Leïv qui était aussi brûlant qu'une fournaise tout contre lui, mais cette chaleur là était des plus exquises. Surtout lorsque les mains du dieu se faufilèrent sous sa tunique et remontèrent le long de son dos en faisant glisser la pointe de ses griffes sur sa peau frissonnante. Il le plaqua soudain contre un arbre, collant davantage leur corps et baladant ses doigts avides sur ses hanches, ses cuisses... Il quitta ensuite ses lèvres pour explorer le creux de son cou d'albâtre, le mordillant légèrement par moment.

Dieu comme c'était bon ! songea le magicien dont la respiration était désormais chaotique. Tout son être vibrait d'un désir presque primaire pour cet homme qu'il connaissait pourtant à peine (et avec qui il avait failli en venir aux mains une heure à peine). C'était tout bonnement incompréhensible. Mais quelle importance, franchement ? Mieux valait profiter du moment présent... et quel moment ! Lars soupira de délice lorsque leurs bouches et leurs langues se retrouvèrent à nouveau. Il pourrait l'embrasser pendant des heures, tant c'était agréable...

— Alors, est-ce que ça signifie que tu viens avec moi rejoindre les Gémeaux ? murmura le Lion entre deux baisers passionnés.

— Quoi ? Non ! Je te veux pour moi tout seul ! protesta le jeune homme d'une voix haletante en tirant légèrement sur sa tignasse pour le faire croiser son regard indigné. C'est toi seul que je veux, répéta-t-il en le regardant droit dans les yeux. Leïvounet, ne put-il ensuite s'empêcher d'ajouter en esquissant un petit sourire moqueur.

— ... Ça me convient parfaitement, lui chuchota son nouvel amant en reprenant possession de ses lèvres... avant de s'éloigner brusquement, ce qui lui valut une moue contrariée de la part de Lars.

Le Lion se pencha à son oreille, l'air taquin :

— Mais ne m'appelle plus comme ça. J'ai toujours détesté ce surnom ridicule. Si tu recommences...

Il redescendit jusqu'à son cou et le mordilla un peu plus fort en souriant :

— ... Je pourrais bien me fâcher...

— Ah oui, j'adorerais voir ça, fais-toi plaisir... répliqua Lars, le souffle court, en agrippant ses cheveux pour presser davantage ses lèvres contre sa peau.

Leïv ne se fit pas prier deux fois pour y passer une langue fiévreuse, et y enfoncer ses dents plus profondément. C'était d'un tel érotisme que Lars frémit et l'encouragea à continuer encore et encore. Sur ses joues, sa mâchoire, son cou... Il lui fallait plus !

— Ça te dit qu'on aille ailleurs ? Dans un endroit plus discret, où il n'y aura que nous deux... Et où je pourrais te voir... Te voir tel que tu es, Lars... chuchota justement sa divine conquête tout contre sa bouche. À croire qu'ils étaient synchro du cerveau ! Enfin bon, même si le sien l'avait définitivement abandonné.

— Juste nous deux, c'est parfait, murmura-t-il en faisant lentement glisser ses paumes sur ses bras musclés puis dans son dos, sans le quitter des yeux.

Le regard brillant, Leïv l'embrassa une dernière fois et le prit dans ses bras. Il s'élança ensuite à travers la constellation fleurie. Quelques secondes plus tard, ils se retrouvèrent devant une maisonnette de pierre et de bois sur pilotis. Lars était dans un tel état d'excitation que le voyage lui embrasa le bas-ventre au lieu de le retourner. C'était si soudain et jouissif qu'il retrouva, malgré lui, ses cheveux noirs et ses iris améthyste. Il ne s'en rendit compte qu'en croisant ceux de Leïv.

— Tu es tellement beau... souffla le Lion en le déposant au sol avec délicatesse.

Ses grands yeux chocolat le fixaient avec émerveillement. Lars crut également y déceler... de la tendresse, un détail troublant que son esprit embrumé préféra chasser à grands coups de luxure. Il se jeta d'ailleurs à nouveau sur les lèvres de son compagnon qui l'entraîna à l'intérieur en riant, sans cesser de l'embrasser. Il y faisait agréablement frais et le dandy soupira d'aise en jetant un vague coup d'œil autour de lui. Des plantes vertes partout, des cascades dévalant les murs... pas mal du tout.

— Ça fait du bien, pas vrai ? se réjouit Leïv en se glissant derrière lui pour lui mordiller doucement le lobe d'oreille. J'étais sûr que tu aimerais. C'est un pavillon de la Balance, personne n'y vient jamais. Pour tout te dire, ça ne m'étonnerait pas que celui-là soit encore puceau...

Oui, oui, c'était très bien tout ça, mais Lars n'était pas là pour admirer la déco. Toute son attention était focalisée sur son ravissant caillou spatial dont le souffle lui chatouillait délicieusement le cou.

— Tais-toi et embrasse-moi, le coupa-t-il d'une voix exigeante, tout en l'attirant à lui d'un geste agacé.

— Ooooh, mais c'est qu'on est impatient... susurra l'autre en déboutonnant sa veste avec une lenteur exaspérante.

Levant les yeux au ciel, il tira sur l'écharpe sans aucune considération, ce qui fit sourire un Leïv clairement ravi de l'effet qu'il lui faisait. Sans quitter ses lèvres, l'Incarnation le prit à nouveau dans ses bras et le transporta jusqu'à une chambre surplombée d'un toit de verre qui offrait une vue magnifique sur le ciel sans nuage. Lars préféra ne pas s'attarder sur le romantisme des lieux.

Il attrapa Leïv par les épaules et le poussa sur le grand lit au centre de la pièce, un petit air satisfait sur le visage. Il s'installa ensuite d'autorité à califourchon sur la divinité dont le torse se soulevait de façon erratique, c'était terriblement excitant. Lars se pencha pour l'embrasser doucement, tout en faisant courir ses doigts sur les abdominaux parfaitement dessinés. Puis il descendit le long de sa mâchoire, dans son cou... où sa langue rencontra le métal froid de son collier d'or, ce qui lui arracha un grognement frustré.

— Vire-moi tout ce bling-bling, ronchonna-t-il en se redressant légèrement pour le fusiller des yeux.

Ce dernier lui répondit par un froncement de sourcil amusé :

— Oh, tu me donnes des ordres, maintenant ? se moqua-t-il d'une voix monstrueusement sexy, tout en le dévorant des yeux.

— Bien sûr, alors dépêche-toi de m'obéir !

— Très bien ! Mais dans ce cas, toi, enlève-moi tout ça, rétorqua Leïv en tirant sur sa chemise. Lars ne se souvenait même plus à quel moment exactement il avait perdu sa veste. Mais quelle importance !

Une lueur rieuse dans le regard, Leïv se débarrassa du bijou dans un geste lent et sensuel et le jeta au sol, sans quitter les prunelles améthyste, puis il se redressa pour lui offrir sa gorge. Lars s'y attaqua avec application pendant que le Lion lui retirait son haut qui finit également par terre, bientôt suivi du reste de leurs vêtements.

Il plaqua de nouveau Leïv sur le lit, admirant un instant son corps nu. Il était vraiment magnifique ! Le magicien comptait bien en profiter et se frotta lascivement contre lui en fermant les yeux. Leur peau à peau l'enivrait, l'essence du dieu s'infiltrait dans tous ses pores, prenait possession de ses sens... Il gémit de contentement, tant la sensation était plaisante.

Relevant la tête, il remarqua que les tatouages sur les joues de Leïv n'étaient plus aussi sombres que d'habitude et scintillaient légèrement. Notant son intérêt, ce dernier glissa une main derrière sa nuque pour rapprocher leurs visages. Puis d'une voix concupiscente, il murmura tout contre son oreille :

— Assouvis ton désir, et le mien grandira jusqu'à ce que même mon âme soit soumise à ta vue...

Ces paroles firent frissonner le magicien d'excitation. Et il abandonna les lèvres de Leïv pour faire courir sa langue sur sa mâchoire, dans son cou, sur son torse... Il savourait chaque parcelle de cette peau si délicieuse, en descendant toujours plus bas. Pendant ce temps, ses doigts s'enroulèrent autour de la fierté palpitante de son amant qu'il caressa sensuellement sur sa longueur.

Très vite, sa bouche vint remplacer ses paumes et la virilité disparut aussitôt entre ses lèvres. A sa grande satisfaction, Leïv se cambra sous ses caresses, une main perdue dans ses cheveux corbeau. Lars fit jouer sa langue le long du membre raide, puis le suça de bas en haut au rythme de ses gémissements. La divinité répétait inlassablement son nom dans un souffle saccadé. Un véritable délice pour ses oreilles et le jeune homme releva la tête pour l'admirer. Ses tatouages offraient un spectacle de toute beauté : peu à peu, ils s'illumineaient et changeaient de couleur, passant du noir à un arc-en-ciel de jaune-orangé tâché de pourpre.

Bon sang, comme c'était jouissif de le voir comme ça, de lui donner du plaisir, c'était encore mieux que d'en recevoir ! Chaque soupir le faisait davantage planer et Lars s'occupa de lui avec soin pendant encore de longues minutes, jusqu'à le faire jouir dans sa bouche. Avec un petit sourire, il se redressa doucement en essuyant sa lèvre de son pouce. Il croisa le regard extasié de Leïv, dont les joues brillaient désormais si ardemment qu'on croirait les voir baignées des rayons du soleil. Elles étaient absolument magnifiques... et visiblement la preuve de l'immense jouissance qu'il a su lui procurer.

Le souffle court, le divin se mit à genoux, puis l'attira à lui pour l'embrasser avec une profonde tendresse. Lars y répondit avec fougue, tandis que les mains ardentes couraient voluptueusement partout sur son corps, sa gorge, le creux de son dos... Elles descendirent très lentement jusqu'à l'intérieur de ses cuisses, lui arrachant des gémissements et frissonnements de délice. Leïv finit par délaisser sa bouche pour se pencher à son oreille, et lui murmurer d'une voix rauque, presque animale :

— Maintenant, c'est à ton tour de crier mon nom...

Joignant le geste à la parole, il se glissa dans son dos et le saisit par les hanches pour ramener leurs corps l'un contre l'autre, mais sans pour autant le prendre. Il fit ensuite courir sa langue de son épaule à sa mâchoire et lui mordit le cou plus intensément, y laissant des traces, tout comme ses griffes qui remontaient le long de ses jambes... Soupirant d'aise et tête rejetée en arrière, Lars agrippa les cheveux roux d'une main tremblante, tandis que de l'autre, il guida celle de Leïv vers son sexe. Les doigts brûlants s'y enroulèrent avec douceur, le caressèrent lentement puis de plus en plus vite.

Dieu, comme c'était bon !

Les yeux fermés, le sorcier haletait au rythme de son toucher, ses morsures, ses baisers. Il fut submergé par l'orgasme au moment où Leïv attrapa son visage pour capturer ses lèvres avec exigence. Il gémit son nom contre sa bouche, alors que tout son être frémissait violemment sous l'assaut du plaisir. C'était tellement intense que des vagues de magie irradièrent de son corps et une fine bruine violette envahit la pièce. Elle s'estompa lentement, laissant les murs et le plafond recouverts d'une fine couche de givre.

Complètement harassé et la respiration chaotique, Lars se laissa aller contre Leïv en soupirant. Ce dernier les fit basculer sur le lit, collant son dos contre son torse toujours aussi brûlant. L'esprit encore tout cotonneux, le jeune homme n'opposa aucune résistance lorsque le dieu l'entoura de ses bras et nicha sa tête au creux de son cou.

Ce fut dans cette position des plus confortables qu'il s'endormit sans même s'en rendre compte. Juste profiter encore un petit peu du moment... Les problèmes et sa fichue conscience pourront revenir le tourmenter après...