HAZEL : Je me suis toujours dit que tes goûts devaient être exquis. Quel est ton genre littéraire favori ?

ANNE : Les drames. J'aime aussi les livres parlant d'art et d'Histoire.

HAZEL : J'en étais sûre. A peine rencontrée, je savais que tu étais le genre de filles qui adore pleurer sur des pages et des pages de tristesse écrite. Ton livre préféré ?

ANNE : Vers la beauté de David Foenkinos.

HAZEL : Je ne connais pas. De quoi ça parle ?

ANNE : On suit Antoine, qui était professeur aux Beaux-Arts de Lyon, et qui du jour au lendemain quitte son travail et devient gardien de salle au Musée d'Orsay à Paris. Tout le monde se demande pourquoi ce changement soudain dans sa carrière professionnelle. Sa DRH, Mathilde, va se rapprocher de lui et en savoir plus sur sa vie. Il va lui parler de Camille, une ancienne élève à lui qui était aux Beaux-Arts.

HAZEL : Et ensuite ?

ANNE : Lis-le.

HAZEL : Absolument pas. Je n'aime pas les livres dramatiques, seulement d'amour.

ANNE : Tu es une fleur bleue, toi ! Je n'aurais jamais cru ! Hazel est une fleur bleue.

HAZEL : Je ne suis pas fleur bleue, okay. Je suis romantique, c'est tout.

ANNE : Désolée, madame, erreur de vocabulaire. Tu es une amoureuse de l'amour.

HAZEL : Pourquoi les gens voient-ils le romantisme comme quelque chose de niais, de stupide ou de fragile sentimentalement ? J'ai une indépendance. Je ne recherche pas l'amour dans chaque regard que je croise. Je ne suis pas en manque d'affection. Je n'ai besoin de personne, à proprement parler. Mais j'aime les histoires vraies, véritables, qui te changent à jamais, même celles qui se finissent mal. L'amour, c'est beau quand c'est réciproque, sans artifice et avec légèreté. Peu importe ce que les gens peuvent dire, même toi, de mon côté romantique. Je veux un amour qui me fasse palpiter, un amour avec des ailes et des poussières d'étoiles, je veux atteindre la Lune et la décrocher pour les beaux yeux d'une fille au regard nocturne.

ANNE : Je suis d’accord. J’aime les amoureux de l’amour, ils sont vrais. Tu as déjà eu des relations avec des filles ?

HAZEL : Oui, avec deux filles. A quatorze ans, je suis tombée amoureuse de Marie, petite blonde aux lunettes rondes et au sourire craquant. J'étais nouvelle dans un établissement et elle a été la première à m'intégrer. Elle était douce et appréciée de tous. Je ne me sentais pas attirée par les garçons et j'aimais l'idée de plaire à une fille. Et puis, un jour, je ne sais pas juste comme ça, j'ai réalisé que j'aimais vraiment qu'elle me tienne la main et que j'espérais secrètement qu'elle se penche vers moi et m'embrasse tendrement. Je commençais à comprendre que j'avais des sentiments pour elle. Un jour, je lui ai dit, d'une traite, sans articuler, ni respirer. J'avais le cœur compressé de peur à l'idée du rejet qui m'attendait. Mais au contraire, elle m'a souri et m'a embrassé sur la joue. Je lui ai demandé de m'embrasser et elle l'a fait. Nous sommes restées un peu plus de huit mois ensemble.

ANNE : Fascinant. Pourquoi vous vous êtes séparées ?

HAZEL : Je crois qu'on a juste évolué différemment, qu'on s'est perdues.

ANNE : J'espère que tu gardes quand même de bons souvenirs de cette première expérience.

HAZEL : Bien sûr. C'était ma première copine, mes premiers sentiments, mon premier baiser, mes premières découvertes. Ce sont des choses que je retiens.

ANNE : Quand on se reverra, tu me parleras de ta deuxième relation.

HAZEL : Tu comptes me revoir ?

ANNE : Quelle question ! C'est toi la romantique, mais je n'ai pas non plus un cœur de pierre.

HAZEL : Évidemment, tu veux m'embrasser sous la pluie.