Comme nous fêtons nos un an ce soir, nous avons décidé d'aller à la plage. Il sait qu'un date au bord de la mer est un de mes rêves.

C'est un de ces jours d'été que je préfère : le temps est beau et agréable, mais un petit vent frais rend la chaleur supportable.

Il doit venir me chercher à la maison. J'ai opté pour mon joli maillot de bain bleu turquoise sur lequel j'ai enfilé une petite robe blanche légère.

Je descends de ma chambre, mes pieds nus silencieux sur les marches de bois, mes sandales à la main.

Mes amis sont réunis dans le salon, les uns allongés, les autres chahutant, comme toujours quand ils sont ensembles.

• Je vous laisse, les gars.

Ma meilleure amie me sourit, elle sait très bien quel jour nous sommes. Mon cousin se dresse étonné et une amie m'interroge du regard.

• Je sors avec mon copain ce soir.
• Nan, tu es en couple ?
• Oui ... Je n'ai pas fait d'annonce publique mais, voilà, vous êtes désormais au courant.
• Depuis quand ?

Quelques uns froncent les sourcils. C'est vrai que j'ai été très discrète. Et puis, on vit chacun de notre côté pendant l'année. On a pu se retrouver pour les vacances cet été et se réunir pour trois semaines, ce qui ne s'est pas vu depuis plusieurs années.

• Depuis l'été dernier.
• Ah oui ? C'est cool, on est heureux pour toi, hein les gars ?
• Oui, enfin, pour être sûrs il faudrait qu'on le voie.
• Il vient me chercher ici.

Une voiture se gare devant l'entrée. C'est lui.

• Je vous le présente ?
• Allez, on vient.

Je l'ai prévenu avant qu'il ne vienne qu'il devrait faire face à mes proches, assez protecteurs envers moi. Mais je leur fais confiance pour s'entendre.

• Les amis, voici Furet, mon petit ami.

Ma meilleure amie, vient lui faire la bise. Elle l'a évidemment rencontré.

• Salut Papillon, tu vas bien ?
• Merci, je vais bien. Et toi la route ?
• Tout s'est bien passé. Je suis enchanté de tous vous rencontrer. Je sais à quel point vous tenez à Milia. Vous acceptez de me la confier pour la soirée ?

Son amabilité et sa gentillesse ont le don de désarçonner les hommes méfiants. Je vois les épaules se détendre et les poings se desserer. Il a passé le test.

• Pas de souci, mec. Prends-en soin, c'est tout ce qu'on te demande.
• Eh, les gars, tout va bien, d'accord ? On y va ?
• Oui. Passez une bonne soirée, les amis !
• Vous aussi, les amoureux !

Je grimpe dans la voiture. J'agite la main tandis jusqu'à ce que le groupe disparaisse au tournant de la rue. Je me tourne vers lui. Il a l'air fatigué.

• Tu vas bien ?
• La journée a été longue, mais je suis heureux de te revoir.

Je souris heureuse. Son absence m'a fait fait souffrir plus que je ne l'aurais imaginé. Je me suis habituée à nos calmes conversations, nos ballades tranquilles, la paix de notre intimité. La compagnie des gars bruyants devient parfois lourde.

La plage se dessine devant nous. Il ralentit pour profiter de la vue : la mer scintillante sous le soleil déclinant de juillet roule ses vagues ourlées d'écume blanche sur le sable blanc. Cette vision simple suffit à réjouir mon coeur d'artiste.

Il se gare et quitte le véhicule. Je n'attends pas qu'il vienne m'ouvrir la porte et sort pour l'aider à porter le pique-nique.

Tout joyeuse, je quitte mes sandales pour sentir le sol doux sous mes pieds. Les bras écartés pour sentir le vent sur mes bras nus, je tourne sur moi-même, moi-même, les yeux fermés pour mieux profiter des sensations.

Quelques accords mélodieux me parviennent, se joignant aux murmures des flots età celui de l'air dans les pins. Je sens mes épaules se détendre : je ne pensais pas être aussi tendue.

Le bruit léger de son pas sur le sable m'annonce son approche. Un mouvement subit me jette dans ses bras qu'il referme sur moi, m'enlaçant avec force. Il glisse son visage dans mon cou et pose un baiser sur mon épaule.

Je passe mes deux bras autour de sa taille et me recule pour observer son visage : ces yeux dans lesquels je pourrais me perdre pendant des heures, ce nez que je rêve d'embrasser, ces lèvres au sourire adorable.

• On va se baigner ?

J'acquiesce avec enthousiasme. L'eau translucide m'attire : la chaleur estivale donne envie de se rafraîchir. Je fais glisser ma robe sur le sol. J'aime les maillots de bain short-brassière : le mien est bleu avec des motifs blancs sans réelle signification.

Je me tourne pour l'inviter à venir avec moi et détourne le regard presqu'aussitôt, gêné bien malgré moi. Il a seulement retiré son T-shirt, portant déjà son short et expose à mon admiration, sans arrière-pensée, la musculature fine d'un jeune homme sportif.

Je sens le rouge me monter aux joues et je m'en veux. Je ne suis pourtant pas une collégienne amoureuse. Amoureuse oui, mais collégienne, non. Il fait quelques pas vers l'onde dansante et se retourne vers moi.

Un sourire de douceur et d'amour étire ses lèvres et illumine son regard. Il me tend la main. Je n'hésite pas une seconde et l'attrape, déterminée à ne jamais la lâcher.