Milia et Furet (5)
Il est tôt, peut-être cinq heures du matin. Un très léger rayon de soleil perce à travers les volets. J'ouvre les yeux éveillée par cette lumière.
Un détail attire mon attention. Mon oreiller est tombé sur le plancher. Alors quoi ? Je lui ai piqué le sien ?
Je me sens un peu gênée. Il a juste retiré son T-shirt avant de me rejoindre. Je peste intérieurement. Il devrait me prévenir, ce n'est pas bon pour mon coeur.
Doucement, pour ne pas le réveiller, j'essaye de me déplacer : j'ai la tête sur son torse et lui son bras autour de mes épaules. Il doit avoir le bras endolori.
Il n'ouvre pas les yeux et pose une main sur ma tête pour m'empêcher de bouger. Je me fige. Je l'ai réveillé. Je vais juste attendre qu'il se rendorme.
- Ne bouge pas Darling.
Une colonie de papillons vient d'élire domicile dans mon ventre. Ah ! Sa voix du matin ! Je ne pourrai jamais me rendormir après.
Timide, j'essaye malgré tout de me défaire de son étreinte. Cette fois, il est réveillé. Il me plaque sur le lit, le visage grave, ses yeux plantés dans les miens.
J'ai chaud soudainement. Un sourire ravageur fleurit sur ses lèvres. Je dégage mes poignets et cache mon visage. Il rit clairement.
- Tu es si mignonne en rouge.
Je pince les lèvres, émue. Il m'aime tellement, l'étendue de son affection me donne le tournis. Il y en avait d'autres et c'est moi qu'il a choisi.
Je ne le lâche plus des yeux. Je crois qu'il a lu mes pensées. Il est à nouveau sérieux. D'un doigt léger, je glisse une mèche de cheveux derrière son oreille.
Il s'est rapproché presque imperceptiblement. Je sens son souffle. Je fixe ses lèvres. Une étincelle de malice éclaire ses yeux.
- Quoi ?
- Tu viens de te mordre les lèvres.
- Hein ?
Je rougis encore plus et détourne la tête pour cacher mon trouble. Il tourne mon visage de deux doigts pour que je le regarde. Je crois que les libellules ont rejoint les papillons.
Ses lèvres touchent les miennes. Il s'écarte avec un sourire qui me fait fondre. Il rit et fait pleuvoir une pluie de petits baisers sur mon visage et me chatouille.
Je l'arrête en passant les bras autour de son cou pour l'embrasser. Il m'enlace avec force et une grande sécurité m'envahit. Il est ma safe place.
- Tu n'as pas faim ?
Je suis sérieuse. Je n'ai pas mangé hier soir, je me sens affamée.
- Oh si.
- On se lève alors ?
- Je tout ce qu'il faut ici.
Il m'embrasse encore à me couper le souffle et je perds la notion du temps.
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