Chapitre 14 (partie 1)

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Royaume d’Héllibore. Galiorn.

 Le moment de vérité approchait, et pourtant il avait jusque-là toujours eu un goût particulièrement amer. En effet, chaque tentative pour soigner un Éteint s'était résolue par un échec. Il était temps d'y mettre un terme, et cela, Nelson était bien décidé à y parvenir. Le cas de ces enfants, Nelson en avait fait son combat. Ce problème représentait son talon d'Achille et il se devait de gagner cette bataille.

 Cela faisait maintenant une dizaine d'étoiles que l'équipe scientifique de Nelson s'acharnait sur le cas d'H-14. Elle représentait la plus grande expectative connue à ce jour dans la conception d'un remède. Seulement, ce mince espoir se trouvait être terni par la peur de la désillusion. Et s’ils anéantissaient leur unique chance ? Trop de jeunes étaient morts pour trouver un traitement. Prendre le risque de tuer la guerrière les positionneraient dans une situation plus que critique.

 Nuits et jours ils avaient labouré leurs recherches. Les archives avaient été passées au peigne fin. Les cernes qui creusaient leurs visages pâlots témoignaient de leurs efforts monstrueux. Les analyses du médecin Nelson s'étaient tournées depuis un certain temps vers une plante particulière, la florambely. Il comptait utiliser ses vertus dans son remède et jusqu'à présent tous les résultats se révélaient positifs lors des phases de test.

 Évidemment il existait toujours un obstacle. Ici, le souci concernait les effets secondaires de la plante en tant qu'utilisation médicinale. La florambely avait beau posséder un doux nom elle agissait tel un poison affable. D'abord, elle attirait sa proie par son odeur et sa couleur. Ensuite, elle lui offrait ses qualités en la guérissant. Finalement, elle s'introduisait profondément en elle, au point de ne plus vouloir la lâcher. S’en suivait une extrême fatigue de la victime.

 Nelson allait devoir oser franchir la barrière qui l'aveuglait s'il voulait parvenir à voir de l'autre côté. Comme H-14 avait été affaiblie par son arrêt cardio-respiratoire, ils s'étaient vu dans l'obligation de prendre le plus de précautions possible. Certes, la rouquine possédait incompréhensiblement des capacités de résistances incroyables mais cela ne limitait en rien les risques. Il était parvenu à composer un antidote avec l'aide de ses compères. Tout semblait lui indiquer que cette fois ils étaient sur la bonne voie. Désormais, il fallait le tester sur la fille.

 Le grand jour était enfin là, du moins si l'on peut dire. L'équipe, bien nombreuse, s'affaissait à la préparation. La souveraine Adelina qui avait tenu à être présente lors de l'acte se tenait à l'écart. Les visages pour la plupart neutres laissaient quelques fois fuir de petits sourires d'encouragement. Parfois des rires nerveux agrémentés de jurons s'échappaient. Tous saisissaient l'enjeu de cette affaire. Ils tenaient là leur plus belle occasion et Nelson n'allait pas hésiter à le répéter.

 — Tout le monde écoute je vous prie, fit Nelson en attirant l'attention de chacun. L'Éteint va arriver d'ici quelques minutes. Je veux que tout soit prêt avant qu'elle ne soit ici. La petite sera attachée pour éviter les tentatives d’agression envers nous et elle-même. Elle a beau être nôtre plus grande espérance, elle n'en reste pas moins toujours sous l'emprise de l'usurpateur. Personne, je dis bien personne, ne doit l'affoler. Son état peut vite devenir instable d'autant plus que cette personne est pleine de surprises plus ou moins bonnes. Je compte sur vous. Sa majesté souhaiterait vous laisser quelques mots avant de débuter.

 Sans attendre, Adelina s'empara de l'espace par sa prestance.

 — Comme l'Éteint sera dans cette pièce dans très peu de temps je tâcherai d'être efficace. Pour commencer, je tenais personnellement à être parmi vous afin de suivre le déroulement de l'intervention. Mais avant tout je souhaitais vous féliciter. Votre travail n'est pas des plus aisé mais vous êtes forts. Chaque jour j'ai l'occasion de voir votre dévotion, votre courage et votre détermination. Je ne vous en suis que plus reconnaissante. Après tant d'années de monstruosité nous ne pouvons plus accepter que cela continue !

 Sous l'approbation des individus présents la reine poursuivit :

 — Trop de personnes ont vu un proche lui être dérobé, cela doit impérativement cesser. Votre combat c'est celui de tout le monde et il a commencé il y a dix ans. Il est temps de montrer à cet usurpateur qu'il ne peut pas faire comme bon lui semble en dévastant des vies à tout va. Nos jeunes ne méritent pas cela !

 Un simple hochement de tête entre la reine et le médecin suffit à donner le départ. Les portes de la salle bondée s'ouvrirent sur une rouquine sanglée à un lit flottant. L'avenir c'était elle, mais ce futur semblait particulièrement agité. H-14 se débattait férocement. Sous les ordres de Nelson, un délivreur lui fit respirer un gaz soporifique. Déjà l'effet se faisait ressentir. L'adolescente détendit ses muscles, sa respiration devint plus ample, ses yeux papillonnèrent à la recherche d'un point fixe... Profitant de cette accalmie, Nelson s'adressa à l'Éteint.

 — On va te sortir de là mais il va falloir te battre.

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