Drop and Love (4)
Raphaël me tend la main avec un sourire franc. Je la serre avec plaisir, heureuse de ce simple contact amical.
- Merci pour cette soirée. J'ai beaucoup apprécié ce cours de basket.
- Je t'en prie. C'était vraiment cool. Je me suis bien amusé. Je te souhaite une bonne nuit.
- Dors bien aussi. J'espère que tu n'habites pas trop loin. Je m'en voudrais d'avoir raccourci ta nuit.
- C'est moi qui ait insisité, alors ne t'inquiètes pas.
Il s'éloigne avec un geste de la main. Je reste plantée là au milieu de la route, les bras ballants. J'ai encore l'impression d'être dans un rêve. Pas ce genre de conte de fées irréalistes. Non ces rêves tellement vrais que vous avez comme le sentiment qu'ils sont réels.
J'effectue un demi-tour sur moi-même pour rentrer à la maison. Je suis déjà à la porte quand j'entends un son de pas qui claquent sur le sol. Etonnée, je me retourne. Qui peut bien courir à cette heure tardive dans un quartier aussi calme ?
Raphaël, qui a sûrement oublié quelque chose, revient sur ses pas de toute la vitesse de ses longues jambes de sportif. Essouflé, il s'arrête devant moi.
- Je peux t'aider ?
- Je ...
- Reprends ton souffle, rien ne presse.
- Je ne voulais pas partir juste comme cela. Tu veux bien me donner ton numéro de téléphone ? Je ne veux pas que ça te dérange, mais comme on se connaît maintenant, j'espère que tu accepteras plus facilement.
Je souris. Comment lui dire non ? Je ne peux pas refuser, ce serait complètement idiot !
- Bien sûr !
J'attrape son téléphone et m'enregistre avec un papillon pour pseudonyme. Je lui tend. Le sourire légèrement malicieux qu'il affiche me fait rire.
- Ne te moque pas !
- Je n'ai rien dit, rétorque-t-il en écartant les bras d'un air parfaitement innocent.
- Je l'ai lu sur ton visage, accusé-je.
- Hahaha, non, je me disais seulement que ça te ressemblait, que c'était mignon.
Je me sens rougir devant ce compliment à demi voilé. Heureusement que la pénombre me permet de dissmuler ma timidité.
- Tu es mignon aussi, pensé-je.
- Merci beaucoup.
Je me couvre la bouche.
- Est-ce que je viens de penser tout haut ?
- Oui, rit-il.
- Désolée.
Je passe du rouge tomate au rouge vermillon en un dixième de seconde.
- Il n'y a pas de mal.
- Merci.
- Cette fois j'y vais vraiment.
- Je ne te retiens pas. Passe une bonne nuit.
Il disparraît, happé par l'obscurité nocturne. Restée seule, je m'empresse de regagner ma chambre, à pas de loups pour ne pas éveiller mon grand-père qui a le sommeil léger.
Rapidement, je passe à la salle de bains pour une toilette rapide, enfile un short et un T-shirt, brosse mes dents.
Enfin prête, je m'agenouille au pied de mon lit pour remercier pour cette journée et être en règles avec mon Dieu.
- Jésus, merci beaucoup ! Simplement d'être en vie, d'avoir un toit, de quoi manger. D'être aussi aimée que je le suis. Tu sais, je suis vraiment très heureuse ce soir. Tu te souviens de ce garçon dont je t'avais parlé ? Eh bien, il est venu me parler. Nous avons joué au basket ensemble. Il me plaît vraiment ! Je te suis reconnaissante. J'ai eu tellement de déconvenues avec les garçons que j'ai toujours un peur de les approcher, même quand ils me plaisent. Cette fois-ci, tout s'est déroulé sans heurt. Il a été parfaitement correct et nous nous sommes bien amusés. J'espère que nous pourrons nous revoir. Je laisse tout cela à ta Providence. Bonne nuit ! Ah, Angelo, merci à toi aussi de m'avoir protégée. Merci à tous ! Protège aussi tous ceux que j'aime.
Je me glisse dans les draps sans attendre plus. A l'instant où je dépose mon portable qui me sers de réveil sur la table de nuit et que je m'apprête à le brancher, l'écran s'illume.
Nouveau message :
- Passe une bonne nuit. Merci pour ce bon moment passé ensemble. A très vite. Raphaël.
Mon Dieu, mais que demander de plus ? Poli, gentil, agréable, prévenant, je crois bien que ce le jeune homme ne m'as pas déçueune seule seconde. La voix de la raison me souffle tout de même de rester prudente. Bien sûr : je ne suis pas à m'imaginer un futur ou je ne sais quoi. Non, je vais faire de mon mieux pour apprécier le moment présent, avec ses joies et ses peines, dans la simplicité de ma vie quotidienne.
Advienne que pourra. Tel sera mon mot d'ordre.
- Merci encore pour les rires et la joie. Passe une bonne nuit. Que les anges du ciel veillent sur ton sommeil.
Voilà, je termine simplement avec ma formule favorite, celle que j'envoie chaque soir à ma meilleure amie et qui fait désormais partie de mon rituel du coucher.
- A bientôt.
Cette simple formule suffit à me donner le sourire aux lèvres. J'espère le revoir "très vite" et je suis heureuse qu'il pense comme moi.
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