Chapitre 11 (partie 1)
Une cloche résonnait et tambourinait contre les parois du crâne de Jenson. Dérouté, celui-ci s’agrippa en tâtonnant au premier obstacle qu’il eut à portée de main pour se mettre en position assise. Un petit cri s’échappa de sa bouche au moment même où il força sur ses deux bras. Jamais il n’avait eu mal ainsi. Un certain nombre de ses côtes et l’un de ses genoux menaçaient férocement de succomber à l’appel de la douleur. Un bourdonnement se déplaça, semblant frôler un à un des obstacles invisibles. Des claquements de chaînes percutaient on-ne-sait-quoi plus loin. Le lieu assez sombre se dévoila progressivement aux yeux de Jenson. Une cage d’acier limitait son espace.
Progressivement les événements récents lui revinrent en mémoire : sa fuite, sa rencontre avec Jad, sa balade dans Gybor suivit de son renversement dans le vide à cause des soldats de son père et puis plus rien, le néant total jusqu’à son réveil dans cette cage tremblante.
Un amoncellement de questions surgit de son esprit. Où était-il ? Depuis combien de temps dormait-il ? Est-ce que Jad allait bien ? Et Phil, son valet ? Quelle punition son père allait-il lui imposer suite à sa fugue ? Tant de questions, peu de réponses. Il était même possible que Jenson soit un éteint tout comme les soldats servant Theoden à présent, pourtant il ne détestait pas moins son père qu’auparavant. Non, il ne pouvait être un éteint.
Se concentrant sur son entourage il constata que sa petite cage argentée se trouvait dans un compartiment rectangulaire ronronnant. Son corps était parfois projeté par une attirance invisible de l’avant puis parfois de l’arrière. Il comprit prestement qu’il se tenait dans un véhicule. Les bruits énervant parvenaient donc du moteur de l’engin, en conclut-il. Cherchant des explications, Jenson appela des fantômes :
— Il y a quelqu’un ?! brailla Jenson toujours planté au sol. S’il vous plait !
Une porte s’ouvrit au fond du compartiment laissant place à une silhouette noircit par la sombreur présente.
— Le morveux s’est réveillé, râla-t-elle assez fort pour que ses compagnons non-identifiés l’entendent. On fait quoi ?
— Rendort-le. Le patron le veut inconscient pour je ne sais quelle raison, signala une voix.
La silhouette se rapprocha et fouilla dans un coffre. Jenson qui assista à la conversation ne l’entendit pas de cette manière.
— Ne faites pas ça ! s’inquiéta-t-il.
— Que me suggères-tu donc de faire dans ce cas ? se moqua l’ombre en poursuivant sa fouille.
— Me libérer ? aventura Jenson.
— Mais c’est qu’il a de l’humour ce petit morveux, s’exclama faussement la personne en continuant sa recherche dans d’autres coffres.
— Vous avez remarqué ? répondit Jenson en employant un ton similaire à celui de l’homme. Dites-moi où l’on va.
— Savoir où nous nous rendons ne t’avancera pas à grand-chose puisque ton voyage te paraîtra court de toute évidence.
La personne jura avant de s’adresser à ses coéquipiers :
— On a plus de neutralisants en réserve !
— Tu en es certain ?
— Oui, les précédents utilisateurs de ce camion ont oublié de refaire les stocks.
Jenson, chanceux, fit son plus grand sourire narquois à l’homme désormais embêté.
— Il le veut absolument inerte ? insista la personne.
— Affirmatif.
— Bon et bien comme on dit aux grands maux les grands remèdes.
L’homme s’orienta vers un Jenson soudainement raide d’anxiété avec un taser à la main.
— Attendez ! Vous faites quoi là ?! s’affola Jenson.
Sans avoir la possibilité de réfléchir Jenson accueillit un intense courant électrique à travers son corps le privant ainsi de la gestion de ses membres tressautant. Son ravisseur entra dans la cage et asséna un coup de poing dans la face de Jenson qui sombra de nouveau.
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