Déception

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Eden 

Mon père reste silencieux quelques instants, mais finit tout de même par me répondre. 

- Tu ne devrais pas juger ta mère trop sévèrement chérie.

Instinctivement, j'effectue un mouvement de recul. Impossible ! Impossible, je ne veux pas y croire.

- Mais enfin papa de quoi parles-tu ?

Mon regard est toute suite interrogatif, et méfiant.

- Tu ne sais pas tout Eden. Tu ne peux pas juger ta mère sévèrement, je te le répète.

À ce stade, je suis furieuse, car il ne répond toujours pas à ma question.

- Dit moi la vérité ! Maman a t'elle oui ou non d'autres enfants ? Et si oui comment a t'elle pu les abandonner ? Comment ?!

Je sais très bien de quoi ça a l'air, car mes phrases ressemblent plus à accusations qu'à de véritables questions, mais j'ai besoin de réponses. Mon paternelle secoue la tête, et affiche un air désolé.    

- Très bien Eden, je vais te dire ce que je sais. J'avais bien dit à ta mère qu'il fallait vous mettre au courant, mais elle estimait que c'était quelque chose qui ne devait pas vous concerner. Elle a bien eu un autre enfant, Noah Black. Mais elle ne l'a pas abandonné, son ex-mari à refusé de la laisser le prendre.

Abattu, mon père frotte ses mains sur son visage, l'expression qu'il arbore est défaite.

- À l'époque ta mère à traversée des choses très pénibles, elle vivait dans un taudis avec un bon à rien. Disons que plus jeune ta mère à fait un certains nombres de mauvais choix, mais je te jure qu'elle n'a pas abandonné Noah de sa propre volonté.

J'observe mon père avec une méfiance redoublé, car je suis certaine qu'il y a quelque chose qu'il ne me dit pas. Je le connais très bien, et je suis l'aîné, celle dont il est le plus proche. Béa, et lui n'ont pas du tout la même relation ! Alors, je sais très quand mon père me ment, et actuellement, il ne me dit que des mensonges. Je m'éloigne de lui davantage, puis sans m'accorder le temps de le laisser s'expliquer, je m'en vais. Il hurle mon nom, mais je ne l'écoute plus.

- Eden ! Eden ! Eden, s'il te plaît ma chérie ! Ne t'en va pas, tu es bouleversée !

En entendant sa voix se rapprocher, je me rends compte qu'il me court après, mais il n'est pas question pour moi d'écouter plus de mensonge. J'accélère le pas, puis me mets à courir, et je traverse les services telle une furie avant de finir dans le parking devant ma voiture. Je me mets au volant, et emprunte la direction de la maison.   

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Noah   

Après ma brève visite à Lilia Cohen, je me retrouve dans le taudis qui me sert de logement. Je suis comme fou. Durant le trajet jusqu'ici, j'ai bêtement pensé que je me calmerais. Sauf que non, je n'y arrive tout simplement pas. Je suis en rogne, et pas seulement à cause de ma mère indigne ! 

Bordel, je revois le regard et la douleur de la petite princesse, lorsque je lui ai annoncé que sa mère était une pourriture. Cette fille avait l'air dévastée. Comme si je lui avais retranché une chose précieuse. Plus je pense à ce petit agneau, et plus ma rage augmente. Elle a eu tout ce que je voulais enfant, au fond de moi. Je l'espérais sans jamais me l'avouer. Mais ici rêver d'un autre avenir revient à mourir. Je ne peux pas gaspiller la seule chose que cette chienne à bien voulu me donner. La vie !

Jusqu'à aujourd'hui, je me demande pourquoi elle m'a gardé. Mon ivrogne de père disait tout le temps que la sale garce avait bien d'autres aspirations que d'élever un môme comme moi. Alors, je ne comprends vraiment pas pourquoi elle m'a gardé ? Je m'approche de l'unique fenêtre du trou à rat dans lequel je croupis depuis des années. De fureur, je renverse tout ce qui se trouve sur le rebord d'une fenêtre.

Mes mains tremblent, la sueur coule le long de mon échine, et les images de ma confrontation avec cette fille me pourrit le cerveau. D'habitude, le sexe faible ne présente aucun attrait pour moi. Je dois sans cesse feindre des sentiments que je ne ressens pas. Et d'une manière générale, je baise pour l'endorphine et rien d'autre. C'est pourquoi je ne comprends pas dans quelle mesure cette nana arrive à parasiter mes pensées.   

Cette innocente blonde aux yeux vert, au corps pulpeux, et aux lèvres rose revient me hanter. Alors que je suis entièrement perdu et embrouillé dans une ripopée terrible, quelqu'un tambourine à la porte. Étrange, qu'une personne saine d'esprit ose venir frapper à cette heure chez moi. Vu le quartier, ce n'est assurément pas une idée brillante de s'y aventurer sans avoir jamais fait partie du décor.

Sans attendre, je saisis mon glock et regarde par le judas qui peut bien venir me faire chier.

Mais bien sûr, le visiteur en question me devance.

- Noah, c'est Teddy.

À peine, décline t-il son identité, que je finis par ranger mon flingue et ouvre ma porte.

- Qu'est-ce que tu fous ici à cette heure ?

Je l'invite à rentrer, et verrouille derrière lui.

- Putain mec, je ne comprends pas pourquoi tu vis encore dans cet endroit minable !

- Ta gueule ! Je n'ai pas sollicité ton avis sur mon intérieur ! Qu'est-ce que tu fiches ici ? Tu sais que je n'aime pas me répéter et que je hais les visiteurs imprévus ! Alors, qu'est-ce que tu fous chez moi ?

- Ne t'énerve pas mec. Je dis juste que vu la quantité de pognons que tu as désormais, tu devrais réellement penser à déménager.   

- Ma piaule me plaît, Teddy !

- Ok, pas, de panique, je suis ici parce que Vahan cherche à te refiler un nouveau contrat.

- Ah oui ? C'est étrange, je suis certain qu'il ne t'a pas envoyé ! Alors où es Zik ?

- Zik est en déplacement. Il veut te voir à dix-neuf heures à l'Hypnotik.

- De qui s'agit-il ?

- Il n'a rien dit, mais je crois que ça à quelque chose à voir avec un certain Warren Perrez.

- Tu écoutes aux portes maintenant Teddy ?

- Ce n'est pas moi, merde, c'est Liam.

- Et bien, tu diras à Liam que Vahan Wellcroft déteste les fouineurs, et que moi non plus je ne les aime pas particulièrement. Tu penses que si je te descendais Vahan en serait contrarié.

- Du calme Noah, ok, c'est simplement une bêtise de gamin.

- J'espère vraiment Teddy parce que je déteste qu'on me prenne pour un con. Je serais à l'Hypnotik maintenant fou le camp de chez moi.

Sans demander son reste, il détale comme un lapin traqué, me laissant seul à seul avec ma conscience. 

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