Le plan de Celebrían et Loki est devenue une tête flottante
- Bien, si je vous ai tous convoqués ici, c’est pour parler de notre offensive contre Asgard, commença Celebrían sur un ton séduisant, bien qu’autoritaire.
- Pour la plupart d’entre nous, je comprends. débuta Hel. Pour certains, la raison de leur présence ici m’échappe. Et, j’avoue que je reste assez sceptique à l’idée qu’un prostitué soit parmi nous.
- Je comprends à tous votre appréhension quant à la présence d’Herumor. Mais, il a un rôle important à jouer.
- Comme celui d’amant du soir lorsqu’on rentre de mission ? proposa un des frères de Freyrn sur un ton railleur.
- Vous saurez, bande de vermisseau, que seul Herumor peut résister aux Soleils d’Alfheim grâce au sang d’Elfe de Lumière qui coule dans ses veines. Herumor reste avec nous. Que vous le vouliez ou non.
Celebrían avait réellement le don de rester suave et séduisante en se montrant autoritaire. Elle était la seule Elfe Noire qui lui avait montré un tant soit peu de respect. Les autres se permettaient de le moquer, de le frapper et pire. Son travail de prostitué l’obligeait à rester soumis aux Elfes et autres créatures qui venaient le visiter. Quand il disait que ses clients, et clientes, s’emparaient de son corps lors de leur union charnelle, c’était, la plupart du temps, à prendre au sens littéral. Parfois, certains Elfes et créatures venaient posséder son corps. Et bien évidemment, cette pratique de possession de corps était tolérée. C’était même ce qui faisait la particularité de l’établissement. Le seul endroit où, pour une durée déterminée, on peut devenir celui ou celle que l’on veut être rien qu’en le possédant, et ce, dans tout les sens du terme. Bien sûr, Herumor s’en fichait de savoir ce que son client faisait avec son corps dès qu’il était devenu sien. Ce n’était que de la chair. Une charmante et sensuelle enveloppe qui faisait pâlir de jalousie un certain Dieu Grec. Il aurait volontiers échangé son corps avec n’importe qui. Ce n’était pas qu’il n’aimait pas qui il était. C’est juste… C’est juste qu’il était souvent compliqué d’être lui. C’est pourquoi, il affectionnait tant les échanges de corps.
Même si la voix de Celebrían était forte, Herumor ne pouvait s’empêcher de se perdre dans ses pensées. La voix de la Générale était un joli bruit de fond. Alors qu’il pensait aux multiples avantages de ne pas être lui, une voix suave, séductrice vint perturber son esprit.
Si tu veux, on échange quand tu veux, mon doux et bel Herumor dit la voix familière de Loki.
Surpris, le bel Elfe Noir fit volte-face. La confusion se peignit avec douceur sur son ravissant visage opalin mêlé à du bronze. Ses exquises lèvres pleines se pincèrent avec délicatesse, ses sourcils bruns dessinés avec soin s’haussèrent avec prudence. Loki, enfin, l’âme de Loki représentée sous la forme d’une tête flottante, se trouvait face à lui. Concernant la possession de corps, le Dieu de la Ruse battait tout les records. Bien qu’il s’empare de corps, l’enveloppe charnelle des possédés revêt l’apparence véritable de Loki. C’est pourquoi Herumor n’avait jamais souhaité que le Dieu de la Ruse s’empare de lui. Il tenait quand même à son apparence.
-Seigneur Loki ? balbutia Herumor, confus. Vous… Vous êtes une tête flottante ?
- Oui… Mais je reste la plus tête protoplasmique des Neufs Royaumes ! s’exclama le Dieu. Ainsi, je peux posséder n’importe quoi. Et n’importe qui, répliqua-t-il, malicieux.
Herumor se surprit à être gêné et intimidé face au narquois sourire en coin qui s’était esquissé des fines lèvres du Dieu.
- Qu’est-ce que je ne donnerai pas pour être de nouveau fait de chair et de sang pour enfin sentir la douce caresses de ces exquises lèvres qui sont les tiennes sur les miennes. Ou pour sentir autre chose entre mes mains… Comme cette belle paire de_
- Stop ! ordonna Freyrn.
Alors que Loki tournait autour du corps de Herumor, s’arrêtant quelque fois sur ses formes sensuelles et désirables, les dorés yeux du loup avaient viré à un pur rouge rubis. Signe qu’il était furieux.
- Freyrn a raison. Arrêtez tous les deux. Nous avons un plan à mettre en place. Comme vous le savez tous, le prince d’Alfheim, Wilwarin, va bientôt se marier à la fille du Ministre Elfique, Aerin. Wilwarin et Aerin sont très amoureux l’un de l’autre. Nous pouvons donc utiliser l’amour qu’ils éprouvent l’un pour l’autre à notre avantage. De plus, nous avons retrouvé l’artéfact le plus précieux de notre peuple : l’épée de Lómion qui perverti n’importe quelle personne. A l’occasion du mariage princier, les dirigeants des Neufs Royaumes doivent apporter un présent aux jeunes fiancés.
Un large sourire s’étira en coin des lèvres scarifiées de la Générale. Herumor comprit alors où elle venait en venir.
- Vous voulez offrir l’épée de Lómion au prince Wilwarin pour qu’il soit perverti par les forces maléfiques de l’alliage de l’épée… devina-t-il.
- Exact ! Tu es le seul qui puisse résister aux Deux Soleils d’Alfheim sans devoir porter de protection, Herumor. Bien sûr, tu ne seras pas seul. Quelques-uns de mes soldats ainsi que ceux du Général Freyrn seront à tes côtés, lui assura-t-elle, tendre.
Bien que le jeune Elfe Noir se sentait rassuré de se savoir aidé, épaulé dans sa tâche, il restait tout de même inquiet. Il avait un très mauvais pressentiment…
- Quand aura lieu le mariage ?
- Dans trois jours. Peut être deux si la Lumière Primordiale voit cette union d’un bon œil et décide d’illuminer un peu plus Alfheim. Bien, maintenant, rompez soldats.
Les Généraux prirent congés, Herumor salua Celebrían en s’inclinant avec respect et grâce devant elle. Alors qu’il s’apprêta à sortir de la tente d’un pas vif et félin, une main forte s’agrippa à son délicat poignet et le tira avec violence. Le bel Elfe Noir rencontra un torse recouvert d’un chaud et doux pelage. Réconforté par cette agréable chaleur, Herumor blottit sa plaisante figure dans la robe noire de la fourrure de Freyrn. Le loup enroula ses puissantes pattes autour de son corps qui, en comparaison de son animal amant, était bien frêle. Le loup l’étreignit dans une ardente tendresse contre lui, le faisant ainsi sien.
Avec douceur, l’Elfe se sépara de son amant, croisant ainsi ses sublimes yeux d’or qui brillaient d’affection. Une once de bestial désir scintillait dans l’ambre de ses billes.
- Tu sais que c’est la première fois que je te vois complètement habillé ? questionna-t-il, un soupçon d’envie dans sa voix. Tu peux m’expliquer pourquoi je te trouve encore plus beau ainsi, mon doux et appétissant Elfe ?
- Peut être parce que tu dois user de ton imagination pour deviner mes formes, mon Loup, proposa Herumor, sur un angélique et innocent ton provocant.
- Tu aimes être arrogant et provocant, j’adore ça.
D’un coup aussi doux que brutal, Freyrn tira sur le poignet délicat de l’Elfe, l’attirant ainsi dans sa propre tente.
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