Je suis une personne romantique. Je le sais. Et je l’accepte comme un fait. J’aime la pluie qui tombe sur mon visage comme des larmes du ciel, j’aime regarder la neige, semblable à des millions de plumes d’anges tombant des nuages, et je suis émerveillée par une goutte de soleil, une simple fleur, ou une toile d’araignée gelée.

Cependant, j’ai toujours refusé de croire au coup de foudre, m’accrochant à l’idée rassurante que je peux décider de ce que je ressens et de qui j’aime. C’est une belle idée. Mes émotions m’échappent si souvent que je ne voulais pas perdre le contrôle en amour.

Tout a changé quand mon regard a croisé le sien. Peut-être que ce n’était pas grand-chose, mais… ça a allumé une étincelle dans mon cœur, une étincelle que je croyais éteinte depuis longtemps.

Je suis différente. Je le sais. Je ressens les choses profondément. Alors… je me blesse facilement. Si je ressens les émotions négatives dans les recoins les plus sombres de mon âme, il en est de même pour les émotions positives. C’est à la fois une malédiction et une bénédiction.

C’est pour cette raison que ma vie est une montagne russe sans fin. Quand je vais bien, je suis au sommet de la joie et du bonheur. Puis quelque chose de mauvais arrive, et je chute dans les ténèbres. Mais je finis toujours par remonter, par retrouver la paix.

Je ne sais pas ce qu’il ressent. Et… ça compte pour moi, mais en même temps, ça n’a pas d’importance. Je me sens juste bien quand je suis près de lui. Peut-être que je suis folle. Je suis folle. C’est juste que je me sens en sécurité, comprise, et entourée d’une manière que je n’ai jamais connue auparavant.

Je sais que ça ne durera peut-être pas éternellement, que ce n’est sans doute qu’une bulle de savon, brillant comme un arc-en-ciel et menaçant d’éclater au moindre souffle de vent.

Je sais que je pourrais être blessée. Les feux d’artifice explosent pour émerveiller par leurs formes et leurs couleurs. Le feu réchauffe et brûle.

Me permettre d’être vulnérable, fragile, ouverte, pourrait être la pire décision que je puisse prendre, parce que je ne peux pas savoir si ma confiance sera trahie ou non.

Mais devrais-je rejeter quelque chose d’aussi beau que ça, quoi que ce soit, juste pour me protéger ? Je passerais peut-être à côté de tellement de choses, tellement de choses que je ne veux pas perdre.

Oui, je suis foutrement brisée. Complètement dingue. Mais je m’en fous. Je veux voir les feux d’artifice exploser dans le ciel de mon cœur, même si cela signifie le briser. Je ramasserai les morceaux, et je les recollerai avec de l’or.

La seule chose qui me fait vraiment peur, c’est lui, blessé dans ce processus. Je… je sais que je ne sais pas aimer. Et ça va. Mais je veux profondément qu’il aille bien, qu’il soit heureux. Et j’ai peur qu’il ne le soit pas.

Mes pires cauchemars sont les visions de moi blessant ceux que j’aime, à part le démon qui me réveille en sursaut.

Et peut-être que c’est irréaliste de croire que je pourrai protéger ces personnes de tout, et surtout, de moi-même. Je suis brisée. Et c’est pas grave. Je m’accepte comme quelqu’un de brisé. Mais les gens brisés blessent les autres, parce qu’ils ne veulent pas qu’ils traversent ce qu’eux ont vécu.

Je l’ai vécu. Mais se fermer pour protéger ses proches de la souffrance, c’est une connerie. Ça ne marche pas. Alors je suis déterminée à ne pas le faire. Je ne sais pas encore comment je vais m’y prendre, mais je ferai de mon mieux.

J’essaierai de m’aimer comme je mérite d’être aimée. J’essaierai de me voir à travers le prisme de Leurs yeux. Et alors, je verrai ma beauté et ma valeur. Et je pourrai refléter cet amour et briller avec confiance.

Et peut-être qu’alors, je rendrai les gens que j’aime heureux d’être en vie, heureux d’être près de moi, heureux de voyager à travers la vie, entre joies et peines.