Herumor et Freyrn
Bien que peu enclin à rentrer dans la tente noire de la Générale Celebrían, Herumor finit par y entrer, un sentiment inconnu de doute le prit au corps. Son beau visage opalin se peignit d’inquiétude. Non pas qu’il craignait les yeux ambrés de Freyrn qui ne cessait de le déshabiller plus que nécessaire… Il craignait juste que la Générale lui ait ordonné de venir pour les réjouissances d’après réunion. Si tel était le cas, Herumor se trouvait heureux d’avoir gardé sa tenue de travail…
Avec délicatesse, il prit le tissu d’obsidienne entre ses fins doigts et le tira avec douceur, un flot de lumière noire entra à l’intérieur. Des silhouettes enveloppées de ténèbres se retournèrent en sa direction, leurs visages se retrouvaient peints du contraste de clarté et d’obscurité. Le visage qui apaisa son sentiment inquiet fut celui de Freyrn. Bien sûr, par visage, il entendait « gueule ». Le fils de Fenrir avait gardé son apparence animale. D’habitude, le beau Herumor le contemplait avec son apparence humaine… Freyrn était un jeune et magnifique loup. Il avait hérité de la robe sombre de son père, son museau allongé était méché de blanc. Quelques mèches de sa longue chevelure opaline avait été nouée en une haute queue de cheval alors que d’autres retombaient avec douceur sur son torse puissant. Ses oreilles de loup étaient ornées de boucles argentées. Il semblait que son ascendance avec le Dieu Loki lui permettait de résister à la torture du métal à l’éclat de Lune. Herumor remarqua que le loup, qui tenait debout avec grâce sur ses deux pattes arrières, avait revêtu un habit noir sur son corps puissant. Même si son habit était maintenu sur ses formes par une fine ceinture sombre, le bel Elfe Noir avait une vue agréable sur le torse sculpté du canidé. Ses yeux d’or étaient cerclés de noir, contrastant ainsi avec son pelage blanc qui recouvrait la moitié de son museau.
Lorsque Freyrn croisa son regard doré avec celui mordoré et azuré de Herumor, un sourire carnassier s’étira de sa gueule, découvrant ainsi ses crocs. Une amusée lueur malsaine s’étira de ses babines en contemplant l’Elfe face à lui. Sa queue sombre et touffue s’agita d’excitation avec douceur.
- Vous avez ordonné à ce qu’on apporte un casse-croûte ? questionna le loup malicieux. Bon choix de marchandise… continua-t-il, mielleux. Et si notre beau loup venait à se déshabiller ? Qu’on puisse mieux vérifier son état ?
Herumor sentit ses exquises lèvres se retrousser en un malicieux sourire, amusé par la réplique de son amant alors que celui-ci le déshabillait sans vergogne. Ses yeux dorés s’abandonnèrent sur les formes de l’Elfe Noir.
- Il est vrai que tu affectionnes vérifier l’état de tes louves lorsque tu rentres dans un Lupanar… Même si, apparemment, ta louve et toi semblez déjà être tes proches, railla Hel.
Freyrn grogna avec fureur. Herumor, amusé, laissa tomber sa longue cape noire. La faible lumière de la tente vint se réfléchir sur les bijoux dorés que portait l’Elfe, aveuglant ainsi la descendance de Loki et la Générale. Herumor vit les yeux de son amant se colorer, à nouveau de cet or liquide. Une lueur émerveillée brilla dans ce liquide doré. Tous se retournèrent sur l’Elfe Noir, leurs yeux s’abandonnèrent avec délice sur son corps athlétique, en délectant chaque partir avec désir.
Le torse musclé du beau Herumor était nu de tout habit pouvant le gâcher, ses pectoraux saillaient avec fierté et arrogance, puissance. Ses abdominaux dessinés avec soin étaient fermes. Son buste sculpté avec attention et douceur arrivait à faire pâlir de jalousie le Dieu grec Apollon tant il était si bien dessiné. Quelques bijoux venaient décorés son corps. Ses bras musclés étaient ornés de reluisants bracelets dorés qui épousait la forme de ses muscles à la perfection. Un fin collier d’or décorait sa gorge délicate, des bagues délicatement ouvragées paraient ses longs et délicats doigts. Ses fragiles oreilles pointues étaient habillées de bijoux dorés qui en recouvraient avec douceur le cartilage par leur forme singulière de dragon. Ses longues et fabuleuses jambes étaient recouvertes d’un bas ample d’une superbe couleur de nuit. Ses doux yeux de biche étaient maquillés d’un fin trait de poudre noire qui venait sublimer son sublime regard, ses exquises lèvres pleines brillaient avec douceur.
Des reflets noirs scintillaient dans ses plumes d’argent. Herumor était splendide, comme à son habitude. Et, chasser le naturel, il revient au galop, Freyrn ne pouvait s’empêcher de le dévorer du regard. Une envie bestiale de lui sauter dessus semblait le prendre au corps, ses yeux d’or se teintèrent d’un luisant rouge rubis. Celebrían, qui avait remarqué, à l’instar des autres Généraux, la tension qui régnait entre l’Elfe et le Loup, se racla la gorge. Un sourire malicieux s’étira de ses lèvres charnues.
- Cher Herumor, non que la vue sur votre corps séduisant ne nous débecte, mais auriez-vous l’infime gentillesse de vous revêtir de votre apparence elfique normale, je vous prie. Je crains fort que le Général Freyrn ne soit distrait par l’agréable vue qu’il possède sur votre torse bien bâti, répliqua-t-elle, narquoise.
Le ravissant visage de Herumor perdit de sa superbe, une douce contrariété se peignit sur ses beaux traits fins. Une plainte attristée franchit les babines de Freyrn avec délicatesse, Herumor claqua dans une suave brutalité des doigts et son apparence elfique changea avec délice.
Ses mèches argentées s’allongèrent avec douceur avant de s’assombrir avec soin pour devenir aussi noires que les plumes d’un corbeau. Sa chevelure obsidienne retombait à présent avec douceur dans son dos délicat. Seules deux mèches brunes encadraient son séduisant visage, d’autres avaient été ramenées en arrière et nouées en une haute queue de cheval à l’aide d’un ruban rouge. Sa délicieuse figure fut purifiée de ses artifices, la rendant que plus exquise encore. Son athlétique corps se vit dissimulé sous trois couches de vêtements. La première couche intérieure croisée sur son torse était teintée de rouge, la seconde était d’un noir pur et parer de fils blancs qui dessinaient des formes géométriques. La troisième et ultime couche sombre de vêtements semblait raide, restait sans manche et possédait une texture boisée. Du tissu noir enroulé autour de ses poignets fins et délicats vint protéger les manches de la seconde couche intérieure, une ceinture sombre en cuir maintenait toutes ces couches.
Bien que son Elfe avait troqué sa tenue sensuelle pour des habits plus sombres et plus longs, le loup ne pouvait s’empêcher de le trouver à croquer. Il était si beau, si sensuel, si suave qu’il lui était devenu impossible de détacher ses yeux dorés de son visage doué de vénusté elfique et féerique et de son enveloppe de chair si bien bâtie. S’il n’était pas en compagnie ni de son père et oncle et tante et cousins et cousines ni de la Générale, il se serait sans doute jeter sur l’Elfe d’un vif bond et l’aurait honoré pour sa beauté de sa bestialité en lui arrachant ses vêtements dans une impétueuse flamme ardente de désir insatiable. Malheureusement, le loup dut vite se concentrer sur sa tâche. Le temps n’était pas à rêvé des meilleures manières d’honorer l’Elfe Noir… Surtout que ses frères et ses sœurs pouvaient sentir son désir pour Herumor… Bien sûr, son attirance pour lui n’était pas un secret mais, l’amour qu’il commençait à ressentir était une chose qu’il se devait de cacher. C’est pourquoi il espérait que le parfum de son attirance pour l’Elfe réussirait à masquer celui de son amour pour lui.
- Est-ce mieux ainsi, Générale ? questionna Herumor, sur un ton aussi suave que dangereux.
- Parfait, très cher.
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