Chapitre 3

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 Jenson ne pouvait se laisser faire, il devait absolument trouver un moyen de se sortir de ce guêpier. Il essaya d’enfoncer la porte avec son pied, en vain. Sans perdre de temps, il partit chercher un marteau dans son coffre à « objets fortement intéressants dans le cas d’un éventuel et très probable mauvais tour » et porta plusieurs coups sur la serrure sans succès. Celui qui avait fabriqué cette porte sécurisée avait assurément bien fait son travail. Aucune fente n’était visible sur la paroi. Cette porte n’était pas celle qui le délivrerait de la claustration qu’il subissait. Il fallait trouver autre chose.

 Jenson chercha un autre moyen de s’échapper. Il y avait bien les fenêtres, mais elles étaient bien trop hautes par rapport au sol. S’il tombait, sa chute serait mortelle. Il continua à chercher et pensa soudainement que les murs seraient peut-être suffisamment fins afin d’en détruire un bout assez large pour qu’il puisse s’y faufiler. Il reprit le marteau et tapa de toutes ses forces contre le mur qui donnait sur un autre couloir. Son corps fut projeté en arrière à cause de la puissance de l’impact qui fit trembler tous ses membres. Décidément, ces appartements étaient tellement bien construits qu’il était sûr que jamais personne n’aurait réussi à rentrer par effraction.

 Il fit le tour de sa chambre pour voir si une autre solution était possible mais il n’en trouva aucune. Ses seules échappatoires restaient les fenêtres. Il se dirigea vers chacune d’entre elles pour trouver celle qui lui permettrait de descendre le plus facilement et le plus discrètement possible. Celle qui donnait sur les montagnes Ancestrales, immenses et verdoyantes était la plus adaptée. Mais d’abord, il devait préparer son sac. Il prit des fruits disposés dans une petite corbeille ainsi que des biscuits, quelques vêtements chauds, une corde, de l’argent, un poignard qu’il cacha dans ses chaussures, une carte des trois royaumes, et une lampe torche. Il ne savait pas trop quoi prendre d’autre et espérait que cela suffirait.

 Le jeune regarda une fois de plus par-dessus la fenêtre et eut un peu d’appréhension. Il passa ses jambes par-dessus le rebord et se laissa glisser sur la petite bordure située en dessous. Jenson referma la fenêtre derrière lui, inspira un grand coup puis encastra ses pieds dans les trous du mur de pierre afin de descendre.

 « Rester calme, rester discret » se répéta plusieurs fois le fuyard.

 Il s’agrippait à l’aide de ses mains aux pierres qui ressortaient un peu plus du mur que les autres et continuait à encastrer ses pieds dans les fentes. Il continua ainsi sur une cinquantaine de mètres, s’arrêta et regarda les cent mètres restant à parcourir. Il ne devait pas se décourager. Le ciel devenait de plus en plus sombre, la nuit ne tarderait pas. Il descendait encore lorsque son pied glissa sur une pierre, il eut juste le temps de s’accrocher à une autre roche qui dépassait des autres. Ses pieds se balançaient au-dessus du vide alors que ses muscles commençaient déjà à le faire souffrir. Il ne tiendrait pas longtemps mais s’il lâchait son appui il s’écraserait au sol. Jenson devait faire vite, il essaya de repositionner ses pieds dans des cavités du mur mais n’en trouva aucune, il regarda en bas puis lâcha prise.

 Par chance, l’adolescent atterrit lourdement sur le balcon qu’il avait entrevu dans l’obscurité avant de laisser glisser sa main sur le minerai rugueux. Espérant ne pas avoir fait trop de bruit, il se releva doucement et scruta les alentours. Ne voyant personne il voulut reprendre son sac qui avait glissé de son dos mais, au contact de l’anse, il sentit une vive douleur au niveau de sa main entièrement écorchée.

 — Merde, balança-t-il avec nervosité.

 Il attrapa un vêtement qu’il déchira afin d’en faire un bandage. Une fois ceci fait, il remit ses affaires en place et reprit son cheminement.

 Il était à environ vingt-cinq mètres du sol quand il entendit de l’agitation. Cela provenait du jardin du palais et était accompagné de plusieurs raies de lumière qui allaient et venaient. Des aboiements de chien se faisaient entendre ainsi que le crissement des feuilles et des brindilles qui cédaient et se froissaient sous le poids des chaussures qui martelaient le sol. Tout ceci semblait se déplacer lentement vers Jenson.

 — Manquait plus que ça, murmura-t-il un peu agacé. Comment se fait-il que les soldats soient déjà à mes trousses ?

 Il devait vraiment se dépêcher sinon il serait repéré puis condamné à être un Éteint. Une poussée d’adrénaline gagna tous ses membres. Il descendit jusqu’au niveau du balcon sous lui, prit la corde attachée à son sac, en ignorant la douleur persistante de sa main, et l’accrocha sur la balustrade en pierre tout en se tenant au mur. Il fit dérouler la liaison en espérant qu’elle serait suffisamment longue. Tout en s’agrippant au cordage, il glissa le long de celui-ci. Tandis que les bruits se rapprochaient, le lien se déroba sous ses pieds et il tomba.

 Sa chute ne fut pas éternelle car entre le bout de la corde et le sol, il ne devait y avoir qu’un ou deux mètres. Quand il comprit cela, il lâcha un petit gloussement et se moqua de lui-même d’avoir eu aussi peur. Il avait eu de la chance.

 Son regard fut attiré vers deux yeux jaunes qui le fixaient. Ces derniers appartenaient à un chien de garde. De peur, Jenson n’osait pas bouger. Le fugitif était persuadé qu’au moindre mouvement de sa part, le molosse bondirait sur lui. Pourtant, dès qu’il entendit le chien aboyer, il s’activa sur-le-champ, attrapa son sac à dos et détala à la vitesse maximale que lui permettaient ses jambes vers les montagnes Ancestrales.

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