Chapitre 13 (partie 4)

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 Le groupe de trois traversa donc Gybor afin de rejoindre la sortie de la ville qui n'était plus très loin d'eux. La plupart du temps Kara tenait la main d'Aran pour lui rappeler qu'il avait quelqu'un sur qui compter et qu'il n'était désormais plus seul. Ils empruntèrent des passerelles tout en enchaînant sur des tyroliennes, des cordes, des tremplins...

 Brusquement Kara s’arrêta et s'accroupit après une barrière entraînant son frère et Aran avec elle.

 — Pourquoi tu fais ça ? demanda Jad interloqué.

 — Parles moins fort et regardez plus bas à gauche.

 Les deux gars suivirent donc les indications à la lettre. Quelle ne fut pas leur surprise quand ils découvrirent des éteints en contrebas.

 — Des éteints à Gybor, ce n'est pas souvent ! s'étonna Aran.

 — En effet et vraisemblablement on n’est pas les seuls à les observer. Regardez autour de nous, tout le monde les jauge d'un regard méprisant, observa Jad.

 — Normal, ils ne sont pas les bienvenus. Surtout dans cette ville. C'est rassurant de voir que l'usurpateur ne manipule pas toutes les régions, enchérit Kara concentrée sur ce qui animait ces éteints.

 Le trio scrutait discrètement les soldats en contrebas.

 — Apparemment beaucoup se posent la même question que toi, Jad, concernant Jenson. Regarde ils sont en train de questionner des habitants à son sujet.

 — Mais si les éteints le cherchent encore alors cela signifie qu'ils ne l'ont pas récupéré. Dans ce cas où peut-il bien être ?

 — C'est une bonne question dont personne n'a la réponse, à ce que je vois.

 — Qui d'autre que son père en a après Jenson tu penses ?

 — Tout le monde. Jenson est un pont vers l'usurpateur donc chacun veut l'avoir sous son contrôle.

 Aran ne comprenant pas la discussion entre les jumeaux se contenta de toiser les éteints qui commençaient à s'agiter. Ceux-ci questionnaient un couple qui ne voulait pas donner de renseignements. Les éteints étaient formatés pour ne rien laisser passer.

 Un éteint plutôt grand empoigna la femme par les poignets, deux autres assez balèzes emprisonnèrent les bras du mari. Ils posèrent une question à l'homme qui refusa de répondre et leur crachat dessus tout en maudissant l'usurpateur. Le quatrième éteint qui menait le jeu n'attendit pas un instant pour frapper la femme dans le dos avec son pied. Deux cris emplirent le terrain, celui de la femme qui endurait le coup et celui de l'homme qui rageait. La scène continua ainsi jusqu'à ce que les éteints jugent que ces deux personnes ne détenaient pas de nouvelles au sujet de Jenson. Ils laissèrent les deux êtres en paix seulement après une dernière frappe pour les punir de leur insolence envers le souverain Theoden.

 Des habitants de Gybor vinrent en aide aux victimes blessées malheureusement personne n'osait intercepter les éteints. Il faudrait être fou pour cela, ceux-ci n'étaient que des adolescents transformés en marionnettes. Seul l'usurpateur tirait les fils de ces pantins devenus sans cœur.

 Kara, Jad et Aran suivirent sans bruit les éteints afin d'obtenir le maximum d'informations. Ils ne parvenaient à cacher la rage qui les étreignait face à ce spectacle désolant quand ils entendirent une femme héler un des éteints.

 — Min-Ho ?! C'est bien toi ? fit la femme stupéfaite. Qu'ont-ils fait de toi mon bébé ?! Rentre à la maison avec moi, ton père et tes frères t'attendent depuis longtemps. Tu nous as tellement manqué, tu n'imagines pas à quel point, s'exclama la mère en prenant la main de l'éteint.

 Le prénommé Min-Ho retira immédiatement sa main d'un mouvement sec et repoussa la dame choquée par ce geste.

 — Restez à l'écart. Je ne vous connais point et je ne m'appelle pas Min-Ho. Mon nom est F-55.

 N'écoutant pas ce que F-55 lui dit la femme s’agrippa à lui en hurlant de douleur et d'espoir tout en lui suppliant de rentrer enfin à la maison. Les autres éteints vinrent en aide à leur compère qui se faisait agresser par une détraquée. Ils la maintenaient fermement. D'un regard dur F-55 s'approcha de celle qui venait de bondir sur lui.

 — Je ne suis pas ton fils et même si cela a été un jour réellement le cas je ne le suis plus, mets-toi ça en tête vieille folle. Le souverain Theoden Sartirog m'a offert la chance de ma vie contrairement à ma famille.

 Les quatre éteints laissèrent en plan la femme brisée par de tels mots tout en insinuant que cette ville était infestée de gens qui se comportaient tel des poisons ambulants et qu'il était temps d'y remédier.

 — Je suis désolé mon bébé ces enfoirés t'ont lavé le cerveau. Un jour tu seras de retour parmi nous. Je l'espère, murmura la mère tout bas les larmes brouillant sa vue.

 Après cette scène les jumeaux et Aran se disposèrent enfin à partir. Chacun se promettaient sans doute mentalement qu'un jour l'usurpateur payerait très cher pour tout ce qu'il avait détruit autour de lui.

 — On ferait mieux de déguerpir avant qu'ils viennent nous voir, on les a déjà trop fixés du regard.

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