Drop and Love

3 minutes de lecture

Le nouveau tome de Pégase est sorti ! Enchantée de mon emprunt, je quitte la bibliothèque et me dirige joyeusement vers l'arrêt de bus, mon ouvrage à la main.

Grand-père va sûrement m'attendre. Je décide de lui envoyer un message pour le prévenir de mon retard à dîner.

C'était sans prendre en compte que je suis dotée de deux mains gauches. Empêtrée dans mon sac de cours et mon sac à main, je peine à repêcher mon portable qui a bien évidemment glissé au fond. Mon livre chute sur le sol.

Je garde mon calme et m'accroupit pour le ramasser. La lanière de ma sacoche glisse sur mon bras et entrave mes moments.

Une main secourable apparaît soudain dans mon champ de vision, s'emparant du volume. La personne me tend sa jumelle pour m'aider à me relever, m'empêchant de trébucher.

Je lève un regard reconnaissant sur le chevalier qui vient de me sauver du danger d'une chute retentissante sur le postérieur.

J'essaye de sauver ma dignité en affichant un air respectable. Je ne le maintiens pas plus d'un millième de seconde. Je reconnais le garçon.

Je prends le bus chaque matin et chaque soir pour me rendre à la fac. Je croise l'étudiant pratiquement tous les soirs. Il m'a attirée dès la première fois. Ma timidité naturelle m'a empêchée de l'aborder aussi je me suis contentée de l'observer de loin.

Gênée, j'essuie mes paumes moites sur mon jean, essayant de rester naturelle. J'espère simplement qu'il n'a pas remarqué que je le regarde à chaque voyage. Autrement, je suis foutue.

  • Salut, je m'appelle Raphaël.

Il me sourit avec gentillesse. Il n'a pas l'air de me trouver étrange. Je me détends un peu et lui rends son sourire.

  • Imelda, enchantée. Merci de m'avoir aidée.
  • Pas de quoi. Tu avais l'air d'en avoir besoin.

Je rougis, troublée. J'aurais bien voulu être dans une autre situation pour lui parler. Je n'en reviens pas. Je suis là, il me parle.

  • Tu aimes Pégase ?

Il retourne le bouquin, curieux.

  • Je ne connais pas cette série, elle est bien ?
  • Je l'adore ! Je l'ai lu trois, non, quatre fois déjà.
  • Je vois. Je vais l'ajouter à ma liste.
  • Tu aimes lire ?

Quelle question stupide ! Évidemment qu'il aime lire, sans quoi, il ne me dirait pas cela. En plus je l'ai déjà vu en pleine lecture.Je suis bête.

  • Oui. Je suppose que toi aussi.
  • Oui. J'aime écrire aussi. Ca va souvent ensemble.
  • Ah oui ? Qu'est-ce que tu écris ?
  • Fantasy, romance, ce genre de choses.
  • C'est intéressant.

Le bus arrive et l'interrompt. Avec amabilité, il me tends Pégase que je glisse dans mon sac et me laisse passer la première dans le bus.

  • Tu habites ici depuis longtemps ?

Je suis heureuse : il a l'air de vouloir parler avec moi. Je m'addosse contre la paroi du véhicule et glisse ma sacoche entre mes pieds.

  • Non. Je ne suis ici que depuis le début de l'année. Et toi ?
  • Je suis né à Nancy et ma mère avant moi.
  • Tu es en études supérieures ?
  • Oui : kiné. Et toi ?
  • Orthophonie. J'ai pensé à kiné aussi.
  • Qu'est-ce qui t'a poussée à venir ici ? Il doit y avoir d'autres écoles, du style Paris ou Lyon, non ?
  • Oui, certes, mais je vis chez mon grand-père qui a besoin de compagnie. C'est plus simple pour le logement et il est rassuré par ma présence.
  • Je vois. C'est ton arrêt, non ?

Je jette un coup d'oeil à l'écran. Oui, en effet, c'est mon arrêt. Je me jette à l'eau. Advienne que pourra.

  • Tu connais le terrain de basket, au-dessus du l'étang ?
  • Oui, pourquoi ?
  • Comme il fait beau, je vais y jouer après dîner, si ça te dit, on pourrait jouer ensemble.
  • Pourquoi pas. Je te retrouve quand ?

Je saute de joie en esprit.

  • 8h, ce n'est pas trop tôt ?
  • Non, c'est très bien. Descends vite, le bus va repartir.
  • À tout à l'heure.

Il me sourit et agite la main en signe de au revoir. Quelques secondes plus tard, je suis sur le trottoir et je ne réalise toujours pas.

Je crois que j'ai un crush sur ce garçon depuis que je l'ai croisé pour la première fois dans le bus. L'air indifférent à ce qui l'entourait, il écoutait de la musique, les yeux perdus dans le vide.

Je l'ai vu sourire ou avoir l'air triste, en vêtements de sport ou chics. Deux fois, je l'ai vu lire : Aristote puis Percy Jackson.

Cela fait trois semaines que les cours ont commencé, donc seulement trois semaines que je le "connaît". Enfin, advienne que pourra.

Dépêchons, Papy va m'attendre pour dîner.

Annotations

Vous aimez lire Papillon Bleu ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0