Le barde aux Pierres chantantes
Dans sa pelisse feutrée,
Auprès de la pure onde
Se mire le bel enchanteur,
S’échappe sa folle chevelure
Enflammée par les houles aériennes
En volutes indomptées.
Doux comme la brise de son rivage
Il porte en ses pupilles tumultueuses
L’élan sauvage des débâcles printanières,
L’azur cristallin des limpides torrents.
Sur son teint diaphane se dessinent
Les constellations égarées de notre ciel diurne,
Les cicatrices diffuses des escarbilles stellaires.
Souple arbrisseau, tendre roseau,
Barde muet des monts venteux,
Sa voix disparut dans les abimes tortueux
Sous la trombe des eaux emportées.
Dans son sillage asséché laissa le maléfice heureux
Les lisses graviers aux blancs reflets.
Serrées dans son chapeau creux
Frémissent les pierres ensorcelées,
Par leurs roulements chantants
Enfantent les sons de la bouche morte.
Minérale poésie crépite les mystères cachés
Les mélopées divines révélées aux pures âmes,
Dans leur éboulis lumineux demeure l’ermite devin.
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