils se rapprochèrent l’un de l’autre avec amour. Leurs fronts se collèrent l’un à l’autre, leurs mains s’entrelacèrent doucement. Dans un faible soupir, Aerin murmura un simple : « Je t’aime ».
Leurs mains se séparèrent dans une lente cruauté. Ils s’écartèrent avec prudence l’un de l’autre. Aerin rouvrit les yeux et les posa avec affection sur Wilwaron. Après l’avoir contemplé avec tendresse, elle finit par tourner les talons, le poison du regret intoxiqua ses veines quand elle commença à marcher en direction de la demeure de sa meilleure amie. Son cœur battait à tout rompre pour rejoindre celui de Wilwaron. Par Freyr, ce qu’elle haïssait lorsqu’elle se trouvait loin de lui… Elle espérait de tout cœur que Elendë ne l’ait pas appelé pour rien.
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